Comment est née la fondation de Paris ?
Parler de la fondation des fraternités de Paris, c’est parler des origines de « Jérusalem » puisque c’est à Paris qu’est née la première fraternité de Jérusalem. Unique est donc cette fondation. Comme dirait le psalmiste, « chacun lui dit : Mère ! car en elle, chacun est né » (Ps 86,5). La genèse de cette première fondation citadine commence au… Sahara ! C’est là au milieu du désert de pierres de l’Assekrem que Frère Pierre-Marie a reçu cette intuition que le véritable désert est aujourd’hui dans les villes. Alors est né en lui ce désir de faire jaillir un oasis de prière au cœur de Paris, cette ville qui l’a déjà adopté depuis plusieurs années. Parallèlement, le Cardinal François Marty, alors archevêque de Paris, a lancé un appel pour que s’installent dans la capitale des moines pour l’an 2000. Ce désir et cet appel vont faire alliance dans une rencontre mémorable entre Frère Pierre-Marie et le Cardinal Marty. Le fameux « c’est d’accord » de ce dernier deviendra un ordre de mission pour cette première fraternité dite « de Saint-Gervais ». Celle-ci verra le jour avec douze frères pour les premières vêpres de la fête de Toussaint en 1975.
Quels ont été les événements majeurs qui ont jalonné son histoire ?
Après les débuts de 1975, le premier événement majeur sera la naissance d’une fraternité de sœurs le 8 décembre 1976. Frères et sœurs se retrouveront désormais trois fois par jour à St-Gervais pour la liturgie, tout en gardant leur autonomie de logement, de gouvernement et de financement. Dans la nuit de Pâques 1979, seront prononcés les premiers vœux en présence du Cardinal Marty et à Noël 1995, les premières professions perpétuelles. Dès 1976, des laïcs désirant partager le charisme de Jérusalem se retrouveront en fraternités dont le nombre ne cessera de croître jusqu’à une trentaine aujourd’hui. En avril 1991, les frères emménagent dans leur nouvelle fraternité tandis que les sœurs, jusque là « en diaspora », habitent en 1992 leur première maison commune bénie par le Cardinal Jean-Marie Lustiger. Ensuite c’est le tour de l’église Saint-Gervais d’être toute ravalée et embellie par de nouveaux vitraux — en cours de création —, faisant de ce lieu une vraie maison de prière. Les fondations de nouvelles fraternités — Vézelay en 1993 et toutes celles qui suivent — marquent la vie des fraternités parisiennes par l’envoi de nombreux frères et sœurs dans ces nouvelles implantations. Autant d’occasions d’expérimenter la « dynamique du provisoire » qui nous fait tous pèlerins sur cette terre, et de vivre à l’unisson avec toutes les étapes de croissance de la Famille de Jérusalem.
Qu’est-ce qui type votre mission à Paris ?
Nos fraternités sont restées fidèles à la mission première qui leur a été confiée, celle de dérouler un tapis de prière sur le macadam parisien. Notre première mission est donc celle de la prière à travers la liturgie — relayée en grande partie par la télévision et la radio — mais aussi par l’adoration eucharistique tout au long du jour grâce à de nombreux « veilleurs ». Notre église est ainsi un vrai lieu de ressourcement au cœur de Paris, en particulier lors la messe dominicale de 11h00.
Notre mission est aussi l’évangélisation. En premier lieu par les offices monastiques pour lesquels nous avons fait le choix d’une liturgie ample, puisant dans les richesses de l’Orient et de l’Occident, avec une part non négligeable d’enseignement à travers les lectures patristiques et la prédication deux fois par jour. En second lieu par le témoignage de notre vie consacrée, en côtoyant hommes et femmes, mariés ou non, jeunes et vieux, riches et pauvres, de toutes nationalités ; par notre insertion dans la vie sociale et professionnelle de notre ville. Enfin par l’accueil fait à l’église ou dans nos fraternités, nous permettant ainsi de vivre en communion avec les citadins et d’être citadins avec eux.