La crypte des Carmes
L’église des Carmes, 70, rue de Vaugirard, possède une crypte où reposent plusieurs personnalités.
Après le massacre de 115 prêtres le 2 septembre 1792, pendant la Révolution, le couvent fut vendu comme bien national. L’événement est aussi évoqué dans l’église Saint-Joseph des Carmes par la chapelle dite “des martyrs”.
Il fut racheté en 1797 par Madame de Soyécourt, carmélite, dont le père avait été emprisonné aux Carmes en 1794 avant d’être décapité. Elle y installa une communauté de Carmélites. En 1841, l’évêché y installa une école ecclésiastique. Ces lieux font partie de l’Institut catholique depuis 1875.
Lors des travaux de la rue de Rennes, en 1867, l’ancien jardin des Carmes a été exproprié, et la chapelle qu’il contenait détruite. L’autel fut sauvé. Des fouilles effectuées dans le puits de ce jardin permirent de mettre à jour les restes de plusieurs dizaines des prêtres victimes du massacre de septembre. Une partie de ces ossements reposent dans cet autel, au centre de la première crypte.
Dans une seconde crypte, qui ouvre au fond de celle-ci, figurent encore les pierres tombales de plusieurs carmélites et de divers personnages et bienfaiteurs.
Seul les corps de 30 personnes avaient été transportés au cimetière de Vaugirard après le massacre. Les autres jetés dans le puits et recouvert de chaux, étaient impossible à identifier lorsqu’on les retrouva en 1867. Ils furent regroupés et exposés dans cette seconde crypte autour d’un autel central.
Plusieurs rangées de crânes sont disposées de chaque côté de la pièce. Certains portent encore la marque des coups de sabres des assassins. Les noms des défunts figurent en lettres d’or sur des plaques de marbre noir.
Les deux portes sur la gauche conduisent à une petite pièce où on a mis, au mur et au sol, les dalles tachées de sang de l’ancienne chapelle du jardin où plusieurs furent massacrés.
Une maquette de cette chapelle permet de s’imaginer la scène. On y voit représenté l’autel qui figure dans la première crypte.
Sur le côté droit, encadrant un nouvel ensemble de crânes rangés en vitrine, deux portes donnent accès à deux petites pièces où figurent encore de nombreux ossements.
Dans l’une sont évoqués, avec leurs portraits, les trois évêques qui furent massacrés : Jean Marie du Lau, archevêque d’Arles, F. I. de la Rochefoucault et P. L. de la Rochefoucault.
Dans l’autre, d’autres restes sont accompagnés de l’inscription : “Ayant préféré la mort à la violation de la sainte loi de Dieu, ils ont été massacrés”. En effet, les geôliers demandaient à chaque prêtre de prêter le serment à la Constitution, et comme tous refusaient, ils étaient envoyés dans le jardin où on les massacrait.
D’autres pierres tombales figurent également dans cette crypte, en particulier celle de Mgr de la Luzerne, évêque de Langres avant la Révolution.