Exposition – Les objets liturgiques : une histoire spirituelle
Paris Notre-Dame du 27 mai 2010
Durant les deux dernières semaines de juin, la Mairie du 5e arrondissement accueille une exposition d’objets sacrés et de vêtements liturgiques. Porteurs d’histoire, ils sont aussi les symboles du quotidien qui se vit dans les églises.
Un ciboire rare du XIXe siècle, une dalmatique originale de St-Louis en l’Île (4e), des ostensoirs du XVIIIe siècle, une patène dessinée par l’architecte Jean-Marie Duthilleul : dans la salle René Capitant de la Mairie du 5e, près d’une quarantaine d’objets liés à la liturgie seront exposés du 22 au 30 juin. Loin d’être seulement de belles coupes ou de précieux tissus, ils portent en eux une dimension spirituelle que l’événement souhaite mettre en valeur dans le cadre de l’Année sacerdotale. « Tout ce qui sera présenté au public touche à l’Eucharistie, explique Mgr Michel Aupetit, vicaire général chargé de la culture dans le diocèse de Paris. Ces objets accompagnent le prêtre dans son activité quotidienne : ils sont tous en rapport avec sa mission sacerdotale. » Jamais exposés de cette manière, ils sensibiliseront le visiteur à l’acte sacré qui s’accomplit durant la célébration.
Des livres d’Histoire
Faire comprendre au plus grand nombre la portée spirituelle des objets et vêtements liturgiques, c’est en effet le but de cette exposition. Sans oublier d’expliquer leur signification. Des panneaux révéleront le secret qui se cache derrière la taille d’un calice, ou le mystère des couleurs changeantes des étoles. D’autres affiches détailleront la provenance des objets appartenant au diocèse et à la Ville de Paris, ainsi que l’origine de leur création. « Chacun porte une histoire riche artistiquement, souligne Marie-Françoise Pradelle, qui a choisi les objets pour l’exposition. Les chasubles de Jean-Charles de Castelbajac, qui ont servi durant la visite de Jean-Paul II à Paris pour les JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) de 1997, par exemple, sont à la fois le fruit d’un travail de haute couture et les symboles d’un moment fort pour les fidèles du diocèse. » Ces objets, datant du XVIe siècle jusqu’à nos jours, sont autant de pages d’un livre d’histoire.
La vitalité de la création contemporaine n’a pourtant pas été mise de côté. La cuve baptismale ainsi que le chandelier pascal de Goudji, d’ordinaire à Notre-Dame de Paris, seront déplacés exprès pour en témoigner. « Nous voulons honorer l’ancien tout en mettant en avant la diversité artistique d’aujourd’hui », insiste Mgr Aupetit.
Parmi les artistes contemporains sollicités, des petites Sœurs de la Merci-Dieu de Saint-Jean d’Assé (72) présenteront bobines, catalogues, cônes de fil et échantillons de vêtements liturgiques durant toute la durée de l’exposition. En plus des morceaux de tissu qu’elles étaleront aux yeux des curieux, elles montreront leur manière de créer ces habits précieux grâce à un film qui sera projeté continuellement dans la salle. Elles répondront aussi aux questions des invités lors de l’inauguration, le 22 juin. Une manière supplémentaire de rappeler que ces objets sont à la fois emprunts d’une dynamique spirituelle et d’une richesse humaine. • Sophie Lebrun