Depuis l’hiver 2007-2008, de nombreuses paroisses se mobilisent chaque hiver à Paris pour accueillir des personnes à la rue, et leur offrir, outre un abri, la possibilité de reprendre confiance en elles-mêmes, grâce aux relations fraternelles établies dans la durée entre elles et avec des paroissiens bénévoles investis dans cette opération.
Si vous souhaitez rejoindre les équipes de bénévoles Hiver solidaire à Paris, vous pouvez vous adresser à : hiversolidaire@diocese-paris.net
Pour comprendre le cœur de l’opération Hiver solidaire, rencontre avec Olivier Michel, responsable d’Hiver Solidaire à la paroisse Saint-Gabriel (20e), dans l’émission Focus.
En 2023, 43 paroisses à Paris s’unissent pour accueillir plus de 200 personnes sans abri au total.
Qu’est-ce qu’Hiver Solidaire ? Quelle est la situation des plus pauvres aujourd’hui ? Quel appel pour les chrétiens ?
Hiver Solidaire en chiffres.
À Paris
Nombre de paroisses
2018 : 27 paroisses
2020 : 36 paroisses
2023 : 41 paroisses
2024 : 43 paroisses
Nombre de bénévoles
2022 : 3000
2023 : 3106
2024 : 3200
Nombre moyen de bénévoles par paroisse
2022 : 73
2023 : 75
2024 : 74
Nombre de personnes accueillies
2022 : 202 (dont 20 femmes)
2023 : 211 (dont 17 femmes)
2024 : 232 (dont 22 femmes)
Hiver Solidaire en Île-de-France et en province
Hiver Solidaire se déploie aussi dans les diocèses d’Ile-de-France et de province :
La démarche
Hiver Solidaire c’est l’accueil de personnes de la rue pendant l’hiver, “comme en famille” (groupes de 3 à 5), pour construire une relation dans la durée.
Les fruits
Si l’accueil fraternel est une étape possible sur un chemin de socialisation, les uns et les autres apprennent surtout à transformer leur regard, et à créer, dans le quartier, un véritable maillage d’amitié.
En pratique
Pour les bénévoles, aucune compétence n’est requise et l’investissement se fait à la carte. L’important est bien d’avoir envie de rencontrer l’autre.
« Hiver solidaire », c’est depuis 2007 des paroisses de l’Église catholique à Paris qui se mobilisent chaque hiver pour accueillir des personnes à la rue et leur offrir, outre un abri, la possibilité de reprendre confiance en elles-mêmes grâce aux relations fraternelles établies dans la durée avec des paroissiens bénévoles investis dans cette opération.
Chaque année s’expérimente ainsi la joie de vivre ainsi une vraie fraternité où chacun se sent accueilli et respecté pour ce qu’il est, sans être réduit à sa situation ou à son état de vie.
Les personnes accueillies sont d’âge, de convictions religieuses variées et d’origine diverses, certaines sont en situation administrative précaire. Comme en famille, chaque soir des bénévoles des paroisses se relaient pour accueillir quelques personnes (les mêmes durant tout l’hiver) souvent rencontrées dans le quartier. Personnes accueillies et bénévoles partagent le repas, passent la soirée et la nuit ensemble et se quittent le lendemain après le petit-déjeuner.
Ces rencontres permettent de fédérer des solidarités et de mettre en place un réseau de proximité. Ce sont surtout pour les personnes accueillies des moments de dignité retrouvée. Et pour les habitants d’un quartier c’est souvent une découverte qui convertit leur regard et change leurs relations avec les plus démunis.
La priorité donnée au lien fraternel conjugué à l’expérience et au savoir-faire des équipes paroissiales est reconnue par les pouvoirs publics. L’État apporte son concours à la réussite de cette opération en finançant le salaire de trois travailleurs sociaux, dont deux à plein temps sur l’année, au sein de l’association « Aux Captifs, la Libération ».
Ceux-ci, par leurs compétences professionnelles, viennent compléter le lien fraternel réalisé par les bénévoles. Leur mission est d’aider les équipes de bénévoles dans le suivi des personnes accueillies et la constitution des dossiers administratifs, notamment en vue de trouver un hébergement à la sortie d’Hiver solidaire.
Hiver solidaire est une étape sur une chemin de sortie de rue et de réinsertion.
Ce sont les accueillis et les bénévoles qui en parlent le mieux
Petits mots recueillis sur la fresque des 15 ans d’Hiver solidaire, en février 2023. Hiver Solidaire, c’est… – C’est venir à la rencontre du Christ et redécouvrir la joie de l’accueil. Nous avons tous besoin d’être accueilli par quelqu’un
– Cheminer de la main du Christ
– Quel bonheur d’aider, de partager, de donner et de recevoir tant de joie. On se sent heureux et béni
– C’est donner un peu de chaleur et une chance de rebondir à des personnes brisées
– Un temps de joie partagée ! Oser la rencontre.
– Que le travail de Dieu prospère !
– Un accueillant apprend et reçoit souvent plus qu’un accueilli
– Belle initiative, pleine de joie !
– Un espace où on dépose nos armes pour atteindre les cœurs
– Merci Hiver solidaire pour ta fraternité
– Très très belle rencontres
– C’est la paix
– Tous les accueillis sont accueillants et vice versa
– Plaisir, joie de la rencontre
– C’est la bienveillance, l’Amour, l’unité et la rencontre du Christ à travers l’autre, le prochain
– Que de l’amour à travers de la solidarité, et de la fraternité à travers.. J’ai beaucoup appris avec Hiver solidaire. Aujourd’hui je suis plus ouvert aux autres et à moi-même
– Des parties endiablées de dominos et de Uno.
– Hiver solidaire, c’est la vie de famille et de partage
– Hiver solidaire c’est servir le Christ
– Une cellule d’Amour
– 15 ans d’amitié et de fraternité (Saint-Jacques-Saint-Christophe)
– Du bonheur sans cesse renouvelé. Merci aux accueillis
– Des partages, de l’amitié, du réconfort. Merci !
– Beaux moments de partage entre bénévoles aussi !
– C’est la joie des rencontres et la beauté dans les fragilités de chacun. Riches en charité et en découverte. Vive Hiver solidaire
– Un moment de convivialité, de partage, de découverte, dans l’Amour du Christ notre Sauveur.
– Une très belle expérience !
– Que Dieu vous garde tous !
– C’est une résurrection et beaucoup de joie. Une aventure qui ne se termine pas avec Hiver solidaire
– Hiver solidaire m’a plus apporté que je lui ai appris, mon regard a changé envers les personnes de la rue
– Hiver solidaire, que du bonheur !
– Chemin de la fraternité et de la joie de vivre
Vous souhaitez lancer un Hiver Solidaire dans votre paroisse ou rejoindre une équipe, n’hésitez pas à contacter l’équipe Hiver solidaire du Diocèse de Paris par mail hiversolidaire@diocese-paris.net.
Des modèles de documents (guide du bénévole, charte spécifique à la paroisse, etc.) peuvent vous être transmis. Par exemple vous trouverez ci-dessous la fiche-mission du bénévole référent, en place depuis l’hiver 2020-2021.
La charte Hiver solidaire a été rédigée par le Pôle solidarité du diocèse de Paris à l’attention des paroisses de Paris mais aussi des autres diocèses de France qui souhaiteraient rejoindre Hiver solidaire et utiliser ce label.
Elle est le fruit d’une longue expérience et reflet de ce qui animent les équipes pilote des paroisses parisiennes.
Hiver Solidaire®, principes et fondements
« N’aimons pas en paroles ni par des discours mais par des actes et en vérité » (1 Jn 3, 18)
« J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35)
« À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13, 35)
1. Hiver solidaire, mis en place à l’initiative de l’évêque ou avec son accord plein et entier, s’inscrit dans la pastorale diocésaine de la solidarité. Le diocèse apporte son support à l’opération dans les relations avec les partenaires institutionnels privés ou publics, pour les formations et dans l’animation inter paroissiale.
2. Hiver solidaire est porté par une communauté paroissiale. C’est un projet paroissial qui concerne tous les paroissiens et pas seulement une équipe de spécialistes de la solidarité ou de la charité. C’est la communauté paroissiale tout entière conduite par son curé qui est appelée à se mobiliser suite à un discernement mené dans la prière.
3. Hiver solidaire c’est l’accueil dans les locaux paroissiaux, de plusieurs personnes, majeurs, de la rue, tous les soirs et toutes les nuits, pendant les mois d’hiver. Un accueil “comme en famille”, pour leur offrir, outre un abri, la possibilité de reprendre confiance en elles-mêmes, de reconquérir sentiment de dignité et estime de soi, de s’ouvrir à un avenir et d’avancer sur un chemin de sortie de rue, grâce aux relations fraternelles établies dans la durée avec les bénévoles investis dans cette opération.
4.Les personnes accueillies ne sont pas choisies en fonction de leur origine, de leur nationalité ou de leur religion mais parce que cet espace-temps de tranquillité et d’accueil fraternel est une étape possible sur leur chemin personnel de reconstruction intérieure et de réinsertion. Hiver solidaire n’est pas un hébergement d’urgence, les personnes accueillies sont les mêmes pendant tout l’hiver. Pour la sécurité et le bien-être de tous les personnes accueillies acceptent les règles de vie prévues par la paroisse : vie collective, respect des horaires, pas d’alcool, pas de drogue, pas de violence, prise des repas en commun, participation aux tâches ménagères, respect de l’hygiène.
5.Le champ d’action des bénévoles est celui de la fraternité et du partage et il est ouvert à tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté qui se relaient chaque soir pour préparer le dîner, partager le repas, passer la nuit et prendre le petit déjeuner avec les personnes accueillies. Aucune compétence n’est requise, l’important est d’avoir envie de rencontrer l’autre avec bienveillance, tel qu’il est, sans a priori et sans désir de le « sauver ». La participation se fait à la carte. On peut venir une seule fois dans l’hiver, une fois par mois ou une fois par semaine, pour préparer les repas et/ou les partager, passer la soirée ou passer la nuit, assurer des tâches logistique (ménage, courses, tenue du planning). Les bénévoles s’engagent à respecter les mêmes règles de vie concernant l’hygiène et la sécurité ainsi que le respect de l’intimité et de la vie privée des personnes accueillies. Des formations à l’accompagnement et à l’écoute ainsi que des séances de relecture doivent être proposées par la paroisse ou le diocèse.
6.En complémentarité de l’action des bénévoles il est nécessaire de collaborer avec des travailleurs sociaux pour répondre à des besoins de régularisation administrative, pour aider à l’ouverture de droits dans les domaines de la santé, du travail ou du logement, et pour favoriser une continuité d’hébergement et de suivi social à la sortie de l’hiver.
7.Personnes accueillies et bénévoles apprennent mutuellement à transformer leur regard. Les bénévoles découvrent que les personnes à la rue sont des personnes comme les autres, avec un parcours de vie difficile et une histoire compliquée mais aussi avec des connaissances et des talents. Les personnes accueillies découvrent qu’on peut s’intéresser à elles pour ce qu’elles sont, sans être réduites à la situation où elles se trouvent. Tous sont ainsi invités à avancer ensemble avec humilité pour affronter ces situations objectives de misère qui écrasent les uns et devant lesquelles les autres se sentent impuissants.
8.La fraternité qui se vit dans la paroisse à cette occasion contribue à humaniser le quartier en y incarnant l’amour du Christ. Chaque hiver personnes accueillies et bénévoles expérimentent la joie de vivre une fraternité où chacun se sent accueilli et respecté pour ce qu’il est, sans être réduit à sa situation ou à son état de vie. Une amitié finit par se créer entre des paroissiens qui se connaissaient de loin, entre des personnes engagées dans l’Eglise et d’autres moins ou pas du tout, entre jeunes et moins jeunes, le visage de la paroisse est transformé, bien au-delà de l’hiver !
Depuis 2013, l’État finance des ressources humaines pour soutenir Hiver solidaire.
Signe d’une reconnaissance de l’utilité sociale d’Hiver solidaire, outre l’appui apporté par la Ville de Paris au travers de la coordination des maraudes, l’opération bénéficie de travailleurs sociaux financés par la DRIHL (Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement).
– Coordination des acteurs de la veille sociale. Ces travailleurs sociaux ont pour mission de coordonner tout le dispositif social public et associatif au service des personnes à la rue. Les responsables d’Hiver solidaire peuvent les solliciter tout au long de l’hiver, pour toute question liée à l’accompagnement socio-médical de ceux qu’ils accueillent.
– Aide à la sortie d’Hiver solidaire. La DRIHL finance pour l’Église de Paris des travailleurs sociaux recrutés par l’association Aux Captifs la Libération. Ils soutiennent les paroisses dans le suivi administratif des personnes accueillies et dans la constitution des dossiers SIAO (Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation) afin de pouvoir instruire les demandes d’hébergement à la fin d’Hiver solidaire.
Le Pôle Solidarité du Diocèse met à la disposition des paroisses de Paris des outils de communication :
Pour l’hiver 2024-2025, vous trouverez ci-dessous les formations proposées à distance ou en présentiel, dans les locaux de l’association Adèle Picot - 39 rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris
–Samedi 16 novembre 2024
9h30 -12h30
Présentiel Formation équipe pilote et parcours d’accueil
–Mercredi 27 novembre 2024
19h-21h
Présentiel Formation nouveaux bénévoles
–Mercredi 4 décembre 2024
20h30-22h
Visio Formation aux addictions par Micheline Claudon
–Jeudi 5 décembre 2024
19h-21h
Présentiel (avec patients experts) Formation aux addictions par Micheline Claudon
–Jeudi 12 décembre 2024
20h30-22h
Visio Formation nouveaux bénévoles
–Mardi 17 décembre 2024
20h30-22h
Visio Formation accueil personnes étrangères
–Mercredi 18 décembre 2024
19h-21h
Présentiel Formation accueil personnes étrangères
–Mercredi 8 janvier 2025
19h-21h
Présentiel et visio Formation santé mentale
–Mercredi 15 janvier 2025
19h-21h
Présentiel Formation nouveaux bénévoles
Des documents d’accompagnement fournis par l’association Aux Captifs la Libération sont à votre disposition :
Voici la liste des paroisses participantes classées par arrondissement :
Saint-Louis en l’Île (4e)
Saint-Étienne du Mont (5e)
Saint-Jacques du Haut-Pas (5e)
Saint-Médard (5e)
Saint-Séverin-Saint-Nicolas (5e)
Saint-Germain des Prés (6e)
Saint-Ignace (6e)
Notre-Dame des Champs (6e)
Saint-François-Xavier (7e)
Saint-Pierre du Gros-Caillou (7e)
Saint-Augustin (8e)
Sainte-Trinité (9e)
Saint-Vincent de Paul (10e)
Saint-Joseph-Artisan (10e) avec Saint-Georges de la Villette (19e)
Notre-Dame d’Espérance (11e)
Saint-Ambroise (11e)
Saint-Joseph des Nations (11e)
Immaculée-Conception (12e)
Saint-Antoine des Quinze-Vingts (12e)
Saint-Éloi (12e)
Saint-Esprit (12e)
Saint-Hippolyte (13e)
Saint-Pierre de Montrouge (14e)
Saint-Christophe de Javel (15e)
Notre-Dame de l’Arche d’Alliance (15e)
Saint-Jean-Baptiste de La Salle (15e)
Saint-Léon (15e)
Notre-Dame d’Auteuil (16e)
Notre-Dame de l’Assomption de Passy (16e)
Sainte-Jeanne de Chantal (16e)
Saint-François de Molitor (16e)
Saint-Honoré d’Eylau (16e)
Sainte-Marie des Batignolles (17e)
Saint-Ferdinand des Ternes (17e)
Saint-François de Sales (17e)
Saint-Michel (17e)
Notre-Dame de Clignancourt (18e)
Saint-Bernard de la Chapelle (18e)
Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre (18e)
Saint-Jacques-Saint-Christophe de la Villette (19e)
Saint-Jean-Baptiste de Belleville (19e)
Notre-Dame de la Croix (20e)
Saint-Gabriel (20e) avec Saint-Jean-Bosco (20e)
Hospitalité en paroisse
D’autres propositions d’hébergement de personnes en précarité peuvent être faites par les paroisses tout au long de l’année pour vivre ainsi tous ensemble un temps de fraternité.