L’édito de Mgr Benoist de Sinety du 27 février 2020
RCF - 27 février 2020
« Souhaitons que ces semaines à venir nous aident à revenir ou à demeurer dans la simplicité de l’enfance et la confiance. » À écouter cette semaine : “Tout peut toujours recommencer !”, la chronique de Mgr Benoist de Sinety, vicaire général, au micro de RCF.
Rendons hommage ce matin à une femme dont le nom n’évoquera peut être pas grand chose mais dont l’œuvre reste gravée dans bien des cœurs d’enfants.
Si vous êtes nés après les années 50 il y a de fortes chances que d’une manière ou d’une autre vous ayez été bercé ou enjoué par cette comptine fredonnée au coin du lit où a l’école.
Gabrielle Grandiére était institutrice à l’époque et elle disait avoir écrit et composé sur un coin de table, pendant une récréation, en 10 minutes, les paroles et la musique du fameux « pirouette cacahouète ».
L’annonce de sa mort, hier, a l’âge vénérable de 99 ans près du Mans n’a pas provoqué de « breaking news » sur BFM ni d’édition spéciale pour le dire en français. Je voudrais ajouter à cet nouvelle une autre information qui, elle, déclenche un enthousiasme populaire formidable : il y a quelques semaines Mme Kardashian, célèbre égérie des réseaux sociaux, et son mari Mr West sont allés déjeuner dans un « restaurant rapide » à Paris.
Un de ces établissements dont les américains ont eu l’initiative et dont nous sommes aujourd’hui submergés. Établissement appartenant à une chaîne spécialisée dans le poulet dont on redoute de connaître l’origine, plongé dans toutes sortes d’huiles de friture. Le gérant du restaurant a jugé opportun de faire mettre une plaque près de la caisse où ces deux hautes personnalités ont passées leurs commandes afin de commémorer l’événement. Depuis lors des colonnes de clients s’y précipitent, comme aimantés par la célébrité bruyante de ces deux vedettes.
Qu’ont donc en commun Mme Grandré et Mme Kardashian ? Une commune appartenance à l’espèce humaine d’abord. Pour le reste je ne saurai dire. La première berça des générations sans que nous ne connaissions même son nom. La seconde hypnotise des fans qui ne connaissent rien de sa pensée. Peut être y a-t-il là une bonne raison de s’interroger sur la manière dont nous acceptons que nos existences soient portées... et pourquoi ne pas commencer notre carême en nous remémorant ce petit air d’enfance ? Nous souvenant ainsi de l’époque où nous nous laissions davantage charmer par la poésie naïve que par la vulgarité tapageuse... en souhaitant que ces semaines à venir nous aident à revenir ou à demeurer dans la simplicité de l’enfance et la confiance, comme ce petit homme de la chanson et sa drôle de maison qui sait bien que tout peut toujours recommencer !