L’édito de Mgr de Sinety du 13 juin 2019
« Ils s’exposent publiquement au regard et à la reconnaissance non seulement de ceux qui les entourent, dans l’église où ils célèbrent, mais plus largement encore, ils disent à la face du monde qu’ils veulent être chrétiens, c’est-à-dire disciples de Jésus. De tous âges et de toutes cultures, ils deviennent à jamais les porteurs d’une présence qui les dépasse et qui les entraine ». À écouter cette semaine : « Me voici ! ». Mgr Benoist de Sinety, vicaire général, donne son regard sur l’actualité au micro de RCF.
Les célébrations de confirmations se succèdent : de dimanche en dimanche, l’huile sainte, le saint Chrême, ruisselle sur le front de milliers d’enfants et d’adolescents, et de plus en plus d’adultes, un peu partout sur la planète. "Eccomi qui !" (italien), "Nguinguye lapha !", "Hapa niko !" (swahili) ,“Oto jestem !" (polonaise), "Here I am !" (anglais), "Ovdje sam !" (serbo-croate) , "Isit la mwen ye !” (créole), “Edo eimai !” (grec), “Aqui estoy !” (espagnol), “Tenei ahau !” (maori) : ils s’avancent tous vers l’autel en prononçant ces mots, chacun dans leurs langues.
"Me voici !" : ils s’exposent publiquement au regard et à la reconnaissance non seulement de ceux qui les entourent, dans l’église où ils célèbrent, mais plus largement encore, ils disent à la face du monde qu’ils veulent être chrétiens, c’est-à-dire disciples de Jésus. De tous âges et de toutes cultures, ils deviennent à jamais les porteurs d’une présence qui les dépasse et qui les entraine. Comme des vases d’argile dirait Saint Paul, ou des tuyaux crevés, rajoute un ami prêtre entendu ce matin. Oui des tuyaux crevés de leurs misères passées, présentes et à venir, de leurs péchés aussi. Des tuyaux crevés car c’est la seule condition qui permet à l’Esprit d’y entrer et d’en sortir. Il faut bien que nos vies craquellent un peu pour que la puissance de Dieu puisse s’y infiltrer par la tendresse et la Miséricorde, et pour que cette même puissance puisse se communiquer par le don et l’offrande de soi.
Savent-ils la portée de ce qu’ils disent ceux qui s’avancent ainsi ? En comprennent-ils les conséquences au moment où ils prononcent ces mots ? Qui peut dire qu’il maitrise les conséquences de sa promesse ? L’important n’est pas là, il n’est pas dans la maitrise mais dans le désir, dans le désir sincère et pieux. Désir de se donner, et foi d’être exaucé.
Le monde se trouve plus riche chaque année de nouveaux disciples du Christ. L’humanité s’enrichit d’une promesse toujours plus puissante, d’hommes et de femmes qui professent que leur vie n’est pas le centre de leur existence et que leur désir de porter la Lumière de Jésus se veut leur raison d’être. Au-delà des chutes à venir, ils sont déjà exaucés pourvu qu’ils continuent de croire en Celui qui les sauve. C’est le digne qu’ils posent qui nous fait croire avec force que la grisaille n’est pas le dernier mot de notre condition et que le soleil au final, toujours, balaie les nuages.
Amis confirmés de ce printemps, parce que vous venez nous rappeler ces mots articulés un jour de notre jeunesse dans notre langue maternelle, parce vous venez les remettre à jour et raviver notre désir de les vivre un peu plus, soyez-en, ce matin, du fond du cœur remerciés !