Église Saint-Ignace
Les pères Pierre Olivaint, Jean Caubert et Anatole de Bengy, fusillés rue Haxo le 26 mai 1871, reposent au 33 rue de Sèvres à Paris 6e
En entrant dans l’église Saint-Ignace, sur la droite, on aperçoit une chapelle des martyrs du Japon. Elle contient les corps de 5 jésuites mis à mort comme otages par la Commune, les 24 et 26 mai 1871.
Ce sont : Pierre Olivaint, Léon Ducoudray, Jean Caubert, Alexis Clerc et Anatole de Bengy.
Le Père Olivaint était Supérieur de la maison du 35 rue de Sèvres et le Père Caubert, procureur (économe) de la même maison. Le Père Ducoudray était recteur de l’école Sainte-Geneviève, ouverte par les jésuites en 1854, près du Panthéon, rue Lhomond. Les Pères Clerc et de Bengy appartenaient à la même école Sainte-Geneviève.
Le 3 avril 1871, les Pères Ducoudray, de Bengy et Clerc sont arrêtés à Sainte-Geneviève par les Communards. Le 4 avril, c’est le tour des Pères Olivaint et Caubert qu’on arrête au 35 rue de Sèvres. Ils seront d’abord emprisonnés à la Conciergerie, puis à Mazas, enfin à la Roquette, avec de nombreux otages, dont Mgr Darboy, archevêque de Paris et M. Bonjean, président du Tribunal.
Le 23 mai, les prisonniers sont transférés de Mazas à la Roquette ; le 24 au soir, ordre est donné de fusiller six otages : on choisit Mgr Darboy, le président Bonjean, les Pères Ducourdray et Clerc, M. Deguerry, curé de la Madeleine, octogénaire, et l’Abbé Allard. Ils sont exécutés dans le chemin de ronde de la prison. Cette portion de mur est aujourd’hui conservée au Séminaire Saint-Sulpice.
Le 26, on choisit encore parmi les otages de la Roquette une cinquantaine de victimes parmi lesquelles se trouvent les trois autres jésuites : les Pères Olivaint, Caubert, et de Bengy. Mais ils ne seront pas exécutés dans la prison. On les conduit à travers Paris, au faubourg de Belleville, rue Haxo, n° 85. C’est là que les 52 otages furent massacrés, car ce fut un vrai massacre plutôt qu’une exécution régulièrement conduite et contrôlée.
Dès le soir du 28 mai 1871, jour de la Pentecôte, on retrouvait les six fusillés de la Roquette. Les corps de l’archevêque et du curé de la Madeleine étaient transférés à l’archevêché et ceux des Pères Ducoudray et Clerc au 35 rue de Sèvres.
Le lendemain, on retirait d’une fosse commune les cinquante victimes de la rue Haxo. Les Pères Olivaint, Caubert et de Bengy étaient reconnus et leurs corps rejoignaient ceux des Pères Ducoudray et Clerc en la chapelle de la rue de Sèvres. Le 31 mai eurent lieu, dans cette chapelle, les obsèques des cinq Pères jésuites, et leurs corps furent transportés au cimetière Montparnasse.
À peine deux mois après le massacre, ils furent de nouveau transférés de Montparnasse à l’église de la rue de Sèvres et inhumés dans la chapelle dédiée aux saints martyrs japonais.
Voici la traduction des inscriptions latines qu’on peut lire sur les dalles de marbre qui couvrent le lieu de leur sépulture :
- Tandis que sous l’autel de Dieu son âme a trouvé place, reposent en ce lieu les restes mortels de Pierre Olivaint, né à Paris, prêtre de la Compagnie de Jésus. Il vécut 55 ans, 3 mois et 4 jours. Par fidélité religieuse, il affronta la mort le 7 des calendes de juin (26 mai) 1871.
- En ce lieu a été déposée la dépouille mortelle de Jean Caubert, prêtre de la Compagnie de Jésus, né à Paris le 13 des calendes d’août (20 juillet) 1811, tué en haine de la religion le 7 des Calendes de juin (26 mai) 1871.
- Ici repose en paix Alexis Clerc, de Paris, prêtre de la Compagnie de Jésus, âgé de 51 ans, 5 mois, 13 jours. De bon cœur, il signa sa foi de son sang le 9 des calendes de juin (24 mai) 1871.
- Lieu où repose Léon Ducoudray, prêtre de la Compagnie de Jésus et recteur de l’école Sainte-Geneviève. Né à Laval la veille des nones de mai (6 mai) 1827. Il couronna une sainte vie par plus sainte mort, indignement massacré en haine du nom du Christ, le 9 des calendes de juin (24 mai) 1871.
- Lieu de sépulture d’Anatole de Bengy, né à Bourges, prêtre de la Compagnie de Jésus. La mort, qu’aumônier militaire il affronta dans les combats contre les ennemis de la patrie, il la reçut vaillamment des ennemis de la religion le 7 des calendes de juin (26 mai) 1871.
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