Bruno, homme de confiance des prêtres âgés

Paris Notre-Dame du 26 novembre 2014

Depuis trois ans, Bruno B. rend régulièrement visite à des prêtres âgés et conduit ceux de la Maison Marie-Thérèse (14e) aux quatre coins de Paris. Anciennement technico-commercial dans une maison d’édition, il consacre au bénévolat la moitié de ses semaines de jeune retraité.

Au volant de sa Citroën grise, Bruno Bigoy conduit le P. Jacques Jaffray à la Maison Marie-Thérèse (14e), un lundi matin de novembre.
© Ariane Rollier

Ce matin-là, ils sont quatre à s’affairer dans l’appartement du P. Jaffray. Pour ce prêtre de 94 ans, c’est un grand jour : il quitte son domicile pour la Maison Marie- Thérèse. Dans l’équipe qui veille sur lui ce lundi, Bruno B. , la soixantaine, est en charge de le véhiculer jusqu’à sa nouvelle habitation. Rassurant, il soutient le prêtre, l’aide à descendre en ascenseur puis à s’installer à bord de sa voiture. L’homme à la moustache blanche et aux cheveux poivre et sel a les gestes sûrs de celui qui a de l’expérience. « Ça va ? », lance-t-il au premier feu rouge à son nouveau voisin, s’assurant d’un regard bienveillant du bien être de son passager. Une discussion s’amorce.

Franchise

« Je pense qu’il faut être franc, éviter les salamalecs inutiles et avoir le sens du geste vrai », confie Bruno à propos de qualités requises pour répondre à sa mission d’accompagnement des prêtres âgés. Sans oublier l’aisance nécessaire pour pouvoir circuler : « Représentant commercial pendant quarante ans, je n’ai pas d’appréhension particulière. »

Au quotidien, cet homme marié depuis trente-cinq ans, père de trois filles et deux fois grand-père, affiche une réelle disponibilité. La maîtresse de maison de Marie- Thérèse peut l’appeler pour qu’il emmène un prêtre à un rendez-vous médical. « En binôme, nous les accompagnons à l’hôpital. J’attends et je vois le médecin avec eux. Je les aide à s’habiller s’il le faut… », détaille-t-il.

Discret, Bruno choisit bien ses mots. On le sent soucieux de bien faire, avec ce désir de « s’insérer sur un chemin d’humilité ». À la retraite depuis trois ans, il s’est demandé comment il allait occuper ses journées. Il a songé à la proposition de son amie Viviane, assistante sociale pour le diocèse, qui avait coanimé l’aumônerie avec lui à St-Joseph Artisan (10e). À la Maison Marie-Thérèse, l’ambiance était chaleureuse : il s’est senti si bien accueilli qu’il est revenu dès le lendemain. « Ici, c’est l’aventure tous les jours. Ce que j’aime surtout, c’est la qualité du contact qu’on y a, confie-t-il. Les prêtres âgés ont leur vieillesse, leurs angoisses… Mais ils sont dans l’être : ils disent ce qu’ils sont, ce qu’ils espèrent. »

La tendresse de Dieu

Ému par les rencontres qu’il fait chaque semaine, Bruno se dit nourri par les « nombreux mercis tout simples, qui font du bien ». Pour ce grand marcheur devant l’Éternel, catholique engagé depuis toujours, c’est une façon de vivre « la tendresse de Dieu ». Et lui de la porter aux autres, avec l’attention délicate dont il sait clairement faire preuve. • Ariane Rollier

Et si c’était pour vous ?

Vous avez un grand sens de l’écoute et une réelle ouverture d’esprit ? Vous êtes doté(e) d’une vraie gaieté de cœur et d’une certaine souplesse ? De plus, votre disponibilité est régulière. La Maison Marie-Thérèse (14e) – maison de retraite des prêtres de la ZAP (zone apostolique de Paris) – serait heureuse de pouvoir compter sur vous. Accompagnement, lecture, chants, administratif, informatique, divers talents sont les bienvenus pour différentes missions au service des prêtres âgés. • A. R.

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