Fêter Noël, proches et loin des chrétiens d’Orient

Paris Notre-Dame du 25 décembre 2014

Dans la communauté chaldéenne de St-Thomas apôtre de Sarcelles (Val d’Oise), des chrétiens d’Irak et de Turquie, frères d’un même peuple assyro-chaldéen composé de réfugiés et d’immigrés récents ou de longue date vivent une grande communion à l’approche de Noël. Rencontre avec une famille.

Les fidèles de la paroisse chaldéenne St-Thomas apôtre de Sarcelles à la fin de la messe, dimanche 14 décembre.
© Alix Bourel

Dimanche 14 décembre, 9h : l’immense église chaldéenne de Sarcelles, couleur de sable, perce dans le brouillard matinal. C’est là qu’une partie de la communauté chrétienne orientale s’est donné rendez-vous autour du P. Sabri Anar, son curé, qui célèbre la messe en araméen. Un parfum d’encens emplit l’église, des hommes en noir côtoient quelques femmes en jupes longues, la tête couverte d’un foulard. Une crèche évoque l’approche de Noël.

L’exil forcé à Sarcelles

Les fidèles se serrent sur les bancs de bois clair, comme la famille M., qui vient ici chaque dimanche, depuis bientôt quatre mois. Comment fêtera-t-elle Noël ? « Pour l’instant, nous n’avons rien, à part la prière. Nous allons chercher un logement, ensuite nous verrons. Nous voudrions nous retrouver en famille », raconte Yoel, Irakien. Le samedi 20 septembre, cet homme avait pris un avion à destination de Roissy, avec sa femme Kalades et leurs quatre enfants, en compagnie de près de 150 autres réfugiés. Dans la nuit du 6 au 7 août, pressée par l’avancée des djihadistes de l’État islamique, la famille avait fui vers le Kurdistan avec quelque 100 000 autres chrétiens, laissant tout derrière elle. Désormais, Yoel est hébergé à Arnouville (Val d’Oise) par sa sœur installée en France depuis cinq ans, en attendant de trouver un logement à Sarcelles.

Tous solidaires, dans la foi

Antoni, paroissien et président du Comité de soutien aux chrétiens d’Irak [1], était présent le jour de l’arrivée des M. à la paroisse : « Le gouvernement accueille en priorité les personnes ayant de la famille en France, et celles qui ont obtenu un statut de réfugié. » Le comité les aide à s’équiper et à se vêtir, et suit leurs démarches administratives. Cet élan de générosité et d’entraide se ressent aussi lors de la prière commune des paroissiens de St-Thomas. Ils sont tous issus d’un même peuple assyro-chaldéen, séparé par les frontières et les guerres successives. Certains sont d’Irak, ayant récemment fui leur pays, d’autres sont de Turquie, exilés dans les années 1970 : ils représentent les deux visages d’une même population qui vit ou qui a vécu l’exil et le dénuement de la crèche, sans renoncer à cette foi, qui unit la communauté. Malgré les épreuves, celle-ci veut croire à l’espérance de Noël. La paroisse de St-Thomas apôtre l’y aide, en lui apportant son soutien inconditionnel, cherchant à faire vivre le message universel de paix de Noël. • Par Alix Bourel

Aider les chrétiens d’Orient

Le cardinal André Vingt-Trois est l’ordinaire des catholiques de rite oriental en France. À plusieurs reprises, il nous a invités à soutenir nos frères d’Orient par la prière, par la fraternité et par une aide matérielle concrète.
 Vous pouvez adresser vos dons à l’Œuvre d’Orient, 20 rue du Regard, 6e. Tél. : 01 45 48 54 46.
 Il est aussi possible de faire un don en ligne sur www.oeuvreorient. fr

[1Le Comité de soutien aux chrétiens d’Irak (CSCI) met en œuvre des actions de soutien en faveur des chrétiens d’Irak. Tél. : 06 13 74 12 11.

Les chrétiens d’Orient

2014