Discours de François Fondard, président de l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), lors de l’Assemblée générale du 23 juin 2012
Extrait.
3°) Le débat à venir sur l’ouverture au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe
Nous considérons que sur un tel sujet, toutes les questions et leurs conséquences à court, moyen et long terme doivent être posées au préalable.
Qui peut prétendre que cette réforme ne serait qu’une simple réponse à une inégalité de traitement ? Qui peut prétendre qu’elle ne pose pas question vis-à-vis des enfants ?
Permettez-moi de citer les propos que tenaient à ce sujet la Garde des Sceaux, Mme GUIGOU, lors des débats à l’Assemblée sur le PACS :
« Une famille ce n’est pas simplement deux individus qui contractent pour organiser leur vie commune, mais bien plus que cela : c’est l’articulation et l’institutionnalisation de la différence des sexes. (...) La non-discrimination n’est pas l’indifférenciation. Le domaine dans lequel la différence entre hommes et femmes est fondatrice et constitutive de l’humanité, de sa survie, est celui de la filiation. (...) Pourquoi l’adoption par un couple homosexuel serait-elle une mauvaise solution ? Parce que le droit, lorsqu’il crée des filiations artificielles, ne peut, mesdames et messieurs les députés, ni ignorer ni abolir la différence entre les sexes. (...) Mon refus de l’adoption pour des couples homosexuels est fondé sur l’intérêt de l’enfant, sur son droit à un milieu familial où il puisse structurer son identité et épanouir sa personnalité ».
Pourquoi en 2012 ces affirmations ne seraient-elles plus valables, ni même entendables ?
Le mariage fait la famille en inscrivant d’emblée les enfants à venir dans un système de parenté et de filiation. L’accès des personnes du même sexe à un mariage civil identique pour tous les couples, transforme la finalité et le sens même du mariage.
Dans un système où tous les couples seraient amenés à partager un même statut, sans distinction de sexe, pourra-t-on alors interdire à une catégorie d’accéder à un droit à l’enfant ? Certainement pas. Au nom de l’égalité des droits et de la non discrimination, toutes les objections seront alors balayées. La pratique des mères porteuses ne pourra alors plus rester interdite.
Encore une fois, l’accès des couples de même sexe au mariage modifie les droits et les références sociales de tous. Cette réforme n’est pas un simple toilettage du code civil, où les termes « mari » et « femme » seraient seulement remplacés par le mot « époux ». Il s’agit d’une transformation en profondeur. Elle entraîne des conséquences en chaine pour toutes les familles : modification du mariage, de la filiation, de l’autorité parentale, de l’adoption, de la présomption de paternité, des congés parentaux, ou encore de l’accès à la procréation médicalement assistée.
Le rôle de l’UNAF est d’éclairer les pouvoirs publics sur la portée d’une telle réforme, et de prendre part aux discussions. Et c’est ce que nous ferons !
Un tel sujet ne doit pas être traité à la va-vite. Même s’il s’agit d’une promesse électorale, les Français ne doivent pas être privés d’un débat démocratique sur une modification aussi profonde du Droit qui fonde les principes fondamentaux de notre société. Chaque citoyen doit appréhender, en toute connaissance de cause, les conséquences juridiques, sociales et philosophiques qui en découlent.
Retrouver l’intégralité du discours de François Fondard, président de l’UNAF, sur le site de l’UNAF.