Geneviève est née en 420, dans un petit village au bord de la Seine : Nanterre, au nord-ouest de Lutèce, au sein d’une famille de nobles. À l’âge de 7 ans, sa vie est bouleversée par la rencontre de l’évêque Germain d’Auxerre de passage dans l’église de Nanterre qui la remarque comme une fille exceptionnelle ! En souvenir de cette rencontre, l’évêque lui met autour du cou une médaille portant le monogramme du Christ.
Sa mère trouvant sa fille trop pieuse se fâche : elle en perd la vue, signe qu’elle n’arrive plus à voir ce que Dieu lui demande pour sa fille. Elle pleure et demande à Dieu de retrouver la vue. Pour sa mère, Geneviève supplie Dieu ! C’est alors qu’elle va puiser de l’eau au puits puis, après avoir fait un signe de croix sur cette eau, sa mère se frotte les yeux avec et retrouve la vue. Elle comprend alors que Geneviève vit dans la présence de Dieu et la laissera vivre de l’Évangile
Geneviève grandit, visite les pauvres et les malades et se prépare à consacrer sa vie à Dieu. C’est l’évêque Marcel qui préside la cérémonie de consécration, lui remettant le voile, signe du don de sa vie à Dieu. Ses parents décédés, Geneviève vient habiter à Lutèce (Paris), chez sa marraine dont le mari est influent dans la vie de la Cité.
Quel changement ! Elle se retrouve dans une riche maison située dans le palais du Gouverneur, proche de l’actuel parvis de Notre-Dame. De manière inattendue, la maladie la frappe. Elle est paralysée, ses souffrances sont terribles. Durant plus de trois jours, elle demeure sans connaissance. En revenant à elle, elle racontera que durant son sommeil, un ange « l’a transporté au ciel ». Le souvenir de cette épreuve, lui donnera la force d’affronter toutes les difficultés.
Lutèce, menacée par la famine va-t-elle capituler ? Les Parisiens en appel à Geneviève. Toutes les routes étant occupées par les Francs, elle utilisera la Seine pour aller chercher des vivres jusqu’en Champagne… Les barques très chargées vont-elles résister au vent ? Au milieu des secousses, Geneviève debout garde son sang-froid et supplie le Ciel de lui venir en aide. Sans encombre les bateaux pourront alors atteindre Paris. Sur le champ, Geneviève distribue elle-même la nourriture. Au-delà de son grand zèle pour aider les nécessiteux, Geneviève s’inquiète pour Paris qu’elle veut protéger d’une éventuelle conquête par les troupes ennemies.
Les guerres se poursuivent, les Huns veulent atteindre Lutèce, ville stratégique en raison de la Seine ! Les Parisiens s’inquiètent à juste titre et fuient la ville. Au milieu de ce désarroi. Geneviève, reste confiante en prière. On cherche alors son avis. À tous, elle conseille : « Priez, faites pénitence ; Lutèce sera sauvée ! » Doit-on lui obéir ? Les avis sont partagés. Geneviève, après plusieurs jours sort de sa prière et parcourt les rues de la Cité en exhortant : « Ne fuyez pas, Lutèce sera épargnée, ne l’abandonnez pas ». Geneviève continue de redonner confiance au peuple et Lutèce est épargnée !
Une nouvelle mission lui sera confiée : dans un petit bourg au nord de la Cité, à Catheuil, se trouve le tombeau de l’évêque Denis, premier évêque de Lutèce. Les Parisiens s’y rendent fréquemment en pèlerinage. Geneviève aussi aime s’y rendre en reconnaissance envers celui qui transmit l’Évangile aux Parisiens. Elle trouvait le lieu pas assez digne de ce grand apôtre et supplia les prêtres de Paris de construire un lieu de culte digne. Geneviève s’y rend fréquemment en pèlerinage. On marche de nuit et pour ne pas se perdre une torche est nécessaire. Un jour à cause du vent, le flambeau s’éteint. C’est la panique, mais Geneviève est là, elle s’empare du flambeau qui instantanément se rallume. La torche, déposée sur le tombeau de saint Denis se consumera jusqu’au bout !
On attribuera beaucoup de miracles aux fruits de la prière de sainte Geneviève. À une époque où il y avait peu de moyens de transport, on constate que Geneviève a beaucoup voyagé et rencontré des foules qui l’accueillaient et voulaient bénéficier de son intercession. Le 3 janvier 512, quelques semaines après Clovis, elle rend son âme à Dieu. Très vite, la nouvelle de sa mort bouleverse toute la population. Ses funérailles furent grandioses. Elle est inhumée aux cotés de Clovis. De partout, on accourt au tombeau de Geneviève. Pèlerinages, prières et guérisons se déroulent par son intercession. C’est bien la tombe de Geneviève qui fait venir en nombre les Parisiens. La piété populaire fera changer le nom de l’église qui deviendra Sainte-Geneviève ainsi que le lieu : la Montagne Sainte-Geneviève.