Série de Carême sur l’homme et la création : Le partage avec les pauvres (3/5)

Durant le carême, l’Église demande aux catholiques de faire une offrande d’argent, chacun à sa mesure.

Au-delà du geste d’entraide, elle nous invite à revoir notre utilisation des biens et notre regard sur les personnes pauvres et la création. Chaque semaine, retrouvez quelques textes sur l’écologie et la place de l’homme dans la création ainsi que des pistes pour agir.

Textes du magistère

Lors de la messe d’inauguration de son pontificat, le pape François a réaffirmé, à la suite de Benoît XVI, que prendre soin de la création et prendre soin des pauvres relèvent d’une même logique.
« La vocation de garder [la création] concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le Livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise : c’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons. C’est le fait de garder les gens, d’avoir soin de tous, de chaque personne, avec amour, spécialement des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont plus fragiles et qui souvent sont dans la périphérie de notre cœur. »
François, Homélie de la messe d’inauguration du pontificat du pape François, 19 mars 2013

Dans son message pour la journée mondiale de la paix de 2007, Benoît XVI invite à une « convivialité humaine », c’est-à-dire d’aller « à la rencontre de ses frères, spécialement de ceux qui, non seulement souffrent de la pauvreté et de privations ».
« L’expérience montre que toute attitude irrespectueuse envers l’environnement porte préjudice à la convivialité humaine, et inversement. Un lien indissoluble apparaît toujours plus clairement entre la paix avec la création et la paix entre les hommes. L’une et l’autre présupposent la paix avec Dieu. La poésie-prière de saint François, connue aussi comme « le Cantique de Frère Soleil », constitue un exemple admirable – toujours actuel – de cette écologie multiforme de la paix. »
Benoît XVI, Message pour la célébration de la journée mondiale de la paix, 1er janvier 2007, n. 8

Dans son encyclique Centesimus annus, saint Jean-Paul II a rappelé que notre aumône doit aussi s’accompagner d’une réflexion sur notre épargne et notre investissement.
« Il est nécessaire de s’employer à modeler un style de vie dans lequel les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune. À ce propos, je ne puis m’en tenir à un rappel du devoir de la charité, c’est-à-dire du devoir de donner de son « superflu » et aussi parfois de son « nécessaire » pour subvenir à la vie du pauvre. Je pense au fait que même le choix d’investir en un lieu plutôt que dans un autre, dans un secteur de production plutôt qu’en un autre, est toujours un choix moral et culturel. »
Saint Jean-Paul II, Encyclique Centesimus annus, 1er mai 1991, n. 36

Fruit de cette réflexion, le pape François invite à une conversion personnelle et à un changement d’attitude et d’habitude.
« Le consumérisme nous a poussés à nous habituer au superflu et au gaspillage quotidien de nourriture, à laquelle parfois nous ne sommes plus capables de donner la juste valeur, qui va bien au-delà des simples paramètres économiques. Rappelons-nous bien, cependant, que lorsque l’on jette de la nourriture, c’est comme si l’on volait la nourriture à la table du pauvre, à celui qui a faim ! J’invite chacun à réfléchir sur le problème de la perte et du gaspillage de la nourriture, pour identifier des façons et des moyens qui, en affrontant sérieusement cette problématique, puissent être des instruments de solidarité et de partage avec les personnes le plus dans le besoin. »
François, Audience générale, 5 juin 2013

Dans la Bible

« L’homme qui est juste, qui observe le droit et la justice, l’homme qui n’exploite personne, qui restitue ce qu’on lui a laissé en gage, ne commet pas de fraude, donne son pain à celui qui a faim et couvre d’un vêtement celui qui est nu ; l’homme qui ne prête pas à intérêt, ne pratique pas l’usure, qui détourne sa main du mal, tranche équitablement entre deux adversaires, qui marche selon mes décrets et observe mes ordonnances pour agir avec vérité : un tel homme est juste, c’est certain, il vivra, – oracle du Seigneur Dieu. »
Ez 18, 5 ;7-9

Piste pour agir

Témoignage de Quitterie (18 ans)
« L’année dernière, nous sommes allées, avec une amie, distribuer des petits-déjeuners aux personnes sans domicile dans les jardins du chevet de Notre-Dame de Paris. Chaque dimanche de carême, nous arrivions ainsi à 7h du matin pour beurrer les tartines, réchauffer les thermos et servir pain et boissons chaudes aux personnes sans-abri qui venaient nous voir. Nous allions ensuite à leur rencontre aux abords de la cathédrale. Ce service nous a permis de faire la connaissance de personnes dont nous ignorions tout. Nous avons appris à nous adresser à elles comme à n’importe quelle autre personne. Cette expérience de charité, volontairement vécue pendant le carême, nous a marquées dans la durée. »

Comment donner ?

Il y a mille et une façons de partager. On peut donner son temps, ses talents ou ses biens.

À l’occasion du carême, l’Église demande de faire une offrande d’argent, chacun à sa mesure. Pour le carême 2015, le cardinal André Vingt-Trois a proposé aux catholiques de faire un don au profit des œuvres et projets suivants :

Mais la solidarité avec les pauvres, c’est aussi le choix, au jour le jour, de comportements responsables. Le pape François interpelle vivement l’humanité : « Rappelons-nous (…) que lorsque l’on jette de la nourriture, c’est comme si l’on volait la nourriture à la table du pauvre, à celui qui a faim ! ». Notre mode de vie, même le plus caché, a un impact sur toute la planète et sur la convivialité entre les hommes.

Écologie : notre responsabilité commune envers l’humanité