Diaconat et mariage
Le mariage et l’ordre sont deux sacrements, deux dons de Dieu. Si l’ordination est donnée à des hommes mariés, elle ne peut donc pas entrer en concurrence avec le don premier qui est le mariage, pas plus qu’avec le baptême.
Depuis le jour de leur mariage, l’homme et la femme ne font plus qu’un : il est donc indispensable que l’épouse participe à l’ensemble du discernement et qu’elle exprime son accord pour que son mari puisse être ordonné. Pour autant, seul l’homme est ordonné diacre : chaque couple devra par conséquent trouver son équilibre pour que les deux époux puissent s’épanouir, chacun permettant à l’autre de grandir dans sa vocation propre [1].
Le diaconat peut être reçu par des hommes mariés. La règle a été posée que sauf dispense exceptionnelle, cela n’est possible qu’après 10 ans de mariage et pour des candidats ayant au moins 35 ans.
Le sacrement de mariage, qui engage l’un envers l’autre l’homme et la femme étant premier dans le temps par rapport à un éventuel appel au diaconat, il est clair que le sacrement de l’Ordre conféré à l’époux ne peut entrer en compétition avec le mariage.
Tout sacrement est un don du Christ et comme le dit Saint Paul (Ro 11,29), « les dons de Dieu sont sans repentance ». Le don du diaconat doit épanouir le don du mariage.
Pour qu’il en soit bien ainsi, il importe que tout soit fait concrètement pour que le discernement préalable soit effectué rigoureusement et que l’épouse donne, non pas un simple acquiescement, mais un consentement profond à l’ordination de son mari.
Ceci se traduit par le fait que, le jour de l’ordination, l’épouse est interrogée solennellement par l’évêque qui lui demande son accord pour que son mari soit ordonné.
Pour envisager cette éventualité et pouvoir donner un avis totalement libre, l’épouse est invitée à entreprendre avec son mari un parcours de discernement et de formation sur un minimum de trois années pour le diocèse de Paris.
Au cas où elle estime, quelles qu’en soient les raisons, qu’elle ne peut pas donner son consentement, son mari ne peut pas être ordonné.
Seul dans le couple marié, l’homme est ordonné, mais l’ordination qu’elle accepte est aussi une aventure spirituelle pour la femme. Sans être pour autant l’ombre de son époux, elle a à réaliser que le diaconat est aussi un appel sur le couple et la famille. Il est très appréciable pour le diacre d’avoir dans son ministère le soutien de son épouse. Mais, la femme, dont le mari est diacre, a aussi sa vocation personnelle qui, selon les cas, peut l’amener plus ou moins, mais pas nécessairement, à travailler avec lui. Les deux époux ont à vivre à la fois la commune vocation d’époux et le caractère personnel de la vocation de chacun.
L’articulation heureuse entre mariage et diaconat suppose dès le cheminement vers le diaconat, une intensification du dialogue entre les époux. Mais après l’ordination, il est indispensable que ce dialogue se poursuive et permette d’aborder toutes les questions qui peuvent se poser, en particulier l’attention aux enfants, l’équilibre familial, les décisions à prendre, la gestion du temps.
Pour aller plus loin
– Lire le témoignage de Jean Villeminot “Mon épouse a-t-elle une place dans mon diaconat ?” paru dans la revue Diaconat aujourd’hui n° 155 de décembre 2011.
[1] cf. catéchisme de l’Église Catholique, 1534