Série Laudato si’ : accepter d’être responsable (3/4)
Après l’émerveillement, et la conviction que nous pouvons changer quelque chose, accepter d’être responsable c’est la troisième attitude proposée par le pape François dans son encyclique et relevée par Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris, lors d’une conférence donnée le 1er septembre, journée de prière pour la création.
C’est donc la troisième attitude, intimement liée à la seconde : il nous faut accepter d’être responsables. Il ne suffit pas de dire : « C’est l’affaire des hommes d’État, ou c’est l’affaire des grands industriels : ils discutent, ils négocient, ils n’y arrivent pas, ce sont des méchants, ils sont prisonniers de l’esprit du lucre ou bien ils sont prisonniers du paradigme technico-financier » – je vais y venir. Nous tous, chacun de nous – le pape en tout cas nous y exhorte – doit accepter d’être responsable. Si mon action à moi est microscopique, puisque ce n’est que la mienne, le pape veut nous assurer que cette action microscopique a une portée macroscopique.
Le pape y insiste à tout bout de champ, je prends par exemple le § 14 : « Beaucoup d’efforts pour chercher des solutions concrètes à la crise environnementale échouent souvent, non seulement à cause de l’opposition des puissants, mais aussi par manque d’intérêt de la part des autres. ». Les puissants vont se réunir à Paris pour la COP21 – ou plutôt au Bourget (ce qui n’est pas dans Paris) – ils vont faire ce qu’ils ont à faire, ils vont négocier s’ils en sont capables, ils y arriveront plus ou moins. Mais en réalité, tout ce qu’ils décideront, ou ce qu’ils ne décideront pas, n’aura d’effet que si tout le monde se mobilise, si nous tous changeons quelque chose à nos vies. (…)
Mais là encore, ce que je trouve important, c’est que le pape François présente cela de manière positive. Nous devons nous réjouir d’être responsables. Accepter d’être responsable, ce n’est pas se sentir accablé par un défi que l’on n’est pas capable de relever, d’autant plus que l’on risque d’avoir à en rendre compte devant Dieu, mais plutôt se réjouir d’être un être humain, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu dont tout ce qu’il fait a du poids. Et même si ce n’est qu’un petit poids, ce poids n’est pas négligeable. Et nous devons oser croire à cela et nous engager de cette façon.
Cette responsabilité, le pape la souligne à l’égard des plus pauvres, je l’ai dit en introduction. Les populations pauvres sont dans des conditions géographiques moins favorables que nous ne le sommes. Cette responsabilité s’exerce aussi à l’égard des générations à venir, nos enfants, nos petits-enfants, nos arrière-petits-enfants. (…)
Cette responsabilité, il nous faut accepter de la porter, dit le Pape, dès le commencement de notre action. C’est-à-dire – et c’est sans doute le point sur lequel il va nous falloir travailler activement pendant des années – que la préoccupation environnementale est souvent pour nous une préoccupation dernière. (…) Il faut accepter qu’à l’origine de nos choix, nous nous demandions quelle portée environnementale ce que nous allons faire aura, pour l’environnement global et pour les pauvres. Ce n’est pas seulement une préoccupation de loisir, de week-end ou de l’été quand on se promène dans un beau paysage et que l’on fait attention à ne pas jeter de papier (…) si nous nous comportons mal quand nous nous promenons dans de beaux paysages, c’est peut-être parce que nous ne nous comportons pas si bien que cela dans notre vie ordinaire à Paris, dans notre ville. Comment faisons-nous attention, le pape évoque cela, à ce que nous laissons comme trace de notre passage sur cette terre ?
Pour aller plus loin
– Lire l’intégralité de la conférence de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris.
– Lire l’encyclique Laudato si’ du pape François sur le site du Vatican.
– Découvrir le dossier “Paris Climat 2015 : le Diocèse de Paris se mobilise”.
– Retrouver les 4 attitudes à laquelle le pape François invite par son encyclique sur le carnet “Vivre l’encyclique Laudato si’”.