Le livret de l’Appel à Saint-André-de-l’Europe
Pour vivre cette année 2013-2014, sous le signe de l’Appel, la paroisse Saint-André a créé un livret de réflexion et de partage. Il peut être utilisé de façon individuelle pour nourrir sa propre prière. Mais il est surtout destiné à être partagé dans de petits groupes que les paroissiens constituent entre eux. Composé de textes bibliques, ce parcours invite à relire sa vie et les événements rencontrés à la lumière de Dieu qui ne cesse d’appeler.
Le Père Alain-Christian Leraître était l’invité d’Élodie Chapelle dans l’émission Ecclésia Magasine sur Radio Notre-Dame, le 4 décembre 2013, pour parler de cette démarche.
En voici les principaux échanges.
Ce texte est une version transcrite d’un entretien et en garde le caractère oral.
Élodie Chapelle : Père Alain-Christian Leraître, comment entendez-vous cet appel à entrer dans cette année de l’appel ?
Père Alain-Christian Leraître : On a voulu [vivre cette Année de l’appel] dans la continuité de l’Année de la foi (…) L’an dernier nous avions suivi le parcours proposé d’une réunion mensuelle avec un livret « La porte de la Foi » qui avait été fait avec le diocèse et proposait des rencontres, pour les paroissiens (et pour tous ceux qui voulaient) pour échanger et découvrir ce que signifiait la foi et en quel Dieu nous croyons. Et quand on a entendu cet appel lancé par le cardinal pour cette année 2013-2014, on s’est dit qu’on le ferait dans la continuité.(...)
Ainsi, nous avons voulu continuer les petits groupes, pour que les gens continuent à échanger et que ce ne soit pas simplement des discours et des enseignements. Que les gens puissent se mettre à l’écoute les uns des autres, pour qu’on mette en œuvre, dans ces réunions, quelque chose de l’appel. Entendre ce que l’autre dit et le laisser résonner en soi, mettre en œuvre au cœur même de ces réunions sur l’Année de l’appel, la démarche d’entendre l’appel : voilà l’enjeu.
E. C. : Et se mettre à l’écoute les uns des autres, ce n’est pas encore évident ? Ce n’est pas une habitude encore instaurée ?
P. A.-C. L. : C’est toujours une habitude à reprendre ! (…) Laisser résonner ce que l’autre dit, en fonction de ce que je suis, ce n’est jamais évident. (...)
E. C. : C’est un peu scolaire tout ça ? On se dit que les paroisses utilisent des manuels comme si on était encore des étudiants, mais l’objectif de ces visuels c’est de stimuler, c’est bien cela ?
P. A.-C. L. : Oui, tout à fait, le but est de rappeler que l’on n’est pas seul, que les autres sont autour et que chacun est appelé à communiquer, à annoncer.
E. C. : Vous vous êtes lancés à travers des supports de travail, notamment Le livret de l’appel. Père, pouvez-vous nous présenter ce livret en quelques mots et nous expliquer comment cela fonctionne ?
P. A.-C. L. : Il est laissé à la libre initiative des paroissiens qui s’en servent, soit individuellement, soit en petits groupes, pour favoriser l’échange dans ces petites réunions de paroissiens. On en a imprimé 200, on l’a mis sur Internet. On a fait ce travail non pas pour en avoir forcément des outils statistiques, mais pour proposer ces temps d’échange. On l’a voulu « par mois », donc on a fait des livrets qui sortent chaque trimestre. Et en prévoyant un itinéraire global sur l’ensemble de l’année, puisqu’on a commencé au mois de septembre sur « L’initiative du Dieu qui appelle », et on terminera au mois de juin sur la réponse à l’appel et la question suivante : « comment peut-on être signe pour les autres ? ». On a beau prévoir tout un itinéraire, on ne peut pas programmer les personnes qui le suivent. Parfois les gens découvrirons autre chose et c’est là la richesse. On a un manuel, mais chacun le vit en fonction de ses échanges, de ses inspirations. Par ailleurs, nous y avons intégré des textes, des illustrations et des prières.
E.C. : Oui, notamment j’ai vu que vous aviez inséré une peinture de Malel ? (...) La rencontre. Comment la percevez-vous ?
P. A.-C. L. : Ce qui m’intéresse, c’est bien comment les gens la percevront. Comme dans toute œuvre d’art, l’artiste a ses idées et son intuition. On a voulu qu’il y ait des sculptures, des peintures dans ce livret. Car tout le monde n’est pas forcément intellectuel et n’a pas forcément l’habitude d’étudier un texte. Il y a des gens qui laissent leurs yeux et leur cœur se reposer à travers une image et ce qu’elle évoque. Pour moi, dans ce tableau, il y a comme un berceau de lumière duquel émerge un personnage qui invite. Un geste qui n’est pas pesant, qui est ouvert. Le personnage a cette attitude à la fois de proposer, d’accueillir, la main en avant, il se dirige vers moi, il me regarde, dans la douceur. (…) Il y a un fond noir et la lumière émerge comme de la nuit. Les gens peuvent y voir beaucoup de choses. Ce qui est intéressant, c’est ce que ça va faire naître en eux.
(…)
E. C. : Y a-t-il un appel pour moi ?
P. A.-C. L. : Je crois que c’est quelque chose qui est très beau : l’appel se situe dans ce que nous vivons. (…)
L’appel vit avec notre vie, ce n’est pas quelque chose qui est déconnecté de notre histoire personnelle ou collective, parce que dans l’appel, on est plusieurs à entrer en ligne de jeu. Il y a au moins un appelant, un appelé et il y a tout un tas d’intermédiaires…
E. C. : Certains se disent peut-être justement : mon appel est beaucoup plus grand que la réalité de ma paroisse qui n’est vraiment pas à la hauteur de mon appel. Qu’auriez vous envie de dire à ces personnes qui ne sont pas encore très engagées dans leur paroisse, qui ne voient pas trop le souffle dans leur paroisse et qui se disent : je n’ai rien à y faire, je ne peux pas déployer mon talent.
P. A.-C. L. : Déjà, regarder, écouter, ne pas arriver avec son idée. (…) Pouvoir écouter le lieu où je vis. Pouvoir écouter ce qui se vit en moi et arriver à trouver cette harmonie et se dire : « Là il y a quelque chose à faire. Je ne peux pas prévoir ce que ça donnera, j’ai une intuition et j’aimerais essayer. » (…) Se laisser interpeller les uns les autres, apporter ce que l’on peut.
(…) Un appel n’est jamais donné pour sa propre gloire. On est appelé, cela veut dire sortir de soi-même, déjà. Et le Pape insiste sur cette sortie, cette sortie de l’Église. Si on est appelé, c’est aussi pour se laisser bouger de l’endroit où on est. C’est sortir de sa routine, mais aussi, physiquement, aller vers les autres.
Le fait que l’Année de l’appel soit lancée dans la continuité de l’Année de la foi est très juste : nous pouvons nous dire « Voilà ce que je suis, voilà ce que je peux porter aux autres » . Il y a une intuition qui est fort belle : on sort mais en étant déjà convaincu d’une richesse. Qu’est ce qu’on va apporter aux autres ? On a quelque chose à donner, on a une joie, on a une richesse, on a un trésor qu’il faut qu’on partage.
E. C. : Sur votre livret, vous avez un grand choix de textes.
P. A.-C. L. : Oui, nous avons choisi un enracinement dans le Livre de la Bible, c’est le Livre de l’appel d’un Dieu, qui veut faire alliance avec son peuple. Et c’est une réalité à la fois collective et personnelle. D’ailleurs les deux vont généralement ensemble. On est appelé pour quelque chose et on est appelé du sein d’un peuple.
Nous avons aussi des témoignages de saints, de grands témoins de la foi, 9 rencontres pour 9 mois. On a décomposé cet appel en posant les conditions préalables, qui motivent l’appel : qu’est ce qui peut motiver l’appel ? à quoi Dieu est-il attentif quand il appelle ?
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L’année de l’Appel à Saint-André de l’Europe
Les thèmes définis pour chaque mois :
– Octobre : Qu’est-ce qui motive Dieu pour qu’Il appelle ?
– Novembre : Il appelle par le nom
– Décembre : Toute personne est digne de son appel
– Janvier : L’appel donne la capacité de répondre
– Février : Au-delà des réticences, l’appel rend libre
– Mars : Le cheminement d’un appel et les intermédiaires
– Avril : Un appel pour la vie
– Mai : Un appel pour tous
– Juin : Un appel pour la missionL’ensemble du Livret de l’appel
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