P. Stéphane Mayor : « Mettre les gens en route »

Paris Notre-Dame du 18 septembre 2025

Après six ans passés à N.-D.-des-Otages, le P. Stéphane Mayor quitte le nord de la capitale pour la paroisse de St-François-Xavier, où il sera installé comme curé par Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire de Paris, lors de la messe de 11h, le dimanche 28 septembre.

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Paris Notre-Dame – Comment accueillez-vous cette nouvelle nomination ?

P. Stéphane Mayor – J’espérais, pour cette troisième nomination comme curé, découvrir une mission totalement différente de mes précédentes paroisses. On peut dire que j’ai été exaucé, et j’en suis très heureux ! Après Massy (Essonne), dans le cadre des Fraternités missionnaires pour la ville (FMPV), et N.-D.-des-Otages (20e), je découvre, à St-François-Xavier (7e), une réalité paroissiale très nouvelle : un quartier et une population que je connais peu, une assemblée de fidèles très nombreuse (2 000 messalisants contre 300 dans ma précédente paroisse), une multiplicité de propositions pastorales, caritatives ou spirituelles, et une identité paroissiale forte, qui repose sur une grande implication des laïcs. J’arrive donc avec un œil neuf et la volonté de découvrir ce qui s’y vit, tant au niveau de la paroisse qu’au patronage du Bon Conseil et à La Maison Familya, avec qui les liens sont déjà bien ancrés. Mon espérance est de servir la paroisse du mieux possible et je fais confiance à la providence pour rencontrer les bonnes personnes, et ainsi œuvrer pour le plus grand nombre.

P. N.-D. – Comment ces neuf années comme curé ont façonné votre ministère ?

S. M. – La mission du curé, par définition, est bien plus universelle que celle du vicaire. Le souci des âmes est beaucoup plus large ; on ne s’adresse pas seulement à un segment de population, mais bien à tout le peuple qui nous est confié. On prend goût à l’intergénérationnel, on veille à l’unité de sa paroisse, on a une vision plus globale des enjeux, des difficultés aussi, et des liens à maintenir avec le diocèse. En revanche, j’ai gardé cette conviction qui m’anime depuis mes années comme vicaire et responsable d’Even, à Ste-Marie-des-Batignolles (17e) puis à Massy : il est possible de bouger les lignes. C’est vraiment ma foi profonde : être curé, ce n’est pas juste recevoir une paroisse et la faire vivre, mais bien la faire avancer, la vivifier, mettre les gens en route. Cela demande beau¬coup d’énergie, parfois d’initier des projets lourds, mais cela repose surtout sur la Parole de Dieu, le soin apporté aux prédications et à la liturgie.

P. N.-D. – Que retenez-vous de ces six années passées à N.-D.-des-Otages ?

S. M. – Il y a eu ces deux grands projets à monter, à savoir le patronage – qui compte aujourd’hui une trentaine de jeunes par soir – et l’incubateur Saint-Joseph, destiné aux entrepreneurs car l’Église a quelque chose à dire au monde économique concret. Mais je n’aurais rien pu faire tout seul. Ce qui est beau, c’est que tout le monde s’est mobilisé et a travaillé pour faire grandir cette paroisse. Beaucoup d’initiatives sont nées, dans la joie et la simplicité : une chorale paroissiale, des missions de rue, des moments de convivialité à la sortie des messes… Je suis aussi intimement persuadé que l’arrivée des reliques des prêtres morts pendant la Commune – et béatifiés en 2023 – a provoqué un regain spirituel dans la paroisse. Ainsi, tous les premiers vendredis du mois est proposée la nuit du Sacré-Cœur ; malgré notre petite communauté paroissiale, les fidèles se relaient toute la nuit pour adorer. Il y a une piété, un amour de Jésus, ici, qui est réel et qui m’a beaucoup touché.

Propos recueillis par Charlotte Reynaud