Retrouvez le dossier complet Bioéthique 2018.
L’embryon humain n’est pas un simple « matériel biologique » que l’on pourrait instrumentaliser pour alimenter la recherche et les progrès de la médecine. Il n’a pas besoin de « projet parental » pour exister à part entière et être respecté comme une personne. Depuis 30 ans, des « exceptions » au respect de l’embryon humain sont acceptées en vue de pouvoir faire des recherches.
Un nouveau test de diagnostic prénatal obligatoire et supplémentaire va renforcer la pression pour le dépistage de la trisomie 21. Peut-on encore parler d’un diagnostic lorsque la procédure ne vise plus à soigner le malade mais à le supprimer ? Une traque qui ne manquera pas de s’étendre à d’autres maladies génétiques. Un pas de plus dans l’eugénisme.
La thérapie génique germinale apparaît comme une avancée scientifique. Mais la modification génétique directe des cellules reproductrices revient à faire naître un être humain « génétiquement modifié ». Avec des conséquences aujourd’hui imprévisibles sur toute sa descendance. Un enjeu crucial pour l’humanité.
Les nombreuses attentes de greffes interpellent. Mais elles ne peuvent dispenser de respecter la liberté du « don ». L’élargissement du principe de « consentement présumé » ne respecte plus la volonté du « donneur » ni de ses proches. Une forme de « nationalisation » du corps qui pourrait aboutir à des dérives commerciales.
L’utilisation des mégadonnées (big data) comporte des risques d’intrusion dans la vie privée. Le bénéficiaire des données ne doit pas seulement être le marché mondial. La liberté de chacun doit être préservé par le respect de son consentement et la protection de ses données.
L’ « intelligence artificielle » nous rend déjà la vie plus simple. Elle peut aussi terriblement la compliquer si elle n’est pas encadrée. Une vigilance est nécessaire pour que l’humain ne soit pas asservi aux machines.
Il est scientifiquement prouvé que le psychisme et le vécu impactent les réactions biologiques. Si la biotechnologie n’intègre pas cette dimension, elle passe à côté de la complexité de l’homme. Des simplifications qui risques de réduire l’homme à un objet productif.
Ouvrir la PMA aux femmes seules ou aux couples de femmes, c’est instituer un « droit à l’enfant » au détriment des droits de l’enfant. C’est priver un enfant de père. C’est encourager la marchandisation des spermatozoïdes. C’est encourager, à terme, l’autorisation de la GPA.
En soi, la procréation par don de gamètes n’est pas anodine ! Le principe l’anonymat du don de gamète empêche de plus un enfant de connaître son père ou sa mère biologique. Nul ne peut nier l’importance de ce lien biologique. Connaître ce lien n’effacera pas le préjudice subi. Il répondra néanmoins à une attente forte d’enfants désormais adultes, pour connaître leurs origines. Nous ne pouvons plus faire comme si le don de gamètes n’avait aucune conséquence pour l’enfant.
Les enjeux de la légalisation de la GPA sont colossaux : abandon de l’enfant par la femme qui l’a porté et éclatement de la filiation, marchandisation du corps de la femme (et notamment des plus pauvres) et restriction de ses libertés, encouragement du trafic procréatif transformant l’enfant en objet de vente. Il n’y a pas de GPA qui puisse être « éthique ». La GPA est contraire aux droits de l’homme et au droit international interdisant l’esclavage, la vente ou la traite d’enfants.
En légalisant l’euthanasie ou le suicide assisté, on remet en cause l’interdit de donner la mort. Ceci aux dépens de toute culture d’accompagnement de la fin de vie. Le développement des soins palliatifs et la prise en charge de la grande dépendance sont les vraies garanties du respect de l’humanité de la personne.
Retrouvez le dossier complet Bioéthique 2018.