Laudato si’, croire que nous pouvons changer quelque chose (2/4)
Après l’émerveillement, croire que nous pouvons changer quelque chose c’est la deuxième attitude proposée par le pape François dans son encyclique et relevée par Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris, lors d’une conférence donnée le 1er septembre, journée de prière pour la création.
Deuxième attitude à laquelle le pape nous invite, qui est le cœur de ce qu’il veut obtenir de nous tous : croire que nous pouvons changer quelque chose. C’est un point sur lequel le pape insiste régulièrement, tout au long de ce texte. Nous pouvons changer quelque chose ; il n’est pas trop tard pour changer quelque chose. Le pape ose même dire qu’il n’est jamais trop tard pour changer quelque chose, que, par conséquent, il vaut la peine de faire des efforts. C’est ce qu’ont bien compris ceux qui ont pris l’initiative du jeûne pour le climat. Et le pape n’hésite pas à donner un fondement théologique à cette conviction. Par exemple, au § 13, il écrit : « Nous savons que les choses peuvent changer. Le Créateur ne nous abandonne pas, jamais il ne fait marche arrière dans son projet d’amour, il ne se repent pas de nous avoir créés. », ou par exemple au § 53 : « Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles. Mais nous sommes appelés à être les instruments de Dieu le Père pour que notre planète soit ce qu’il a rêvé en la créant ». Et au § 61 : « L’espérance nous invite à reconnaître qu’il y a toujours une voie de sortie, que nous pouvons toujours repréciser le cap, que nous pouvons toujours faire quelque chose pour résoudre les problèmes. ».
On pourrait dire qu’il y a de la part du pape François une sorte de volontarisme de principe qui permet d’affirmer qu’il est toujours temps de faire quelque chose. Même si, pour toutes sortes de réalités, c’est trop tard, malgré tout, ce qui reste à faire mérite qu’on s’y consacre. Ce n’est pas parce que nous sommes sur des rails que nous ne pouvons pas les faire obliquer, légèrement ou de manière plus marquée. Nous les hommes, nous avons une certaine maîtrise de notre destinée. Et nous l’avons, pour le pape François, parce que Dieu nous la donne, parce que Dieu nous l’assure, parce que Dieu agit – d’une manière que précisément nous ne percevons pas puisqu’il agit à travers nous – mais il agit pour que nous soyons maîtres de notre destinée. Nous ne pouvons jamais nous dire : « C’est trop tard, c’est fichu, laissons-nous aller, le train court vers le précipice. Eh bien tant pis, profitons-en, au moins on aura eu du bon temps ». Il est toujours temps de faire quelque chose et cela vaut la peine de faire quelque chose et d’infléchir ce cours. Dans cette perspective, le pape insiste sur le fait que l’action de chacun d’entre nous, de chaque être humain, est indispensable.
Pour aller plus loin
– Lire l’intégralité de la conférence de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris.
– Lire l’encyclique Laudato si’ du pape François sur le site du Vatican.
– Découvrir le dossier “Paris Climat 2015 : le Diocèse de Paris se mobilise”.
– Retrouver les 4 attitudes à laquelle le pape François invite par son encyclique sur le carnet “Vivre l’encyclique Laudato si’”.