Les modules de formation, trésors pour les assemblées paroissiales

350 personnes ont participé au troisième module de formation, organisé par le diocèse sur le thème : « La dimension communautaire des sacrements. » Mis en place pour accompagner les paroisses dans le projet « Paroisses en mission », ces modules ont été une source d’inspiration pour la réalisation des assemblées paroissiales.

Avant l’enseignement du P. Frédéric Louzeau sur la dimension communautaire des sacrements, les participants ont échangé par petits groupes.
© Sophie Lebrun

« C’est dans cette église basse que l’abbé Huvelin, le confesseur de Charles de Foucauld, enseignait dans le temps », commence le P. Denis Branchu, curé de St-Augustin (8e), en accueillant les participants au troisième module organisé par le diocèse pour « Paroisses en mission ».

Près de 350 personnes venues des quatre coins de Paris ont fait le déplacement, ce samedi 13 février, pour une matinée de réflexion sur le thème : « La dimension communautaire des sacrements. » « A peu près autant que les précédentes éditions », précise Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire, en charge de leur organisation. Proposés notamment pour accompagner les paroisses dans la mise en place de leurs assemblées paroissiales, les modules ont été, pour les fidèles, une source d’inspiration autant dans la forme que sur le fond.

Source d’inspiration

« Il nous est revenu plusieurs fois que les participants avaient trouvé la formule "témoignages, carrefours autour d’un texte, et en­seignements" très pratique », explique Delphine Besnier, membre de l’équipe d’organisation. Cette pédagogie a, en effet, séduit plus d’une paroisse, à l’ima­ge de St-Nicolas des Champs (3e) :

« Après chaque module, j’ai fait un compte rendu à mon curé, raconte Rose, 60 ans. Et il s’en est inspiré pour notre première assemblée. » Si Rose a assisté aux trois modules pour sa paroisse, d’autres curés ont choisi d’envoyer de nouvelles têtes à chaque fois. Marie-José, 50 ans, et son mari Habib, 49 ans, venaient ainsi pour la première fois. Mais d’autres fidèles de leur paroisse, N.-D. de Bonne Nouvelle (2e), les avaient précédés : « Nous avons répondu à l’appel de notre curé qui souhaite ainsi faire profiter le plus de personnes possible car ces rencontres sont très enrichissantes. »

De fait, les réflexions développées sont une base pour le travail, soit avant les assemblées pour cerner les enjeux du lien entre eucharistie et mission ; soit pendant, en partageant les fruits des débats dans les discussions de groupe. « Cela m’a permis de dégrossir le travail de fond, confie Claude, 63 ans, qui s’est occupé de l’assemblée à St-Jean-Baptiste de Grenelle (15e). Mais j’ai aussi pu voir ce qu’il fallait adapter. Par exemple, si les discussions en groupe sont toujours fructueuses, nous avons choisi de leur accorder plus de temps que les trois quarts d’heure proposés ici, car j’ai eu l’impression que c’était trop court pour avoir le temps de laisser chacun s’exprimer. »

« Une mobilisation »

Pour certains, l’intérêt de s’inscrire à la formation s’est manifesté après la première assemblée de leur paroisse. Jérôme et Laetitia Pimpaneau, de N.-D. des Victoires (2e), ont voulu en savoir plus pour appréhender la prochaine : « Réfléchir ensemble permet d’entendre des témoignages différents de ceux que l’on a eus dans notre paroisse, tout en prenant conscience que l’on n’est pas seul à se questionner. »

Au-delà de la confrontation de points de vue, Jérôme, impressionné par le nombre de participants, voit aussi dans cette rencontre « une mobilisation » : « Etre chrétien implique que l’on a un rôle à jouer dans la société et cette initiative montre que la communauté catholique veut apporter sa pierre à l’édifice. »

Dynamique diocésaine

La dimension diocésaine a poussé plusieurs personnes à revenir. « A chaque fois, j’essaie d’aller vers des personnes que je ne connais pas, explique Sylvie, 42 ans, de Ste-Hélène (18e), qui venait pour la troisième fois. Cela me permet de comparer les réalités. » Lors des discussions en groupe, une dame a ainsi partagé le bilan de son assemblée paroissiale. Pourtant, Sylvie regrette qu’il n’y ait pas eu assez de temps pour que tout le monde fasse un point sur son expérience. Elle souligne cependant « la continuité d’un module à l’autre », dont elle se félicite. « Cela m’apporte des outils pour ma formation personnelle car je suis responsable du catéchisme. » Bernadette voulait, quant à elle, en savoir plus sur le rapport entre eucharistie et mission : « Après l’assemblée paroissiale, j’ai eu envie d’approfondir ma réflexion et de la faire progresser. » Une tendance qu’a remarquée Delphine Besnier : « Au début, les gens pensaient que cela ne s’adressait qu’aux responsables envoyés par leur curé, mais on voit que la barrière tombe petit à petit : les fidèles se rendent compte que c’est ouvert à tous. » • Sophie Lebrun

Les sacrements, tous communautaires ?

Le lien entre la dimension communautaire et les sacrements, thème de ce troisième module, ne semblait pas aller de soi pour certains participants. Dès les trois témoignages introduisant la matinée, cette relation est devenue plus claire. L’un des intervenants, un prêtre, a confié son ressenti pendant la messe : intimement, il a exposé les sentiments qui l’animent au fur et à mesure que la célébration se déroule. Un autre, jeune professionnel, a témoigné de son regard sur la réconciliation. Plus que pour le baptême ou l’eucharistie, la confession n’apparaît pas « communautaire » de prime abord. C’est d’ailleurs par cela que le P. Frédéric Louzeau, président de la Faculté Notre-Dame, a commencé son enseignement. En expliquant que « si le mode est personnel, ce sacrement reste profondément collectif car on se réconcilie d’abord avec l’Eglise avant de le faire avec Dieu ». S.L.

A vos agendas !

Les quatre modules de formation ont notamment vocation à préparer ou à compléter le travail des assemblées paroissiales. Les comptes rendus des précédents, l’enseignement de Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire, sur « l’Eglise fait l’eucharistie, l’eucharistie fait l’Eglise », celui du P. André-Marie Ponnou-Delaffon, directeur du second cycle de la Faculté Notre-Dame, sur « Communion et communauté chrétienne, se faire le prochain de son frère » et celui du P. Louzeau à propos de « la dimension communautaire des sacrements » de samedi dernier, sont disponibles sur le site internet du diocèse.

Le quatrième et dernier module de l’année aura lieu le 20 mars, sur le thème : « Le sacerdoce baptismal et l’espérance chrétienne », à St-Denys de la Chapelle (18e), de 8h45 à 12h. S.L.

Paroisses en mission – Eucharistie et mission (2009-2010)

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