Discours de Jean-Paul II à la Commission biblique pontificale

Le 11 avril 1997 (DC n° 2159, 406-407).

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Des siècles de préjugés et d’opposition réciproque ont creusé un profond fossé que l’Église s’efforce désormais de combler, poussée en ce sens par la prise de position du Concile Vatican II. Les nouveaux Lectionnaires liturgiques ont donné davantage d’espace aux textes de l’Ancien Testament et le Catéchisme de l’Église catholique a eu la préoccupation de puiser continuellement dans le trésor des Saintes Écritures.

3. En réalité, on ne peut exprimer pleinement le mystère du Christ sans recourir à l’Ancien Testament. L’identité humaine de Jésus se définit à partir de son lien avec le peuple d’Israël, avec la dynastie de David et la descendance d’Abraham. Et il ne s’agit pas seulement d’une appartenance physique. En prenant part aux célébrations dans la synagogue où étaient lus et commentés les textes de l’Ancien Testament, Jésus prenait aussi humainement conscience de ces textes, il nourrissait son esprit et son cœur de ces textes, s’en servant ensuite dans sa prière et s’en inspirant dans son comportement.

Il est devenu ainsi un authentique fils d’Israël, profondément enraciné dans la longue histoire de son peuple. Quand il a commencé à prêcher et à enseigner, il a puisé abondamment dans le trésor des Écritures, enrichissant ce trésor d’inspirations nouvelles et d’initiatives inattendues. Celles-ci - notons-le - ne visaient pas à abolir l’ancienne révélation, mais, bien au contraire, à l’amener à son accomplissement parfait. L’opposition toujours plus consistante que Jésus a dû affronter jusqu’au Calvaire, a été comprise par lui à la lumière de l’Ancien Testament, qui lui révélait le sort réservé aux prophètes. Il savait aussi, à partir de l’Ancien Testament, que finalement l’amour de Dieu est toujours victorieux.

Priver le Christ de son rapport à l’Ancien Testament, c’est donc le détacher de ses racines et vider son mystère de tout sens. En effet, pour être significative, l’incarnation a eu besoin de s’enraciner dans des siècles de préparation. Autrement, le Christ aurait été comme un météore tombé accidentellement sur la terre et privé de tout lien avec l’histoire des hommes.

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