Qu’est-ce que le Service Catholique des Funérailles ?
Le Service Catholique des Funérailles est né dans le diocèse de Paris en 2002. À l’origine, un salarié des PFG, Christian de Cacqueray, qui en a été le directeur de la communication pendant sept ans. Il a la conviction que les services funéraires sont potentiellement porteurs de valeurs de respect et de compassion.
Afin de ne pas laisser ces valeurs être ternies par la pression commerciale, toujours plus forte, il imagine, à la demande du Cardinal Lustiger, un service de pompes funèbres différent dans son esprit et sa pratique professionnelle.
L’intuition de ce nouveau service est simple : mettre sur pied un service de pompes funèbres complet, vécu dans un esprit évangélique. Concrètement, cela se manifeste par les options suivantes :
- Promouvoir une gestion désintéressée grâce au choix du statut associatif, signe de rejet de la financiarisation du secteur funéraire ;
- Mettre en œuvre une offre de prestations ramassée (un même cercueil de référence simple et à un prix raisonnable pour toutes les familles) en réaction à la surenchère commerciale si mal perçue dans les circonstances d’un deuil.
- Faire de la personne qui accueille les familles un véritable accompagnant qui suit les obsèques d’un bout à l’autre et non pas un commercial qui vend des prestations à des consommateurs.
- Valoriser le parcours funéraire traditionnel dans lequel chacune des trois étapes (levée du corps, célébration à l’église et dernier adieu) est vécue avec respect ;
- Laisser aux familles le temps de célébrer dignement l’adieu à leur défunt ;
- Intégrer des bénévoles dans la marche du Service en signe de réaction à l’hyper professionnalisation des métiers du funéraire ;
- Encourager ceux qui souhaitent préparer leurs propres obsèques à laisser un témoigne de foi à leur entourage et non pas réduire cette démarche à une simple affaire financière.
Travailler à la valorisation du parcours des funérailles
Le parcours rituel traditionnel des obsèques catholiques reste, en France, une référence solide à laquelle une majorité de familles souscrit, même si elles n’ont plus de pratique religieuse. Cela tient à la richesse d’un parcours dont la force est de préfigurer les étapes du deuil :
1. Autour du corps, le visage découvert : que ce soit la visite au défunt (maison, hôpital, funérarium), ou l’adieu au visage avant la fermeture du cercueil lors de la levée du corps.
- C’est le temps des sens (vue, toucher et de l’ouïe) car la mort a une parole à nous dire sur le défunt, sur la vie et sur Dieu. Il est bon d’aider les familles à prendre le temps d’entendre cette parole.
- temps de l’intimité, du face à face qui aide à la prise de conscience de la perte (comme le dit un vieux dicton populaire : « quand on embrasse un mort, on n’en rêve pas »).
- La prière de l’Eglise invite, tout en regardant le visage de l’être aimé, à porter nos regards plus loin, vers celui du Christ : « Seigneur nous tournons vers toi notre regard à l’heure où disparaît ce visage qui nous est cher ». Les proches sont invités à faire un acte de foi … « affermis notre espérance de le revoir auprès de toi pour les siècles des siècles ».
2. La célébration à l’église :
- C’est un rassemblement ouvert, dans un lieu public, auquel tout le monde peut s’associer.
- Une communauté accueille : prêtres et laïcs incarnent cette communauté paroissiale.
- La préparation est un temps d’anamnèse. On se souvient du défunt et cette évocation libre va faciliter le choix des textes. Ces textes diront quelque chose de la vie du défunt, de sa foi. La Parole de Dieu s’enracine dans l’expérience humaine.
- Toute l’assistance est associée par le rite de bénédiction du corps à l’hommage rendu au défunt.
- La dimension collective s’épanouit. Le tissu social vit un temps fort. Le rite des repas de funérailles s’est estompé, mais le rassemblement perdure.
3. L’adieu au cimetière :
- Il constitue un rite d’affectation par lequel les vivants mettent les morts à distance de leurs lieux de vie. L’apprentissage de la vie sans la présence physique du défunt, passe par cet éloignement.
- Le pèlerinage qui consistera parfois à se rendre sur la tombe permettra de vivre des temps forts de souvenir. Et l’existence de ce lieu de mémoire servira la nécessaire inscription de tout être vivant dans une filiation.
- Enfin, l’inhumation manifeste la remise à Dieu de tout l’être défunt, dans l’attente de sa résurrection.
Ces trois étapes constituent un parcours rituel riche et bénéfique pour les proches du défunt. En vivant chacune d’entre elles, les familles expérimentent, l’espace de quelques heures, une préfiguration de ce qu’est le deuil :
- par l’adieu au corps du défunt elles éprouvent le caractère irrémédiable de la séparation physique afin de laisser place à une nouvelle relation aux modalités radicalement différentes ;
- par la célébration dans un lieu de culte, elles vivent pleinement la dimension collective de l’adieu ;
- par la station au cimetière, elles donnent au défunt un lieu de repos qui sera un support possible du souvenir à l’avenir.
Ainsi, accompagné et ritualisé, d’un bout à l’autre, ce parcours constitue une aide essentielle pour les proches. C’est à la valorisation de ce parcours, que le SCF travaille. Cette démarche est d’autant plus nécessaire, que des parcours appauvris sont proposés quotidiennement aux familles. C’est le cas notamment lorsque le crématorium est proposé comme seul lieu de célébration. Les familles, convaincues par la commodité du lieu, se voient isolées dans un lieu technique où leur est allouée une demi-heure pour célébrer l’adieu à leur proche.
Contact
Service Catholique des Funérailles
Tél : 01 44 38 80 80
www.s-c-f.org