L’onction des malades

L’évangile est truffé de scènes où des malades s’approchent de Jésus, et Jésus les guérit, tout en leur pardonnant leurs péchés. Pour accomplir son œuvre de salut, Jésus a voulu délivrer l’homme de tout mal, quelles que soient les modalités sous lesquelles ce mal se manifeste : physique, moral ou spirituel. Lui-même a été soumis à la souffrance et à la mort, et, mystérieusement, la souffrance et la mort sont devenus des lieux de communion avec le Christ souffrant, le Christ sauveur.

L’onction des malades n’est pas le sacrement des mourants : ceux-ci ont droit au “viatique” [1], l’onction des malades est le sacrement adapté à tous ceux qui sont atteints d’une maladie grave, à tous ceux dont la santé commence à être sérieusement atteinte par la maladie ou la vieillesse. Il peut être reçu, par exemple, à la veille d’une opération chirurgicale importante et risquée.

C’est dans l’épître de saint Jacques que l’on trouve cette consigne : « L’un de vous se porte mal ? Qu’il prie. Un autre va bien ? Qu’il chante le Seigneur. L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon. » (Jc 5, 13-15).

Il ne faut surtout pas attendre le dernier moment pour demander à recevoir ce sacrement ! C’est le Christ lui-même qui vient visiter le malade et lui donner la force de son Esprit Saint, et le malade a droit à ce réconfort.

[1Lorsque l’on porte la communion à un mourant, elle s’appelle le “viatique” : c’est le pain pour la route, pour le dernier voyage du fidèle qui va passer de la table où le Seigneur l’a reçu en pèlerin au banquet préparé dans la maison du Père.

Signe de la tendresse de Dieu pour le malade

La grâce première du sacrement est une grâce de réconfort, de paix et de courage. En faisant une onction d’huile sainte sur le front et les mains du malade, après lui avoir imposé les mains, le prêtre lui dit : « Par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint. »

Le sacrement accorde aussi le pardon des péchés si le malade n’a pas pu l’obtenir par le sacrement de la Pénitence ; le rétablissement de la santé, si cela convient au salut spirituel. Et si le sacrement est reçu au seuil de la mort, il prépare le cœur au passage à la vie éternelle.

Accueil individuel ou célébration communautaire

Tout comme l’huile des catéchumènes et le Saint Chrême, l’huile des malades a été bénite par l’Évêque au cours de la Messe Chrismale du Jeudi Saint : cela montre bien que le malade est soutenu par la sollicitude et la prière de toute l’Église.

Le sacrement de l’onction des malades est célébré par un prêtre. On peut conférer ce sacrement à un malade individuellement : cela a lieu chez lui, entouré de quelques membres de sa famille, ou sur son lit d’hôpital ; on peut aussi organiser une célébration communautaire de l’Onction des malades. Beaucoup de paroisses le proposent une fois ou deux par an, souvent au temps de Pâques, et cela donne l’occasion aux chrétiens de manifester toute leur affection pour les membres souffrants de leur communauté.

« Je t’appelle au jour de ma détresse, et toi, Seigneur, tu me réponds. »

Prends pitié de moi, Seigneur,
toi que j’appelle chaque jour.
Seigneur, réjouis ton serviteur :
vers toi, j’élève mon âme !

Toi qui es bon et qui pardonnes,
plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent,
écoute ma prière, Seigneur,
entends ma voix qui te supplie.

Je t’appelle au jour de ma détresse,
et toi, Seigneur, tu me réponds.
Aucun parmi les dieux n’est comme toi,
et rien n’égale tes œuvres.

Toutes les nations, que tu as faites,
viendront se prosterner devant toi
et rendre gloire à ton nom, Seigneur,
car tu es grand et tu fais des merveilles, toi, Dieu, le seul.

Montre-moi ton chemin, Seigneur,
que je marche suivant ta vérité ;
unifie mon cœur pour qu’il craigne ton nom.

Je te rends grâce de tout mon cœur, Seigneur mon Dieu,
toujours je rendrai gloire à ton nom ;
il est grand, ton amour pour moi :
tu m’as tiré de l’abîme des morts.

Mon Dieu, des orgueilleux se lèvent contre moi,
des puissants se sont ligués pour me perdre : ils n’ont pas souci de toi.
Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié,
lent à la colère, plein d’amour et de vérité !

Regarde vers moi, prends pitié de moi.
Donne à ton serviteur ta force, et sauve le fils de ta servante.
Accomplis un signe en ma faveur ;
alors mes ennemis, humiliés,
verront que toi, Seigneur, tu m’aides et me consoles.

Source : Ps 85, 3-17.

© Diocèse de Paris

« Vous êtes à la veille d’une épreuve de santé ou d’une opération dangereuse ; vous vous savez atteint d’une maladie grave ; ou bien vous avez un certain âge et vous entrez dans une phase critique de votre condition physique. Même si vous êtes alors en pleine possession de vos moyens, ce sacrement vous donnera la force de remettre davantage votre vie entre les mains de Dieu. »
Cardinal Jean-Marie Lustiger

La plupart des paroisses de Paris proposent l’Onction des malades chaque année au mois de février lors d’une messe dominicale. Il est bien sûr possible de recevoir ce sacrement tout au long de l’année.

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En bref

« Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les presbytres de l’Église et qu’ils prient sur lui, après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient, et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront remis » (Jc 5, 14-15).

Le sacrement de l’Onction des malades a pour but de conférer une grâce spéciale au chrétien qui éprouve les difficultés inhérentes à l’état de maladie grave ou à la vieillesse.

Le temps opportun pour recevoir la Sainte Onction est certainement arrivé lorsque le fidèle commence à se trouver en danger de mort pour cause de maladie ou de vieillesse.

Chaque fois qu’un chrétien tombe gravement malade, il peut recevoir la Sainte Onction, de même lorsqu’après l’avoir reçue la maladie s’aggrave.

Seuls les prêtres (presbytres et évêques) peuvent donner le sacrement de l’Onction des malades ; pour le conférer ils emploient de l’huile bénite par l’Evêque, ou, au besoin, par le presbytre célébrant lui-même.

L’essentiel de la célébration de ce sacrement consiste en l’onction sur le front et les mains du malade (dans le rite romain) ou sur d’autres parties du corps (en Orient), onction accompagnée de la prière liturgique du prêtre célébrant qui demande la grâce spéciale de ce sacrement.

La grâce spéciale du Sacrement de l’Onction des malades a comme effets :
– l’union du malade à la Passion du Christ, pour son bien et pour celui de toute l’Église ;
– le réconfort, la paix et le courage pour supporter chrétiennement les souffrances de la maladie ou de la vieillesse ;
– le pardon des péchés si le malade n’a pas pu l’obtenir par le sacrement de la Pénitence ;
– le rétablissement de la santé, si cela convient au salut spirituel ;
– la préparation au passage à la vie éternelle.

Source : Paragraphes 1526 à 1532 de l’article “L’onction des malades” du Catéchisme de l’Église catholique.


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