Saint Louis, les pauvres et les malades
Pourquoi Louis IX est devenu saint Louis ?
Ayant été placé par la Providence sur le trône de France, Saint Louis considérait que son premier devoir était de bien faire son métier de roi, c’est-à-dire d’être un roi selon la volonté de Dieu.
Il a voulu mettre en pratique, dans sa fonction, les Béatitudes, et plus spécialement trois d’entre elles :
- Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice
Saint Louis a promulgué, en 1254, la Grande Ordonnance : interdiction des pots-de-vin donnés aux juges et aux officiers publics ; introduction de la présomption d’innocence ; égalité de droits judiciaires entre nobles et paysans ; interdiction du duel judiciaire ; tout jugement doit être rendu dans les cours judiciaires des seigneurs, avec possibilité d’appel à la justice du roi.
- Bienheureux les artisans de paix
En améliorant la justice dans les relations entre ses sujets, il contribuait à la paix intérieure. Mais il voulut aussi la paix avec les autres princes. Il conclut, en 1258, un traité avec le roi d’Aragon et, en 1259, un traité avec le roi d’Angleterre. Pour ce traité, il renonça à des territoires, qu’il possédait légitimement, puisque la paix était à ce prix.
- Bienheureux les miséricordieux
Il eut toute sa vie le souci des pauvres et des malades. Il fonda l’hospice des Quinze-Vingt pour 300 aveugles qui, sans cela, était condamnés à la misère et à la mendicité. Il fit agrandir notablement l’Hôtel-Dieu. Il créa le collège de la Sorbonne pour héberger et entretenir à ses frais des étudiants pauvres de l’Université de Paris. Enfin on sait qu’il faisait manger dans sa chambre tous les plus pauvres qu’on pouvait trouver ; il les servait lui-même et leur lavait les pieds. Où qu’il se rende dans son royaume, il distribuait des aumônes et s’inquiétait de l’état des hôpitaux.
Une grande dévotion
Tout ceci fut possible parce qu’il était un homme de prière. Il disait les heures canoniales, se relevant même la nuit, comme le font les moines. Il demandait aux prêtres qui l’entouraient de lui commenter l’Evangile, pour mieux le méditer. Il avait une grande dévotion au Saint-Sacrement : il communiait 6 fois par an (alors qu’à cette époque, on ne communiait qu’une fois par an, à Pâques). Pour communier, il remontait tout le chœur à genoux, jusqu’au pied de l’autel. Enfin on connaît sa dévotion à la Passion du Christ, puisqu’il a acheté la Couronne d’épines. Il la porta, pieds nus et en chemise, de Villeneuve-l’Archevêque jusqu’à Sens, puis à Paris, de la Bastille jusqu’à Notre-Dame. Et il fit construire pour cette relique la Sainte-Chapelle
Quand il mourut de la peste devant Tunis, en 1270, ce fut à trois heures de l’après-midi. Il avait demandé qu’on l’étende par terre, les bras en croix, couché sur un lit de cendres ; et il murmura, au dernier moment, « Père, je commets mon esprit en Ta garde. », voulant ainsi plus pleinement s’identifier au Christ.