Shrek le Troisième

Film d’animation réalisé par Chris Miller et Raman Hui. Critique de Louis Corpechot.

Le troisième volet de la saga Shrek vient de sortir, démontrant une nouvelle fois les capacités des studios Dreamworks.

L’histoire du troisième volet des aventures de l’ogre Shrek est simple : pour avoir épousé la princesse Fiona, Shrek devient l’héritier désigné par le roi Grenouille avant sa mort. Mais Shrek refuse la couronne et ses obligations, peu compatibles avec son idéal de vie d’ogre. Il existe heureusement un autre héritier : le prince Arthur. Shrek et ses amis l’Ane et le Chat Potté vont partir à sa recherche, non sans avoir à éviter les pièges du prince Charmant qui jalouse le trône.

Mais la simplicité du scénario est servie par la qualité des graphismes et le grand nombre de blagues et de clins-d’oeil.

Les images sont impressionnantes car elle donne un sentiment de maîtrise. Il semble réellement qu’il n’y a pas de limite à ce qu’il est possible de créer. Chaque petit détail est animé, rendant l’univers observé crédible (“le monde de Shrek”, dont on peut étudier la carte sur internet). Si l’on peut être insensible à l’esthétique du film, ou même gêné par l’impression “jeu-vidéo” que donne de telles images, il reste que les progrès faits dans ce domaine sont stupéfiants. La vérité de cela est que pour obtenir un tel résultat, il a fallu investir beaucoup d’argent. Le 20 mai dernier, Shrek the third avait encaissé 121 629 270 dollars de recettes aux Etats-Unis, devenant la troisième plus importante sortie de film de tous les temps. De plus, une semaine après sa sortie, le film compte déjà 1 751 471 spectateurs en France. De tels résultats ne peuvent être que ceux d’une stratégie commerciale.

Les blagues elles-mêmes sont réparties le long du film de manière à faire rire tous les publics. Car c’est bien l’ambition du film : être “tous-public”. Mais pour y parvenir, il donne un peu à chaque public de ce qui lui plait, au lieu de donner ce qui plait de manière universelle, ce qui fait qu’un film pour enfant devient une œuvre d’art. Nous pensons, pour illustrer notre propos, à un film tel que Kirikou, de Michel Ocelot, qui plait aux petits et aux grands, alors qu’il est fait pour les petits.

Il reste, une fois étant posé que ce film n’est pas un film d’auteur mais le produit d’une industrie qui pense en termes monétaires et non en termes artistiques, que Shrek le troisième a toutes les qualités de son genre. Les personnages sont attachants, le rythme soutenu, les références cinématographiques innombrables (de La Guerre des étoiles à La Règle du jeu de Jean Renoir) et le rire est au rendez vous.

Louis Corpechot

Cinéma