La vénération des saints

Quelques rappels à propos de la vénération des saints, à l’aide du Directoire sur la piété populaire et la liturgie de décembre 2001.

211. La doctrine de l’Église et sa Liturgie présentent les Saints et les Bienheureux qui
contemplent déjà « dans la lumière le Dieu Un et Trine ». Ils sont donc :

  • des témoins historiques de la vocation universelle à la sainteté. La sainteté étant le fruit de la Rédemption accomplie par le Christ, les Saints et les Bienheureux sont donc la preuve vivante que Dieu appelle ses enfants à atteindre la plénitude de la stature du Christ, quels que soient leur époque, le peuple auquel ils appartiennent, les conditions socio-culturelles les plus variées, dans lesquelles ils vivent, et leurs divers états de vie (cf. Ep 4, 13 ; Col 1, 28) ;
  • des disciples exemplaires du Seigneur et donc des modèles de vie évangélique ; ainsi, dans les procès de canonisation, l’Église reconnaît l’héroïcité de leur vertu et elle les propose donc à l’imitation des fidèles ;
  • des citoyens de la Jérusalem céleste, qui chantent sans fin la gloire et la miséricorde de Dieu. En effet, ils sont déjà passés de ce monde au Père, en suivant le Christ dans sa Pâque ;
  • des intercesseurs et des amis des fidèles durant leur pèlerinage sur la terre : les Saints, tout en connaissant le bonheur éternel auprès de Dieu, ne sont pas indifférents aux peines de leurs frères et sœurs, et ils les accompagnent sur leur chemin par leur prière et leur protection ;

Ce que l’Église confesse, elle en rend grâce à Dieu le Père, en proclamant : « dans la vie des Saints, tu nous procures un modèle, dans leur intercession un appui, et dans la communion avec eux une famille ».

212. Enfin, il convient de rappeler que le but ultime de la vénération des Saints est la gloire de Dieu et la sanctification de l’homme, grâce au témoignage de ces vies totalement conformes à la volonté divine, et par l’imitation des vertus de ceux qui furent d’éminents disciples du Seigneur.

De même, tant dans la catéchèse que dans les différentes rencontres organisées en vue de la transmission de la foi, il convient de montrer aux fidèles que la relation avec les Saints, si elle est conçue à la lumière de la foi, bien loin de diminuer « le culte d’adoration rendu à Dieu le Père par le Christ dans l’Esprit, l’enrichit au contraire plus glorieusement », et que « le culte authentique des saints ne consiste pas tant à multiplier les actes extérieurs, mais plutôt à pratiquer un amour fervent et effectif », qui se traduit dans le témoignage d’une vie chrétienne exemplaire.

(...)

231. Il est nécessaire que la fête du Saint soit préparée, puis célébrée avec beaucoup de soin, tant du point de vue liturgique que pastoral.

Cette exigence comporte avant tout une présentation adéquate de la finalité pastorale du culte des Saints, qui est totalement destiné à célébrer la gloire de Dieu, « admirable dans ses Saints », et aussi à encourager les fidèles à conformer leur vie à l’enseignement et à l’exemple du Christ, en imitant les Saints, qui sont les membres éminents de son Corps mystique.

De plus, il est nécessaire que la figure du Saint soit présentée d’une manière appropriée. De fait, en se plaçant dans la perspective de la conception très juste qui prévaut à notre époque, il convient qu’une telle présentation ne se base pas tant sur des faits légendaires, qui entourent parfois la vie du Saint, ni sur ses qualités de thaumaturge, que sur la valeur de sa personnalité chrétienne, la grandeur de sa sainteté et l’efficacité de son témoignage évangélique, ainsi que sur le charisme personnel grâce auquel il a enrichi la vie de l’Église.

236. Le Concile Vatican II rappelle que « selon la Tradition, les saints sont l’objet d’un culte dans l’Église, et l’on y vénère leurs reliques authentiques et leurs images ». L’expression « reliques des Saints » indique surtout les corps – ou des éléments significatifs de ces corps – de tous ceux qui, par la sainteté héroïque de leur vie, se révélèrent sur cette terre des membres éminents du Corps mystique du Christ et des temples vivants de l’Esprit Saint (cf. 1 Co 3, 16 ; 6, 19 ; 2 Co 6, 16). De plus, les objets qui ont appartenu aux Saints sont aussi considérés comme des reliques : il s’agit des objets personnels, des vêtements, des lettres, et des objets qui ont été mis en contact avec leurs corps ou leurs tombeaux (huiles, morceaux d’étoffe (brandea)), et aussi des objets qui ont touché les images vénérées du
Saint.

237. Les différents actes de la dévotion populaire envers les reliques des Saints doivent être accomplis avec une grande dignité, et dans un climat de foi authentique. Parmi les principales expressions de la piété populaire, on peut citer le fait d’embrasser les reliques, de les illuminer et de les orner de fleurs, de les employer pour bénir ou de les porter en procession, et aussi de les apporter aux malades pour les réconforter et mettre ainsi en valeur leur demande de guérison. Il faut éviter dans les tous les cas d’exposer des reliques sur la table de l’autel, car celle-ci est réservée au Corps et au Sang du roi des martyrs.


L’histoire nous enseigne que sainte Geneviève a été enterrée dans la crypte de l’abbaye Sainte-Geneviève (emplacement de l’actuel lycée Henri IV). Au moment des invasions Barbares, les chanoines de l’abbaye ont mis des restes mortuaires de sainte Geneviève en différentes églises pour les protéger. La châsse est revenue à l’abbaye et c’est elle qui fut fondue en place de Grève et les ossements jetés dans la Seine par la fureur des Révolutionnaires. Les reliques actuelles déposées en la cathédrale Notre-Dame comme en l’église Saint-Étienne du Mont font partie de celles qui avaient été dispersées par les Génovéfains.

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