« Des JMJ particulièrement belles »
Paris Notre-Dame du 7 février 2019
Quelques heures avant de rejoindre le sol français, le P. Olivier Scache revenait sur les 34e Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), au Panama. Des journées qui, selon lui, ont permis aux pèlerins parisiens de vivre la simplicité de la rencontre chère au pape François.
Paris Notre-Dame – Aux jeunes parisiens sur le point de revenir en France, vous avez dit que « ces Journées mondiales de la jeunesse avaient été particulièrement belles ». Pourquoi ?
P. Olivier Scache – Grâce, d’abord, aux qualités des enseignements dispensés. Les homélies de l’archevêque de Panama, Mgr José Domingo Ulloa Mendieta, les allocutions du pape François et les catéchèses des différents intervenants ont été très belles, vraies. Et les jeunes étaient particulièrement capables d’accueillir ces propos. La moyenne d’âge des Français était de 27 ans. Ils avaient donc la maturité nécessaire pour accueillir et profiter pleinement de ce qui a été dit.
Je retiendrai également l’accueil des Panaméens sur place. Il y a des familles qui ont laissé leur chambre aux pèlerins qu’ils hébergeaient pour dormir dans leur salon. Je pense notamment à ces familles vivant dans le quartier de Panama, très populaire, de Las Mañanitas. Leur accueil, simple mais riche en humanité, a permis aux pèlerins parisiens de vivre la simplicité de la rencontre si chère au pape François et au Christ.
P. N.-D. – Lors de son homélie, dimanche 27 janvier, au cours de la messe de la clôture des JMJ, le pape François a insisté pour que les jeunes ne soient pas l’avenir mais « le présent », « l’heure de Dieu ». Que voulait-il dire selon vous ?
O. S. – Je mettrais en lien cette phrase avec son avertissement, si repris, lors des JMJ de 2016 à Cracovie (Pologne), de ne pas « confondre le bonheur avec un canapé ». Il faut agir, aujourd’hui, et ne pas perdre son temps à critiquer le monde ou à critiquer Dieu en lui reprochant que le monde ne soit pas parfait. C’est parce que je me changerai que le monde changera. Il ne faut pas attendre que les autres le fassent à ma place. Contrairement à ce que propose le monde, la liberté n’est pas de faire ce que je veux quand je le veux, mais bien de faire le bien pour lequel je suis fait.
P. N.-D. – Vous l’avez dit, l’une des caractéristiques de ces JMJ était la moyenne d’âge, élevée, des pèlerins français. Cet événement peut-il aider davantage l’Église de France à mieux appréhender l’accueil et l’accompagnement des jeunes professionnels en son sein ?
O. S. – Ces JMJ ont pu mettre en valeur l’attente et le besoin des jeunes professionnels de se retrouver. Pris par leur travail, le manque de temps, par le monde, ils s’aperçoivent souvent qu’il leur manque l’essentiel : la vie, l’amour, la vérité… Il est nécessaire alors qu’ils trouvent, à ce moment de leur vie, d’autres chrétiens et des prêtres pour ne pas tomber dans les propositions futiles du monde – pouvoir, sexe et argent – et découvrir qu’ils ont besoin de se donner, qu’ils ont besoin d’aimer et d’être aimés.
À nous, maintenant, de trouver une façon de faire pour relancer au sein des paroisses une pastorale des jeunes professionnels. Tout en faisant attention à ne pas se limiter à proposer cette pastorale à une élite culturelle. Il faut, je crois, retrouver une pastorale populaire.
Propos recueillis par Isabelle Demangeat
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