Compte-rendu des rencontres des Assises pour la mission du 7 février 2009
La dernière session des rencontres des Assises pour la mission a eu lieu le samedi 7 février 2009. Une dernière rencontre est prévue le 19 mai 2009 avec les curés de paroisses et les responsables des services diocésains avant que Mgr Vingt-Trois ne présente de nouvelles orientations pastorales pour le Diocèse.
Vocations : une question complexe
C’est à N.-D. de Grâce de Passy que 120 personnes ont participé à la rencontre des Assises sur les vocations diaconales, sacerdotales et religieuses. La cellule, composée de trois prêtres, un diacre, une religieuse et une laïque, sous la responsabilité de Mgr Jean-Yves Nahmias, a proposé aux participants une réflexion par étapes. Après un temps d’accueil convivial et une introduction faite par Mgr Nahmias, pour replacer cette rencontre dans la perspective des visites pastorales et de l’appel à la mission lancé par Mgr Vingt-Trois en décembre 2005, le P. Gabriel Delort-Laval, curé de St-François de Molitor, a dressé un état des lieux dans lequel il a résisté à la tentation de la sinistrose qui accompagne trop souvent tout échange sur ces questions. A Paris, de nombreux jeunes prient, agissent et se forment. Les communautés sont vivantes et les jeunes généreux. Cependant, les vocations ne sont pas aussi nombreuses qu’on pourrait s’y attendre. Lors de ses travaux, la cellule a ainsi pris conscience que les vocations naissent au sein de communautés non seulement vivantes, mais missionnaires. Les vocations sont ainsi un bon critère de la vitalité missionnaire des communautés. A partir de ce point de départ essentiel, trois étapes de réflexion ont été proposées : la première, « la place des vocations particulières dans un corps tout entier missionnaire », a été introduite par les témoignages de M. et Mme G., qui ont un fils à la Maison St-Augustin et par un responsable de routiers scouts.
Puis les participants, réunis en petites tablées, se sont penchés sur deux questions :
- Comment mettre en valeur la place de chacune des vocations dans nos communautés ?
- Et comment donner à des jeunes le goût de l’annonce de Jésus Christ ?
Après un bref débat général et une pause, les travaux ont repris. La question suivante abordée :
- « La vie de diacre, prêtre, religieux (se) est elle désirable », a été débattue en petits groupes sous deux aspects : quelle est l’image que les jeunes ont des prêtres, religieux et diacres ?
- Comment une communauté peut-elle manifester son désir de voir naître des vocations ?
La dernière étape de la réflexion a abordé les réticences et les difficultés concrètes à appeler. La progression de la réflexion est donc allée du plus général au plus concret. Un rapporteur est chargé de présenter les convictions dégagées par chacun des groupes et les convictions formulées seront synthétisées et remises à l’archevêque. La rencontre, rythmée par la prière et le chant, s’est déroulée dans une atmosphère de confiance, vérifiée par la qualité des échanges, et de sérénité. Comme une démarche d’action de grâce, et de foi. Elle s’est conclue par la messe dominicale célébrée à la paroisse. • F. de Watrigant
La préparation au mariage en question
Comment les préparations au mariage peuvent-elles être missionnaires ? C’est la question qui a guidé les trois couples, la paroissienne et le vicaire général qui ont préparé la rencontre des Assises sur la préparation au mariage. Afin de mettre en lumière des critères de discernement, l’équipe a mené l’enquête dans 17 paroisses de Paris dont certaines proposent des parcours innovants. Au final, l’équipe a repéré six axes incontournables qui ont été exposés lors des
Assises :
1. L’accueil. Pour les couples, la préparation au mariage est souvent un premier contact avec l’Église. Appréhension, questions, doutes… pour répondre à leurs attentes, il est important que cet accueil chaleureux soit fait par un prêtre ou un couple de l’équipe.
2. L’initiation à la vie chrétienne. Aujourd’hui, les préparations doivent, plus que jamais, permettre aux couples de découvrir le visage de Dieu. Pour cela, les membres de l’équipe de préparation doivent être des témoins d’une vie authentiquement chrétienne.
3.La participation à la vie paroissiale. Les couples doivent découvrir la communauté chrétienne. Inversement, les paroissiens doivent découvrir les couples qui se préparent à les accueillir. Il est donc important de les faire participer à la vie paroissiale en les rendant visibles : lectures ou quêtes pendant la messe, etc.
4. L’enseignement sur le sacrement. Le cœur de la préparation au mariage doit rester centré sur ce qu’est le sacrement du mariage et doit susciter une réflexion personnelle. C’est aussi l’occasion d’aborder le sens des autres sacrements de vie chrétienne.
5. Le service après vente. Il est indispensable qu’un « après » soi prévu afin qu’ils puissent vivre cette vie de communauté qu’ils ont commencé à goûter. Pour cela, il existe de nombreuses possibilités, soirées Elle et Lui, groupes Tandem, Équipes Notre-Dame…
6. La préparation à la cérémonie. C’est une occasion unique d’expliquer à ces couples, souvent éloignés de l’Église, le sens de l’Eucharistie, de tel ou tel signe, etc.
Pendant la rencontre des Assises à laquelle 140 personnes ont participé, l’équipe a développé ces différents points. Les participants ont ensuite entendu les témoignages d’un couple accompagnateur, et un couple de jeunes mariés qui a suivi une préparation au mariage et a raconté comment ils avaient vécu la préparation, et le suivi (équipes Tandem). Après un travail en petits groupes pour réfléchir à la dimension missionnaire des préparations au mariage, la rencontre s’est achevée avec une conclusion du P. Michel Aupetit, puis une messe. • S. Sismondi
La formation du peuple chrétien
140 personnes ont planché sur « la formation du peuple chrétien », au Collège des Bernardins. Réunis en petits groupes d’âges et de paroisses différentes, les participants ont fait remonter de nombreuses propositions, dont la synthèse a été donnée à l’issue de la rencontre. Objectifs de la formation ? Comprendre sa foi, être capable d’un témoignage vrai et juste « sans bricolage », acquérir un sens de l’Église... Personnes concernées ? Les baptisés, les personnes qui ont soif de Dieu, ainsi que ceux qui sont ou seront appelés à une mission particulière. Le cadre « naturel » de la formation ? La paroisse, puis le diocèse ou d’autres structures pour des formations spécifiques.
L’une des exigences concernant le parcours a fait débat : faut-il des formations longues ou courtes ? La majorité des groupes a privilégié les formations longues, « car elles exigent un vrai travail personnel et un engagement régulier ». Mais certains participants se sont montrés inquiets : les formations longues n’attirent que « l’élite », « des fidèles déjà engagés ». Les groupes ont par ailleurs souligné combien le contenu et les méthodes doivent être clairs. « Si la formation est bien reçue, elle donne envie de témoigner à l’intérieur et à l’extérieur de la communauté. »
Après la synthèse, les personnes ont émis d’autres idées : étudier les autres religions pour entrer en dialogue, mieux présenter l’offre de formation, former les jeunes, qui vivent seuls leur foi en milieu étudiant ou professionnel, ainsi que les couples, appelés à transmettre leur foi à leurs enfants, s’interroger sur l’utilité concrète de la formation : permet-elle de résoudre les problèmes des jeunes en difficulté ?
En conclusion, Mgr Jérôme Beau a souligné combien il était nécessaire de donner aux chrétiens des mots pour dire leur foi. « Les médias disent que beaucoup de chrétiens ne croient pas en la Résurrection ; en réalité ils y croient mais ils n’ont pas la capacité de dire. » L’évêque est par ailleurs revenu sur la méthode de formation : « La dimension ecclésiale – échanges en groupes – est aussi importante que la dimension de la prédication. »
Revenant sur le débat concernant la durée de la formation, il a assuré « qu’on ne se structure pas dans la foi avec seulement une série de cinq conférences ». Enfin, le fondement de toute formation est la Parole de Dieu : les participants l’ont souligné, puis Mgr Beau en a rappelé l’importance : par sa Parole, Dieu parle à tous les hommes. « La Parole est l’âme de la théologie. Si nous ne la mettons pas au centre, nous ne sommes pas dans la relation au Christ, nous manions des idées. » • B. Hériard
Paru dans Paris Notre-Dame N°1272 le 12 février 2009