L’édito de Mgr de Sinety du 24 janvier 2019
« Le Pape invite les jeunes à initier dans le monde d’aujourd’hui une révolution totale. Non pas en brandissant des drapeaux d’autrefois dont les couleurs jaunies ne se raviveront jamais, mais en misant leur vie sur la seule valeur qui ne s’érode pas. » À lire ou écouter : « En direct des JMJ du Panama ! ». Chaque semaine, Mgr Benoist de Sinety, vicaire général, donne son regard sur l’actualité au micro de RCF.
Ils sont à peu près 1500 ces français qui célèbrent en ce moment même les JMJ au Panama. Les voici qui arrivent dans la capitale, après une semaine dans les diocèses des provinces. Panama city, ses tours de milliardaires totalement vides d’habitants, ses images de Miami sans baigneurs… Avec des quartiers invisibles qui sont autant de bidonvilles misérables où se côtoient toutes les misères du monde. Plusieurs groupes ont été accueillis avec chaleur dans les quartiers les plus pauvres et nos jeunes compatriotes ont pu goûter à l’hospitalité de logements où ils n’auraient probablement jamais mis les pieds en France !
Hier soir deux d’entre eux me partageaient leur stupéfaction : reçus par une famille vraiment pauvre, ils y étaient traités comme des rois. L’un me disait : "ils ont l’air tellement heureux alors qu’ils n’ont rien". Émerveillement d’une découverte : le bonheur ne s’indexe pas sur le capital. L’être ne dépend donc pas de l’avoir ??? On nous aurait menti depuis toutes ces années ? La propriété ne rend donc pas libre ? La possession ne suffit pas à définir notre personnalité ?
Mais quelle est cette révolution qui souffle sur Panama ? Quelles sont ces idées sulfureuses qui germent dans nos cerveaux de français et dans nos cœurs aussi : ainsi donc, une autre voie serait possible ?
Et le temps d’une compréhension nouvelle s’ouvrirait vraiment : le chemin du bonheur, s’il demande l’argent nécessaire pour vivre dignement, ne peut en devenir l’esclave pour autant. Le Pape invite les jeunes à initier dans le monde d’aujourd’hui une révolution totale. Non pas en brandissant des drapeaux d’autrefois dont les couleurs jaunies ne se raviveront jamais, mais en misant leur vie sur la seule valeur qui ne s’érode pas. En misant leur existence sur la seule valeur qui ne s’effondrera jamais : l’Amour.
Non pas l’amour du passé ni l’amour de l’avenir, mais l’amour de maintenant. Aimer là, aujourd’hui, dans ce qui m’est offert de vivre et m’y donner sans peur, confiant et enthousiaste. Oui, comme ces familles pauvres qui reçoivent joyeuses, leurs hôtes d’un moment, soyons heureux aujourd’hui de pouvoir aimer doucement, tranquillement, ces frères qui viennent à nous et entrons ainsi dans la seule révolution digne de ce nom.