Carême 2011 - Vivre la réconciliation en couple et en famille
C’est parce que la famille est importante pour nous qu’elle peut être aussi le lieu de difficultés multiples. Nous pouvons placer nos relations familiales dans la lumière du Christ pour cheminer vers le pardon et la paix. Ce document propose quelques pistes pour ouvrir des chemins de réconciliation. A chacun d’y puiser ce qui pourra le faire progresser en couple ou plus largement dans ses relations familiales.
Chers amis,
« Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut. » 2 Corinthiens 6, 1-2 (2e lecture du mercredi des Cendres) Au cours de cette année plus particulièrement consacrée à la famille et à la jeunesse dans notre diocèse, le Carême n’est-il pas un bon moment pour envisager la question de la réconciliation et du pardon en couple, en famille, entre frères et sœurs, entre parents ou beaux-parents et enfants ? Cette fiche propose quelques pistes de prière, de réflexion ou d’action.
+André cardinal Vingt-Trois
– En couple
– En famille
Chemins de dialogue et de réconciliation en couple
– Se laisser interroger par la Parole de Dieu
Les évangiles des dimanches de Carême de cette année liturgique sont particulièrement riches. Ils constituent une catéchèse qui nous redit la beauté de notre baptême. C’est aussi une manière de préparer ou de prolonger votre participation à la messe dominicale.
1er dimanche de Carême : Les tentations de Jésus (Matthieu 4,1-11)
S’interroger quand le doute s’insinue dans la relation. Pourquoi ? Comment je laisse ce doute s’installer ou au contraire je cherche tout de suite à m’expliquer : j’accepte ou non d’en parler ? Qu’est-ce qui en moi m’empêche d’être en vérité sur tel ou tel point ? Quel moyen vais-je me (nous) donner cette semaine pour ne pas répondre à ces tentations ?
2ème dimanche de Carême : La Transfiguration (Matthieu 17,1-9)
Jésus m’invite à avancer. C’est en regardant ce qui est « lumière » dans notre vie de couple que je puis avancer, dépasser les ombres, apaiser, guérir. Refuser de s’installer pour sans cesse avancer : Qu’est-ce qui me fait peur ? Qu’est-ce qu’il me (nous) faut pour avancer ?
3ème Dimanche de Carême : La Samaritaine (Jean 4,5-42)
Une des particularités de cet évangile est qu’il évoque l’alliance et sa dimension sponsale, l’alliance de Dieu avec moi par le baptême, alliance qui donne son modèle à l’engagement du mariage.
- Quels sont mes vrais désirs ? Pour moi ? Pour mon époux (se) ? Pour notre famille ? Quels sont les moyens à prendre ? Comment accorder ces désirs à ma manière d’être ?
4ème Dimanche de Carême : L’aveugle né (Jean 9,1-41)
Mon regard sur l’autre. Est-ce que je cherche le coupable ? Est-ce que j’accepte de me changer moi plutôt que vouloir changer l’autre à tout prix ? Est-ce que j’accepte de me laisser éclairer par l’autre ? Est-ce que je cultive la bienveillance ?
5ème Dimanche de Carême : La résurrection de Lazare (Jean 11,1-45)
Au lieu de croire que les choses sont figées, porter un regard d’espérance sur l’autre. Être dans une attitude d’ouverture et non d’enfermement. Chercher comment cultiver l’Espérance de la Vie plus forte que la mort.
– Ouvrir des chemins et poser des actes
Pendant ce carême, nous vous proposons de prendre le temps de regarder votre relation d’époux et d’épouse en vous plaçant sous le regard du Seigneur. Voici quelques pistes pour guider ce temps qui peut se vivre dans une rencontre ou par un échange de lettres :
- Se remercier mutuellement pour ce qui est vécu de beau et de bon dans la relation : les gestes et les paroles qui m’ont touchés, les bons moments, tout ce que nous avons construit ensemble.
- Partager ses soucis, ce qui est blessant, dire ce qui nous fait de la peine, ce qui nous inquiète, ce qui casse la relation.
Il ne faut pas hésiter à aller au cœur du problème ; s’arrêter ensemble : ce n’est pas exiger que l’autre change avant tout, ce n’est pas oublier ou dire que ce n’est pas grave, ce n’est pas dramatiser à outrance.
- Prendre le temps de reconnaître sa faute sans juger, sans se justifier, sans négocier.
- Choisir de se pardonner mutuellement, avec des mots, des gestes…Quand il y a blessure, le retour vers l’autre par le pardon est nécessaire avant de reprendre les autres langages de l’amour. Dans la confiance, on peut demander pardon à son conjoint et lui donner le pardon. Dans la confiance, peuvent s’échanger les émotions profondes, les espoirs, les craintes, les joies et les peines. Recevoir le pardon de l’autre est une grande marque d’amour.
Chemins de dialogue et de réconciliation en famille
Au sein de nos familles, nous aspirons au bonheur et pourtant, les occasions de tensions et de peine sont nombreuses : jalousie entre frères et sœurs adultes pour de nombreuses raisons, rancune à la suite d’une rencontre qui ne s’est pas déroulée comme je l’avais souhaité, partage des tâches face à des parents âgées, sentiments de jugement devant des modes de vie ou d’éducation différents, questions sur les biens financiers ou matériels.
– Se laisser interroger par la Parole de Dieu
Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu’un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Matthieu 5,20-24
Frères, autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la lumière - or la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité - et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur.
Saint Paul aux Éphésiens 5, 8-10
Frères, sous l’emprise de la chair, on ne peut pas plaire à Dieu.
Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous l’emprise de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, votre corps a beau être voué à la mort à cause du péché, l’Esprit est votre vie, parce que vous êtes devenus des justes.
Saint Paul aux Romains 8, 8-11
– Ouvrir des chemins et poser des actes
Pendant ce carême, l’Église vous propose de prendre le temps de relire des événements de la vie familiale à la lumière de Dieu pour préparer un chemin de réconciliation en famille et avec le Seigneur. On pourra par exemple :
- Reconnaître ce qui est bon dans nos familles, ce qui nous donne de la joie, ce pour quoi nous pouvons dire merci à l’autre et au Seigneur.
- Porter dans la prière un désir de réconciliation.
- Reprendre l’histoire d’un différent et tenter de repérer des erreurs commises.
- Chercher à porter un regard de bienveillance sur ses enfants, ses frères et sœurs ou ses parents.
- Rechercher la vérité, s’appuyer sur certains membres de la famille pour dépasser un différent qui nous oppose à d’autres.
- Poser les pas d’une réconciliation, recréer les conditions d’une ouverture ou renouer une relation.
Concrètement :- on pourra choisir l’occasion d’une fête, d’un anniversaire, d’une nouvelle familiale à transmettre pour écrire, téléphoner ou inviter à une rencontre
- on pourra susciter un dialogue avec ses enfants adolescents lors d’un trajet en voiture
- quand la foi est partagée, on pourra proposer une réconciliation comme un chemin de progression vers le Seigneur. La perspective de la joie pascale et de la communion pascale peut nous soutenir.
- Parfois, il faut du temps pour cicatriser une blessure, il faut accepter que la réconciliation ne soit pas immédiate. Commencer alors un chemin par la prière. L’appui de la parole de Dieu permet de recevoir des grâces de paix et de consolation.
Paris Notre-Dame, l’hebdomadaire du diocèse de Paris, propose un dossier sur le pardon en famille le jeudi 3 mars. Vous y trouverez une réflexion approfondie, des témoignages et des reportages en paroisses.
Pour le commander ou vous abonner : 01 53 10 33 82.