Communiqué de presse conjoint – Cathédrale Notre-Dame de Paris : le groupement constitué par Claire Tabouret avec l’atelier Simon-Marq est retenu pour la réalisation de nouveaux vitraux dans six chapelles du bas-côté sud de la nef
Palais de l’Élysée – Mercredi 18 décembre 2024
À l’issue de la deuxième phase de la consultation engagée par la ministre de la Culture en mars 2024 pour la création de vitraux contemporains destinés à la cathédrale Notre-Dame de Paris dans six chapelles du bas-côté sud de la nef, les projets remis le 4 novembre par les candidats sélectionnés ont été examinés par le comité artistique présidé par M. Bernard Blistène [1].
Après avoir auditionné les candidats et souligné la très grande qualité des projets, le comité artistique a exprimé sa préférence pour la candidature du groupement de Claire Tabouret et des ateliers du maître-verrier Simon-Marq.
Le Président de la République et l’archevêque de Paris, consultés, ont donné un avis favorable à ce choix. Il leur a paru répondre pleinement à leur intention et se situer à la hauteur de ce que réclame la cathédrale, tant par la très grande qualité artistique de la proposition et son insertion architecturale – tout particulièrement son adéquation avec le vitrail représentant l’arbre de Jessé (1864), présent dans l’une des chapelles du même bas-côté de la nef, qui demeurera en place – que par le respect du programme figuratif choisi par le diocèse de Paris relatif à la Pentecôte. Cette création représente une surface de 121 m² sur les 2500 m² de verrières du moyen-âge au XXe siècle que compte la cathédrale. Ce choix et la poursuite du projet marquent le soutien de l’Etat à la création artistique et la confiance accordée à une artiste reconnue.
À partir de la passation du marché par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, six mois d’étude sont prévus et de l’ordre d’un an et demi de réalisation. Le projet sera présenté à la commission nationale de l’architecture et du patrimoine afin de recueillir son avis dans le courant du printemps 2025, dès que l’état d’avancement des études le permettra.
Les vitraux devraient être installés en fin d’année 2026. Ils représenteront environ 5% de la surface des plus de 120 verrières en place dans la cathédrale et datant du XIIe au XXe siècle.
Née en 1981 à Pertuis, en France, Claire Tabouret est l’une des artistes les plus reconnues de sa génération et expose ses œuvres à travers le monde entier. Son travail a été acquis par de grandes collections et d’importants musées, tant en France qu’aux Etats-Unis ou en Chine.
« Dans une époque comme la nôtre marquée par les guerres, les divisions et les tensions extrêmes, cette opportunité de mettre mon art au service de l’unité à travers le thème de la Pentecôte est une magnifique main tendue. J’ai considéré le chemin du visiteur comme un voyage profondément personnel et spirituel à travers Notre-Dame. Il me semble essentiel de créer des vitraux qui auront une présence juste, accompagneront ce déplacement dans l’espace et interviendront comme un soutien visuel au voyage intérieur, mais sans s’imposer aux visiteurs. » (Claire Tabouret)
Fondé en 1640, l’atelier Simon-Marq met, dès les années 1950, son savoir-faire au service d’artistes contemporains renommés, tels Marc Chagall ou Joan Miró.
Biographie de Claire Tabouret
Née en 1981, Pertuis, France. Elle a récemment présenté des expositions personnelles à l’Institute of Contemporary Art, Miami, Miami, Floride ; HAB Galerie, Nantes, France ; Galerie Almine Rech, Paris, France et Londres, Royaume-Uni ; Perrotin Gallery, Hong Kong ; Collection Lambert, Avignon, France ; Night Gallery, Los Angeles, Californie ; The YUZ Museum, Shanghai, Chine ; Friche La Belle de Mai, Marseille, France ; et Galerie Bugada & Cargnel, Paris, France ; ainsi qu’une exposition à deux personnes avec Yoko Ono à la Villa Medici, Rome, Italie.
Les expositions de groupe récentes comprennent le Pavillon du Saint-Siège de la 60ème édition de la Biennale de Venise, le Musée des Beaux-Arts de Saint-Lô, en France ; le Palazzo Fruscione de Salerne, en Italie ; le Drawing Center de New-York ; le Palazzo Grassi de Venise, en Italie ; la Maison Guerlain de Paris, en France ; et la Galerie du Jour Agnès b, à Paris. Son travail a été acquis par de grandes collections et notamment celles du Columbus Museum of Art, Columbus, OH ; Institute of Contemporary Art Miami, FL ; le Los Angeles County Museum of Art (LACMA), Los Angeles, CA ; le YUZ Museum, Shanghai, Chine ; le Musée national d’art moderne-Centre Pompidou, Paris, France ; la collection Pinault, Paris, France ; la Collection Agnès b ; la Collection Lambert, Avignon, France ; Le Fonds Régional d’Art Contemporain Auvergne (FRAC), Clermont-Ferrand, France, parmi d’ autres.
Elle vit et travaille entre la France et Los Angeles, en Californie.
Présentation de l’Atelier Simon-Marq
L’histoire de l’Atelier Simon-Marq a commencé en 1640 avec un petit verre peint en émaux, chef-d’œuvre de corporation de Pierre Simon, premier d’une lignée familiale d’illustres maîtres-verriers. Cette longue tradition familiale a pu se poursuivre grâce aux travaux que nécessitait la cathédrale Notre-Dame de Reims, datant du XIIIe siècle.
L’Atelier a restauré de grands ensembles de vitraux, notamment la Rose Nord de la cathédrale Notre Dame de Reims du XIIIe siècle, ceux de la Basilique Saint-Rémi de Reims du XIIe siècle ou ceux de Valentin Bousch, du XIVe siècle, à la Cathédrale de Metz.
Au fil des générations, l’Atelier fait évoluer l’art du vitrail depuis bientôt 400 ans. Dès les années 1950, l’Atelier Simon-Marq met son savoir-faire au service d’artistes contemporains renommés, apportant sa sensibilité artistique et sa maîtrise technique. Ainsi Marc Chagall, Joan Miró, et aussi plus récemment Maria-Helena Vieira da Silva, Raoul Ubac, David Tremlett, Jean-Paul Agosti ou Hans Erni ont apporté âmes et couleurs à de nombreux édifices religieux ou civils.
L’Atelier Simon-Marq, la septième plus ancienne entreprise de France est aussi la plus ancienne entreprise de Reims.
Les vitraux à ce jour en place à Notre-Dame de Paris : un ensemble représentatif des différentes époques de l’art du vitrail, du Moyen Âge au XXe siècle
La création de vitraux n’a cessé de se renouveler à Notre-Dame de Paris depuis le XIIe siècle, avec environ 2500 m² de surface de verrières au total. Dans ce vaste ensemble, plusieurs époques cohabitent.
Quelques vitraux du XIIe subsistent dans la rose sud du transept. Des vitraux du XIIIe siècle sont conservés en plus grande quantité dans les trois roses, et en particulier dans la rose nord du transept. Leur surface totale représente 5 % environ des vitraux de la cathédrale. Ces vitraux médiévaux illustrent le thème de la vie de la Vierge et des figures de l’Ancien Testament (Rose nord), la Parabole des vierges sages et des vierges folles (Rose sud) et les vices et les vertus (Rose Ouest).
À l’occasion des travaux réalisés lors de la grande restauration du XIXe siècle sous la direction de Viollet-le-Duc, des verrières de style gothique ont été installées dans les chapelles, les tribunes, les baies hautes, c’est-à-dire là où les vitraux anciens avaient été supprimés au XVIIIe siècle. A une époque de renaissance de l’art du vitrail, les meilleurs artistes contemporains, comme le dessinateur, pastelliste et peintre-verrier Laurent-Charles Maréchal (1801-1887), dit Maréchal de Metz, ont alors travaillé sur le chantier des baies hautes du chœur, figuratives, et de certaines des verrières des chapelles du chœur. Le programme réalisé y est particulièrement riche et bien conservé. Dans la nef, à l’exception de la chapelle Sainte-Anne dotée d’une verrière figurative, le programme a été limité à des baies non figuratives, dénommées grisailles.
Au XXe siècle, le domaine du vitrail a été profondément renouvelé avec l’introduction de l’art abstrait. La cathédrale compte ainsi plusieurs panneaux de vitraux conçus par le maître-verrier Jacques Le Chevallier (1896-1987) qui ont été réalisés en remplacement d’une partie des vitraux installés au XIXe siècle. Mis en place dans les baies hautes de la nef et celles des tribunes en 1968, où ils ont remplacé des grisailles, ils représentent environ 10 % de la surface totale des vitraux dans la cathédrale.
Le projet de création de verrières dans six chapelles du bas-côté sud de la nef représente une surface de 121 m², soit un peu moins de 5 % de la surface des vitraux dans la cathédrale.
[1] Soit sept projets, le groupement constitué de M. Philippe Parreno et de l’atelier Simon Marq ayant fait part de son retrait de la consultation en raison de la charge de travail de l’artiste