« Dieu marche avec Son peuple », tel est le titre choisi par le Pape François pour son message à l’occasion de la prochaine Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié (JMMR), qui sera célébrée le dimanche 29 septembre 2024.
Retrouvez le message du Pape François publié à cette occasion
et le dossier d’animation publié par le Service national Missions et Migrations de la Conférence des Evêques de France (affiche, carte-prière, trame pour une célébration liturgique, etc).
A cette occasion, [les pastorales des migrants d’Ile-de-France invitent au dialogue en publiant un livret de 28 pages qui peut être distribué dans les paroisses. Elles ont donné la parole à des universitaires, des chercheurs, des clercs et laïcs engagés dans l’Eglise, des acteurs de terrain et des personnes exilées.
Et les mots de nos évêques accompagnent cette démarche.
En la paroisse Saint Germain l’Auxerrois ce dimanche 29 septembre, Mgr Ulrich, archevêque de Paris, a parlé de l’accueil des personnes migrantes au cours de son homélie :
..."Aujourd’hui c’est, comme je le disais en commençant, la Journée mondiale de prière pour le migrant et le réfugié. Et c’est une occasion de s’interroger. Cette journée n’est pas une invention récente de l’Église, elle a été créée en 1914 par le Pape Benoît XV qui avait déjà remarqué que la guerre qui commençait était une terrible occasion de migration et qu’il fallait accueillir ceux que la guerre déplaçait par nécessité. Et il y eut ensuite beaucoup d’autres occasions de comprendre que le monde dans lequel nous sommes, et dans lequel nous entrions dans cette époque contemporaine, allait être davantage encore que les précédents marqué par la migration. Ce n’est pas un phénomène nouveau. C’est un phénomène très ancien que celui-ci d’aller chercher ailleurs que là où on est né la possibilité de vivre. Mais cela s’est accentué dans la période moderne. Et, dès 1914, le pape avait estimé qu’il fallait créer une intention particulière de prière pour les réfugiés et les migrants à accueillir, qui ne cesseraient d’être plus nombreux au fur et à mesure du siècle et jusqu’à aujourd’hui. Pendant la guerre de 1914-1918, il y a eu ce génocide des Arméniens et des Assyro-chaldéens, qui a provoqué des migrations qui sont arrivées jusqu’à nous et bien d’autres ensuite.
Le thème que le pape a donné pour cette Journée c’est : « Dieu marche avec son peuple. » Nous croyons effectivement que Dieu marche avec nous qui sommes réunis dans l’Église, mais le pape dit, bien plus, que Dieu marche avec son peuple qui est tout le monde, et par conséquent à la fois le migrant, le réfugié, le pauvre, le déshérité, l’oublié. C’est une invitation forte à découvrir, dans celui qui cherche à vivre et qui cherche des conditions de vie meilleures, quelqu’un qui est là avec le Seigneur : dans sa rencontre il y a la présence du Seigneur. Voilà ce que nous comprenons : « Dieu marche avec son peuple. »
Alors ce n’est pas forcément si simple, mais grâce aux différentes associations qui portent ce souci et, particulièrement aujourd’hui, le Service jésuite des réfugiés qui veille à accueillir, accompagner, protéger et intégrer, nous pouvons peut-être nous demander comment nous allons pouvoir changer de regard. Il faut certainement d’abord nous dire qu’on peut extraire de nos bouches et de nos pensées les jugements tout faits sur les personnes migrantes et réfugiées, qu’elles ne peuvent être les boucs-émissaires de l’augmentation des criminalités, chacun le sait, même si c’est un langage devenu courant. Changer de regard, changer de parole, changer de pensée pour tous ceux qui ont le malheur de devoir quitter leur terre, parler d’eux autrement, c’est déjà une conversion très importante que nous pouvons réaliser.
La deuxième chose que nous pourrions faire, c’est de participer d’une façon ou d’une autre – chacun choisit sa façon de participer – à cette œuvre entreprise par un certain nombre d’associations qui accueillent, qui accompagnent, qui veillent à protéger, et qui visent à intégrer dans une nouvelle société des personnes que le voyage a rendues plus vulnérables. Ici à Paris, vous savez, la Maison Bakhita, inaugurée il y a trois ans, a déjà beaucoup accueilli et permis à des hommes et à des femmes réfugiés de grandir au milieu de nous et de trouver peu à peu une place. Elle est faite pour les accueillir surtout dans les premiers temps, pour les aider à trouver une place, les aider à parler mieux français, les aider à s’insérer, à faire toutes les démarches qui les conduiront peut-être, et nous l’espérons, et ils l’espèrent fortement, à être mieux intégrés.
Et puis la troisième façon d’être, c’est de mieux connaître une personne ou l’autre qui est dans cette situation, découvrir l’histoire qu’elle a vécue, comprendre que Dieu a marché avec elle comme avec nous"...