P. Geoffroy de Talhouët « Ma vraie force, c’est le Christ »
Paris Notre-Dame du 16 octobre 2025
Après dix-huit ans de sacerdoce, dont quatorze comme formateur et directeur au Séminaire de Paris, le P. Geoffroy de Talhouët est nommé curé de N.-D.-de-Lorette. Il a été installé le 12 octobre par Mgr Dominique Catta, vicaire général.

C’est un homme heureux qui nous reçoit rue Choron, dans les bâtiments qui abritent – dans des espaces bien distincts – les locaux de la paroisse, l’école primaire et le presbytère où vivent les prêtres officiant à N.-D.-de-Lorette (9e) : « Je rends grâce à mes prédécesseurs ! », lâche le P. Geoffroy de Talhouët dans un sourire, reconnaissant de pouvoir bénéficier, en tant que curé fraîchement nommé, de ces infrastructures récentes et bien conçues. S’il nous reçoit avec le sourire, c’est que rien ne l’effraie dans cette nouvelle mission de curé – la première qu’il reçoit – … ni en général : une tranquillité d’âme qui ne doit rien à de l’orgueil ou de la naïveté, mais repose plutôt sur une confiance totale et éprouvée, tout au long de son ministère, dans la volonté du Seigneur. Un abandon qui trouve sa source dans cette récurrence qui marque toute sa vie : celui d’être toujours envoyé précisément là où il ne serait jamais allé tout seul, suscitant, de prime abord, la crainte de ne pas y arriver. « À travers mes différentes missions, j’ai véritablement pu éprouver combien, comme baptisé puis comme prêtre, il nous est simplement demandé de nous appuyer, à travers nos fragilités humaines, sur la grâce baptismale ou la grâce sacerdotale, confie-t-il. C’est une constante dans mon ministère. Et c’est, pour moi, la plus belle des choses : ma vraie force, ce n’est pas mon humanité, mais bien le Christ, qui me donne les moyens et les capacités de mener à bien les missions qu’il me confie. » Ainsi, première nomination, en 2007, à l’aumônerie du 13e Ouest et première appréhension : « Il y avait plus de 130 enfants et une quinzaine d’animateurs, se souvient avec le sourire le P. de Talhouët. Moi, je n’avais jamais été à l’aumônerie ; je ne joue pas de guitare, je ne compose pas de chants et j’arrivais après un cador. Ce fut difficile mais salvateur. J’ai vu que, sans être mon prédécesseur, je pouvais quand même accomplir une mission pastorale solide avec ce que j’étais, sans aucune qualité à priori pour le poste, parce que c’est précisément dans ma faiblesse que la puissance de Dieu se déploie. » La suite de son ministère emprunte ce même chemin, d’appréhension, de confiance et de succès : peu épanoui – malgré de bonnes dispositions – dans les études supérieures et celles du Séminaire, il est choisi pour passer une licence de théologie, puis nommé formateur au Séminaire, ainsi qu’enseignant à la Formation ecclésiale des baptisés (dont il est le directeur de 2021 à 2025). Lui qui rêvait d’être en paroisse pour « faire de la pastorale », il est « main¬tenu » au Séminaire comme directeur, tour à tour adjoint à la Maison St-Vincent-de-Paul, puis celle de St-Séverin et enfin responsable de la Maison St-Bernard, pendant six ans. Un parcours d’aspirations « contrariées » qu’il résume ainsi, avec humour : « Dix-huit ans après mon ordination, j’ai enfin ce que je demandais depuis longtemps : être nommé en paroisse… après vingt-cinq ans de séminaire ! »
De ces longues années, le P. de Talhouët a gardé le goût et l’habitude de travailler avec des laïcs ainsi qu’une attention à la formation, notamment catéchétique, à destination des adultes. Une méthode qu’il compte appliquer dans ses nouvelles fonctions, avec un souhait, mûri au cours d’un pèlerinage entrepris cet été au sanctuaire de Loreto (Italie) : développer la dévotion de « sa » paroisse envers celle qui sut, par son Fiat et tout au long de sa vie, s’en remettre pleinement à la volonté du Seigneur.
Par Charlotte Reynaud
Notre-Dame-de-Lorette (9e)
Nombre d’habitants : 23 430.
Un peu d’histoire : l’église actuelle de N.-D.-de-Lorette date du XIXe siècle, même si la présence d’une chapelle est attestée depuis le XVIIe siècle. D’architecture néoclassique, elle est l’œuvre de Hippolyte Le Bas, seul architecte à proposer une construction sur pilotis, nécessaire compte tenu de la nature du sol. La première pierre est posée, le 25 août 1823, sous le règne de Louis XVIII et la construction s’achève en 1836 sous Louis-Philippe.
18 bis, rue de Châteaudun, 9e.

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