Déclaration “Dignitas Infinita" sur la dignité humaine
2 avril 2024
Publiée par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi : « La pratique de la gestation pour autrui porte atteinte, en premier lieu, à la dignité de l’enfant. L’enfant a le droit, en vertu de sa dignité inaliénable, d’avoir une origine pleinement humaine et non artificielle, et de recevoir le don d’une vie qui manifeste en même temps la dignité de celui qui la donne et de celui qui la reçoit. »
Extrait
Gestation pour autrui
48. L’Église prend également position contre la pratique des mères porteuses, par laquelle l’enfant, immensément digne, devient un simple objet. À cet égard, les paroles du Pape François sont d’une clarté unique : « a voie de la paix exige le respect de la vie, de toute vie humaine, à partir de celle de l’enfant à naître dans le sein de la mère, qui ne peut être supprimée, ni devenir objet de marchandage. À cet égard, je trouve regrettable la pratique de la dite mère porteuse, qui lèse gravement la dignité de la femme et de l’enfant. Elle est fondée sur l’exploitation d’une situation de nécessité matérielle de la mère. Un enfant est toujours un cadeau et jamais l’objet d’un contrat. Je souhaite donc un engagement de la Communauté internationale pour interdire cette pratique au niveau universel ». [1]
49. La pratique de la gestation pour autrui porte atteinte, en premier lieu, à la dignité de l’enfant. Tout enfant, en effet, dès sa conception, sa naissance et ensuite dans sa croissance en tant que garçon ou fille, jusqu’à devenir adulte, possède une dignité intangible qui s’exprime clairement, bien que de manière singulière et différenciée, à chaque étape de sa vie. L’enfant a donc le droit, en vertu de sa dignité inaliénable, d’avoir une origine pleinement humaine et non artificielle, et de recevoir le don d’une vie qui manifeste en même temps la dignité de celui qui la donne et de celui qui la reçoit. La reconnaissance de la dignité de la personne humaine implique également la reconnaissance de la dignité de l’union conjugale et de la procréation humaine dans toutes leurs dimensions. Dans ce sens, le désir légitime d’avoir un enfant ne peut pas être transformé en un “droit à l’enfant” qui ne respecte pas la dignité de l’enfant lui-même en tant que destinataire du don gratuit de la vie. [2]
50. La pratique de la maternité de substitution porte atteinte, en même temps, à la propre dignité de la femme qui y est contrainte ou qui décide librement de s’y soumettre. Avec une telle pratique, la femme se détache de l’enfant qui grandit en elle et devient un simple moyen asservi au profit ou au désir arbitraire d’autrui. Ceci est en contradiction totale avec la dignité fondamentale de tout être humain et avec son droit à être toujours reconnu pour lui-même et jamais comme l’instrument de quoi que ce soit d’autre.
– Lire la déclaration sur le site du Vatican
[1] François, Discours aux Membres du Corps Diplomatique accrédité près le Saint-Siège pour la présentation des vœux pour la nouvelle année (8 janvier 2024) : L’Osservatore Romano (8 gennaio 2024), 3.
[2] Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Instruction Dignitas personae (8 septembre 2008), n. 16 : AAS 100 (2008), 868-869. Tous ces aspects sont rappelés avec précision dans l’Instruction de ce qui était alors la Congrégation pour la Doctrine de la Foi intitulée Donum vitae (22 février 1987) : AAS 80 (1988), 71-102.