Marylise protège le patrimoine des églises
Paris Notre-Dame du 9 avril 2015
Depuis 2006, Marylise donne bénévolement de son temps à la Commission diocésaine d’art sacré pour qui elle fait les inventaires des églises parisiennes. Ce 5e volet des portraits de bénévoles présente une femme passionnée par un travail méconnu.
Lorsqu’elle est venue frapper à la porte de la CDAS, Marylise Cliquet n’imaginait pas qu’elle trouverait, en même temps qu’une occupation de bénévole, une passion qui ferait à ce point partie de sa vie. Avant de donner de son temps au diocèse, cette femme réservée mais déterminée trouvait qu’elle s’ennuyait un peu dans sa banque, ses chiffres et ses procédures administratives de plus en plus lourdes. Elle qui aime tant l’aventure et les voyages au bout du monde « avait besoin de prendre l’air ! » Et les 35 heures lui libéraient une vingtaine de jours par an à utiliser comme bon lui semblait. Marylise n’est pas du genre à laisser filer le temps sans rien en faire. Dans un monde « sec », « sécularisé », elle aspirait à un plongeon dans ses racines spirituelles, le catholicisme dans lequel elle a été élevée.
Un relevé rigoureux
La voici donc investie par la CDAS d’une tâche d’inventaire, appelé récolement, de tous les biens que recèlent les églises parisiennes. Ce relevé se fait lors de la passation de curés, et détaille les biens meubles, immeubles et objets liturgiques, calices ou ornements, présents dans les églises. Le travail est assez important, puisque certaines églises regorgent d’objets qui se sont accumulés au fil du temps. Une fois l’inventaire effectué, les photographies prises, Marylise rédige un recueil qui est remis au curé de la paroisse et aux archives du diocèse. Si l’église est antérieure à 1905, elle l’envoie aussi à la Ville de Paris qui possède l’édifice et tous les objets qu’il contient.
Une chasse au trésor
Marylise voit son exercice comme une « chasse au trésor ». « C’est un bonheur de pouvoir pénétrer ainsi l’histoire de l’église, de découvrir ses œuvres d’art, ses pièces d’orfèvrerie, ses vêtements liturgiques. On touche du doigt le travail fabuleux et toute l’adresse de l’artisan. » Les chasubles brodées au fil d’or sont des objets d’une grande valeur mais qui pour certaines n’ont plus d’usage dans la liturgie d’aujourd’hui. Marylise ne regarde pas seulement, mais manipule ces objets exceptionnels et le plus souvent cachés au fond des placards. Aussi se considère t- elle comme une privilégiée, qui peut jouir d’une « intimité » avec l’objet et son créateur.
De belles rencontres
Cette occupation est vite devenue une passion qu’elle partage avec des gens passionnés et passionnants, sacristains, laïcs et prêtres, eux aussi fascinés par leur église et tous ces objets qui parlent d’une histoire spirituelle qui nous précède. « J’aimerais passer deux à trois fois plus de temps à cette activité… Je ne fais que deux récolements d’église par an, au maximum. L’équipe de bénévoles a besoin d’être renforcée. On manque de bras. » Elle qui touchera l’année prochaine une retraite bien méritée, n’est pas du tout disposée à abandonner une passion qui lui a appris à « regarder les objets et les églises autrement ». • Pauline Quillon
Et si c’était pour vous ?
Vous êtes rigoureux, organisé, et vous êtes passionné par l’art et le patrimoine religieux ? Vous pouvez peut-être rejoindre la Commission diocésaine d’art sacré de Paris. Les CDAS ont été instituées en décembre 1963 par la Constitution du concile Vatican II sur la liturgie. À Paris, elle comprend architectes, historiens de l’art, quelques prêtres et diacres, et s’appuie également sur la collaboration de bénévoles. Sous la charge de l’évêque du diocèse, elle assure plusieurs missions, dont celle de conseil et de pédagogie auprès des curés, en les mettant en relation avec des artistes et artisans. Elle accompagne la construction et l’aménagement des lieux de culte et travaille à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine artistique de l’Église. Elle exerce enfin une mission de représentation auprès des services municipaux et des associations concernées. • P. Q.