Interview de Mgr Michel Aupetit, nommé évêque auxiliaire de Paris, par Paris Notre-Dame

Paris Notre-Dame – 14 février 2013

Paris Notre-Dame du 14 février 2013

Vicaire général du diocèse de Paris depuis 2006, Mgr Michel Aupetit en a été nommé évêque auxiliaire par Benoît XVI le 2 février. Il sera ordonné dans la soirée du 19 avril, à Notre-Dame de Paris, par le cardinal André Vingt-Trois. Rencontre.

Mgr Michel Aupetit : notre nouvel évêque auxiliaire

© Ariane Rollier

Paris Notre-Dame : Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris du nonce apostolique que vous étiez nommé évêque ?

Mgr Michel Aupetit – J’ai été un peu surpris, même si, sans que cela soit automatique, un vicaire général peut s’attendre à être appelé un jour. Le nonce ne m’a pas laissé le temps de la réflexion et j’ai dit oui. En réalité, je prends les choses comme elles les viennent : je ne me suis jamais donné ma mission. Cela élargit d’ailleurs mon compas, me donne une vision plus large que si je la choisissais moi-même. Mais quand j’ai appris la nouvelle, la première chose qui m’est venue à l’esprit a été de me dire que c’était irréversible. Et puis, j’ai aussi pensé à cette “phrase du Christ” qui dit : « à qui on a beaucoup confié, on demandera beaucoup ! » Je suis rassuré par le fait que la grâce de Dieu ne manque jamais,mais j’ai une responsabilité accrue par rapport au Seigneur et à l’Église.

P.N.-D. : Ne pensez-vous pas que ce soit une bonne nouvelle pour le diocèse de Paris ?

Mgr M. A.–Elle s’appréciera dans la durée. Dans dix ans, on pourra dire si c’était une bonne nouvelle : on aura vu les fruits. En tout cas, je compte sur vos prières pour faire en sorte qu’ils soient bons !

P. N.-D. : Vous parlez de responsabilité accrue. Dans quel sens par rapport au fait d’être vicaire général ?

Mgr M. A. – Je ne pense pas que cela change grand-chose dans mon travail. Bien sûr, j’aurai en plus les tâches qui incombent à un évêque, comme le fait de participer aux assemblées plénières à Lourdes ou de représenter l’archevêque en certaines occasions. Mais, globalement, sur l’ensemble du travail, cela devrait être assez ponctuel. Ce qui m’inquiète plus, c’est ma responsabilité vis-à-vis du Seigneur qui, en me donnant de nouveaux talents, me demande d’en produire plus. Et là, il ne s’agit pas de travail mais de fécondité spirituelle…

P.N.-D. : Justement, que l’engagement et quelles grâces supplémentaires sont liées à l’ordination épiscopale ?

Mgr M. A.– La théologie nous dit que c’est la plénitude du sacerdoce, celui de notre Seigneur Jésus Christ, que nous assumons comme successeurs des apôtres. Et quand le Seigneur donne une mission, il donne les grâces qui vont avec, nous dit l’Évangile.Mais s’il faut les demander, il faut aussi se mettre en disponibilité pour les accueillir. Si les grâces de Dieu ne manquent jamais, notre disponibilité intérieure pour les recevoir pleinement peut manquer. C’est pour cela qu’il est important de s’en référer encore plus au Seigneur par la prière. Désormais, je porte un peuple qui m’est confié par l’Église du Christ, et ma sainteté est le gage d’une fécondité qui me dépasse totalement et qui dépasse mes propres capacités à marcher à la suite du Christ entant que baptisé.

P. N.-D. : Avez-vous déjà en tête une phrase d’ordination ?

Mgr M. A.– Pour mon ordination sacerdotale, j’avais choisi : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Comme au jour du mariage, le jour de l’ordination, on donne en effet sa vie au Seigneur, à son Église, à ses frères. Aujourd’hui, il y a une phrase qui me vient en tête : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10). Autrefois, j’étais médecin pour me battre pour la vie. Aujourd’hui, je suis au service de la vie éternelle. • Propos recueillis par Ariane Rollier

Repères biographiques

Né le 23 mars 1951 à Versailles, Michel Aupetit fait ses études de médecine à Necker et à Bichat, à Paris. Il s’installe ensuite comme médecin généraliste à Colombes (92), où il exerce de 1979 à 1990. Il rentre ensuite à la maison Saint-Augustin, puis fait son séminaire à Paris. Il est ordonné prêtre en 1995, et est nommé vicaire à St-Louis en l’Île (4e) puis à St-Paul St-Louis (4e), tout en étant aumônier des lycées et collèges du Marais. De 2001 à 2006, il est curé de N.-D. de l’Arche d’Alliance (15e). Nommé vicaire général du diocèse en 2006, il est aujourd’hui le référent pour la bioéthique, la formation continue des prêtres, l’exorcisme, la pastorale des funérailles et œcuménisme. Il suit également la Commission d’art sacré et l’association Art, culture et foi. • A. R. Plus d’infos sur dioceseparis.fr