L’exposition de l’eucharistie
I. Relation de l’exposition avec la messe
L’exposition de la sainte eucharistie, soit avec le ciboire, soit avec l’ostensoir, amène à y reconnaître la présence du Christ, et invite à une communion de cœur avec lui, qui atteint son sommet dans la communion sacramentelle. C’est pourquoi elle favorise très bien le culte en esprit et en vérité qui lui est dû. On veillera à ce que, dans ces expositions, le culte rendu au Saint-Sacrement apparaisse clairement dans la relation qui l’unit à la messe. Dans l’agencement de l’exposition, on évitera avec soin tout ce qui pourrait voiler de quelque façon le désir du Christ qui a institué l’eucharistie avant tout pour être à notre portée comme notre nourriture, notre remède et notre réconfort.Tant que dure l’exposition du Saint-Sacrement, il est interdit de célébrer la messe dans la même nef de l’église ou le même oratoire. En effet, la célébration du mystère eucharistique inclut de la façon la plus parfaite cette communion intérieure à laquelle l’exposition veut amener les fidèles. Si l’exposition du Saint-Sacrement se prolonge pendant un jour ou pendant plusieurs jours successifs, on doit l’interrompre pendant la célébration de la messe, sauf si la messe se célébrait dans une chapelle séparée de la nef de l’exposition où quelques fidèles au moins demeureraient en adoration.
II. De quelques points à observer
En présence du Saint-Sacrement, qu’il soit conservé dans le tabernacle ou exposé à l’adoration publique, on ne fait la génuflexion que d’un seul genou.
Dans l’exposition du Saint-Sacrement faite avec l’ostensoir, on allume autant de cierges que pour la messe (c’est-à-dire au moins deux, ou quatre ou six) et l’on emploie l’encens là où c’est l’usage. Dans l’exposition avec le ciboire, on allume au moins deux cierges, et l’on peut employer l’encens.
L’exposition prolongée
Dans les églises et oratoires où l’on conserve l’eucharistie, il est recommandé de faire chaque année une exposition solennelle du Saint-Sacrement, prolongée pendant un certain temps, même si elle n’est pas strictement continue, pour que la communauté locale médite et adore ce mystère plus longuement. Toutefois, on ne fera d’exposition de cette sorte que si l’on prévoit une affluence convenable de fidèles.
Pour une nécessité grave et générale, l’ordinaire du lieu peut prescrire une supplication devant le Saint-Sacrement exposé, prolongée pendant un temps assez long, dans les églises les plus fréquentées par les fidèles.
Lorsque, par manque d’adorateurs, l’exposition ne peut se faire sans interruption, il est permis de reposer le Saint-Sacrement dans le tabernacle, à des heures décidées à l’avance et communiquées au public, mais pas plus de deux fois par jour, par exemple vers midi et pour la durée de la nuit. Cette reposition peut se faire très simplement : le prêtre ou le diacre, revêtu de l’aube ou du surplis sur l’habit long, et de l’étole, après une brève adoration et une prière faite avec les fidèles, repose le Saint-Sacrement dans le tabernacle. De la même manière, au moment prévu, on fait à nouveau l’exposition.
L’exposition brève
Les expositions brèves du Saint-Sacrement seront organisées de telle sorte qu’avant la bénédiction avec le Saint-Sacrement, on accorde un temps convenable pour des lectures de la parole de Dieu, des cantiques, des prières, et une oraison prolongée quelque temps en silence.
L’exposition qu’on ferait uniquement pour donner la bénédiction est interdite.
L’adoration dans les communautés religieuses
On recommande vivement aux communautés religieuses et aux autres groupements de piété qui, selon leurs constitutions ou les normes de leur institut, pratiquent l’adoration eucharistique perpétuelle ou prolongée assez longuement, de le faire dans l’esprit de la liturgie. Lorsque l’adoration devant le Christ Seigneur se fera avec la participation de toute la communauté, elle comportera des lectures bibliques, du chant, un silence sacré, afin de favoriser plus efficacement la vie spirituelle de cette communauté. C’est ainsi que l’esprit d’unité et de fraternité, signifié et réalisé par l’eucharistie, progressera parmi les membres de la maison religieuse en question, et que le culte dû au sacrement s’exercera sous une forme plus noble.
On veillera aussi à conserver cette forme d’adoration, digne d’éloge, où les membres de la communauté se succèdent un par un, ou deux par deux. En effet, sous cette forme aussi, selon la règle de l’institut approuvée par l’Église, ils adorent et prient le Christ Seigneur dans le sacrement, au nom de toute la communauté et de toute l’Église.
III. Le ministre de l’exposition eucharistique
Le ministre ordinaire de l’exposition du Saint-Sacrement est le prêtre ou le diacre qui, à la fin de l’adoration, avant la reposition, bénit le peuple avec le sacrement.
En cas d’absence ou d’empêchement légitime de la part du prêtre ou du diacre, peuvent exposer publiquement la sainte eucharistie à l’adoration des fidèles et ensuite la reposer un acolyte institué, ou un autre ministre extraordinaire de la sainte communion, ou quelqu’un d’autre député par l’ordinaire du lieu.
Tous ces ministres peuvent faire l’exposition en ouvrant le tabernacle ou même, si c’est opportun, en posant le ciboire sur l’autel ou en mettant l’hostie dans l’ostensoir. Cependant il ne leur est pas permis de donner la bénédiction avec le Saint-Sacrement.
Le ministre, s’il est prêtre ou diacre, revêtira l’aube, ou le surplis sur l’habit long, et mettra l’étole blanche.
Les autres ministres prendront le vêtement liturgique traditionnel dans leur région ou leur communauté, ou bien un vêtement qui ne soit pas inconvenant pour ce ministère.
Pour donner la bénédiction à la fin de l’adoration, quand l’exposition est faite avec l’ostensoir, le prêtre et le diacre prendront en outre la chape et le voile humerai de couleur blanche ; si c’est avec le ciboire, ils pourront prendre le voile huméral. On peut, là où c’est l’usage, se contenter de l’aube et de l’étole blanche.
L’exposition du Saint-Sacrement
Lorsque le peuple est rassemblé, le ministre se rend à l’autel. Pendant ce temps, là où c’est opportun, l’assemblée chante un chant.
Si le Saint-Sacrement n’est pas conservé à l’autel où se fait l’exposition, le ministre prend le voile huméral, accompagné par des servants ou des fidèles portant des cierges allumés, il transporte le Saint-Sacrement du lieu de la réserve à l’autel.
Le ciboire ou l’ostensoir sera posé sur la table de l’autel couverte d’une nappe . Si l’exposition se prolonge pendant un temps assez long et se fait avec l’ostensoir, on peut (si c’est utile pour les fidèles) employer un trône placé plus haut ; mais on évitera qu’il soit trop élevé ou trop éloigné par rapport à l’autel.