« Connaître les situations concrètes des Églises particulières »
Paris Notre-Dame du 5 mars 2020
Le 16 mars, quarante-et-un évêques du Nord et de l’Est de la France se rendront à Rome (Italie) en visite "Ad limina". Cette visite, qui a lieu tous les cinq ans, est avant tout un pèlerinage sur les tombeaux des apôtres Pierre et Paul, mais permet également de renforcer les liens avec le Saint-Siège et entre diocèses voisins. Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris, fait partie de la délégation parisienne, aux côtés de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris.
Paris Notre-Dame – Depuis quand ces visites Ad limina existent-elles ?
Mgr Denis Jachiet – Depuis la plus haute antiquité, les évêques de l’Église catholique ont à cœur de faire ce pèlerinage Ad limina apostolorum, c’est-à-dire sur le seuil des basiliques des Apôtres. C’est d’abord un acte spirituel qui consiste à aller vénérer les tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul. Nous manifestons ainsi que la mission épiscopale que nous exerçons se situe dans la suite de ce que les Apôtres – les colonnes fondatrices de l’Église – ont institué. C’est aussi l’occasion d’un moment de communion entre les évêques, bien différent de celui que nous vivons lors de l’assemblée des évêques de Lourdes (Hautes-Pyrénées). On peut attendre entre nous un dialogue informel sur toutes sortes de questions et notamment sur les défis dans la vie de l’Église auxquels nous sommes confrontés.
P.N.-D. – Est-ce aussi l’occasion de présenter au Saint-Père et aux différents responsables de dicastères (ministères) l’état de chaque diocèse ?
D.J. – Oui, il s’agit de présenter la vie chrétienne dans nos diocèses. Chaque évêque étant responsable en propre de son Église particulière. À partir de là, afin que l’évêque de Rome puisse exercer sa charge d’unité, il lui faut connaître les situations concrètes des Églises particulières. En amont de cette visite, chaque évêque a donc été invité à rédiger un rapport quinquennal comportant vingt têtes de chapitres, sur tous les domaines de la vie de son Église. À charge ensuite aux différents responsables de dicastères d’éplucher ces rapports. Lors de nos échanges avec les collaborateurs du pape, nous poserons nos questions, soulignerons nos points de difficulté et nos demandes d’éclaircissement sur tel ou tel point. En mettant en lien les différents rapports qui ont été faits par les évêques de France, les dicastères auront une idée de la situation de l’Église de France.
P. N.-D. – C’est la première fois que vous effectuez cette visite Ad limina. Qu’en attendez-vous ?
D.J. – J’en attends d’abord un acte de communion, c’est-à-dire une occasion d’échanger longuement avec le pape sur des questions de fond. Si j’ai encore du mal à me faire une idée de ce qui va se dire dans les différents dicastères, par exemple dans le conseil pontifical sur les textes législatifs, je vois bien en revanche ce qui sera abordé à la commission pontificale pour la protection des mineurs, en partant de tout ce qui a été fait dans nos diocèses sur cette question.
Propos recueillis par Priscilia de Selve @Sarran39
En pratique
Pour ces visites Ad limina, les évêques français sont répartis en 3 groupes. Chaque groupe rassemble plusieurs provinces ecclésiastiques et membres associés à la Conférence des évêques de France. Le premier groupe, composé de 33 évêques venus du Grand Ouest de la France, sera sur place du lundi 9 au samedi 14 mars. Ils seront suivis du lundi 16 au samedi 21 par les évêques du Grand Nord-Est au nombre de 41, délégation comprenant les provinces de Lille, Reims, Paris, Besançon, Strasbourg et Metz, Dijon, l’ordinariat militaire et les évêques des Églises orientales. Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, fera également partie de cette délégation. Enfin, les évêques du Grand Sud-Est de la France, au nombre de 37, iront à Rome du lundi 23 au samedi 28 mars.
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