Sur l’évangélisation
Les grands textes de l’Église sur l’annonce de l’évangile.
Note doctrinale sur certains aspects de l’Évangélisation
Document de la Congrégation pour la doctrine de la foi du 3 décembre 2007.
Extrait.
À ce propos, il convient de noter que si un chrétien non catholique, pour des raisons de conscience et dans la conviction de la vérité catholique, demande à entrer dans la pleine communion de l’Église catholique, il faudra respecter sa requête comme œuvre de l’Esprit Saint et comme expression de la liberté de conscience et de religion. Dans ce cas, il ne s’agit pas de prosélytisme, dans le sens négatif attribué à ce terme. Comme l’a explicitement reconnu le Décret sur l’œcuménisme du Concile Vatican II, « il est évident que l’œuvre de préparation et de réconciliation des personnes individuelles qui désirent la pleine communion avec l’Église catholique, se distingue, par sa nature, du dessein œcuménique ; mais il n’y a, entre elles, aucune opposition puisque l’une et l’autre procèdent d’une disposition admirable de Dieu ». Une telle initiative ne prive donc pas du droit, ni ne dispense de la responsabilité d’annoncer en plénitude la foi catholique aux autres chrétiens qui librement acceptent de l’accueillir.
Cette perspective exige naturellement d’éviter toute pression indue : « Dans la propagation de la foi et l’introduction des pratiques religieuses, on doit toujours s’abstenir de toute forme d’agissements ayant un relent de coercition, de persuasion malhonnête, ou simplement peu loyaux, surtout s’il s’agit des gens sans culture ou sans ressources ». Le témoignage rendu à la vérité n’entend rien imposer par la force, ni par une action coercitive, ni avec des artifices contraires à l’Évangile. L’exercice même de la charité est gratuit. L’amour et le témoignage rendu de la vérité visent à convaincre d’abord par la force de la Parole de Dieu (Cf. 1 Co 2, 3-5 ; 1 Th 2, 3-5). La mission chrétienne réside dans la puissance de l’Esprit Saint et de la vérité elle-même proclamée.
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Lettre des évêques aux catholiques de France Proposer la foi dans la société actuelle (1996)
Chers amis,
1. Les raisons de cette lettre
Cette lettre, que nous vous adressons, se situe dans le prolongement des multiples échanges qui ont eu lieu depuis 1994 sur la base du rapport consacré à "la proposition de la foi dans la société actuelle". A ceux et celles qui ont pris l’initiative de ces échanges, qui les poursuivent et qui en transmettent les résultats, nous voulons dire notre reconnaissance.
Nous savons davantage, grâce à tout ce travail, que la communication de la foi est possible entre nous, qu’elle n’exclut pas les différences de sensibilités, d’expressions, d’expériences et d’engagements, mais qu’elle fait apparaître aussi une volonté commune de pratiquer et d’annoncer l’Evangile du Christ comme une force pour vivre et pour donner un sens à la vie, dans la société qui est la nôtre.
Lors de sa visite pastorale en France, en septembre 1996, le Pape Jean Paul II a souligné l’importance et l’enjeu de ce travail sur la proposition de la foi : "Ce travail approfondi, qui fait intervenir de nombreuses personnes, montre la vitalité réelle des catholiques de France. Je suis persuadé qu’à partir des orientations d’ensemble que vous dégagez, l’annonce de l’Evangile sera stimulée chez des fidèles de plus en plus conscients de leur responsabilité et de leur mission de baptisés" (Discours aux évêques, 3, textes intégraux, p. 123). Et, dans son homélie de Reims, le Pape a exprime sa propre conviction : "L’Eglise est toujours une Eglise du temps présent. Elle ne regarde pas son héritage comme le trésor d’un passé révolu, mais comme une puissante inspiration pour avancer dans le pèlerinage de la foi sur des chemins toujours nouveaux" (Homélie de Reims, 5, ibid, p. 111)
Au titre de notre mission d’évêques, nous voulons tracer quelques uns de ces chemins nouveaux, par lesquels nous allons avancer vers l’an 2000, en célébrant le Jubilé de notre foi et en proposant cette foi dans la société actuelle.
Nous estimons que l’heure est venue de mettre l’accent sur les points forts et sur les points sensibles de la vie et de la missions chrétiennes, dans le monde actuel. Il ne s’agit pas d’élaborer une stratégie. Il s’agit de préciser et d’approfondir notre engagement dans la foi au Dieu de Jésus Christ, telle que nous la vivons dans la communion de l’Eglise.
Nous voulons examiner les conditions relativement nouvelles, auxquelles la foi et l’Eglise sont aujourd’hui confrontées en France.
Nous voulons comprendre comment la foi chrétienne peut s’inscrire dans notre société, à l’aube du 21e siècle.
Nous voulons aussi former de façon plus libre et plus solidaire une Eglise qui soit prête à évangéliser, en proposant la foi dans toute sa vérité et en la vivant elle-même de façon effective.
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Encyclique de Jean-Paul II sur la mission Redemptoris missio (1990)
La mission du Christ Rédempteur, confiée à l’Eglise, est encore bien loin de son achèvement. Au terme du deuxième millénaire après sa venue, un regard d’ensemble porté sur l’humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous engager de toutes nos forces à son service. C’est l’Esprit qui pousse à annoncer les grandes œuvres de Dieu : « Annoncer l’Evangile, en effet, n’est pas pour moi un titre de gloire ; c’est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! » (1 Co 9, 16).
Je ressens impérieusement le devoir de répéter ce cri de saint Paul, au nom de toute l’Eglise. Dès le début de mon pontificat, j’ai choisi de voyager jusqu’aux extrémités de la terre pour manifester ce zèle missionnaire ; et, précisément, le contact direct avec les peuples qui ignorent le Christ m’a convaincu davantage encore de l’urgence de l’activité missionnaire à laquelle je consacre la présente encyclique.
Le deuxième Concile du Vatican a voulu renouveler la vie et l’activité de l’Eglise en fonction des besoins du monde contemporain ; il en a souligné le caractère missionnaire en le fondant de manière dynamique sur la mission trinitaire elle-même. L’élan missionnaire appartient donc à la nature intime de la vie chrétienne et il inspire aussi l’œcuménisme : « Que tous soient un ... afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21).
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– Lire l’encyclique Redemptoris missio
Exhortation apostolique de Paul VI sur l’évangélisation (1975)
Encouragement particulier à l’évangélisation
1. L’effort pour annoncer l’Evangile aux hommes de notre temps, exaltés par l’espérance mais en même temps travaillés souvent par la peur et l’angoisse, est sans nul doute un service rendu à la communauté des chrétiens, mais aussi à toute l’humanité.
C’est pourquoi le devoir de confirmer les frères, que Nous avons reçu du Seigneur avec la charge de Successeur de Pierre, et qui est pour Nous une “ préoccupation quotidienne ”, un programme de vie et d’action, et un engagement fondamental de notre pontificat, ce devoir Nous paraît encore plus noble et nécessaire lorsqu’il s’agit d’encourager nos frères dans la mission d’évangélisateurs pour que, en ces temps d’incertitude et de désarroi, ils l’accomplissent avec toujours plus d’amour, de zèle et de joie.
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– Lire l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi