Les croix pectorales des archevêques de Paris
Marque de dignité accordée aux évêques, aux archevêques et aux abbés, la croix pectorale est portée sur la poitrine et suspendue au cou par une chaîne.
Il s’agissait à l’origine d’une croix reliquaire. On en connaît en os et en ivoire, mais le plus souvent elles sont en or ou en argent et enrichies de pierres précieuses.
Celle de Mgr Affre est conservée au diocèse de Paris. Elle figure sur son portrait. Elle est considérée comme une relique, car Mgr Affre a été tué sur les barricades le 25 juin 1848 alors qu’il intervenait pour faire cesser les combats. Les notes au dos du reliquaire permettent d’authentifier l’objet et d’en suivre l’itinéraire
Lorsqu’on regarde les portraits des archevêques de Paris, on s’aperçoit que les premiers donnaient plus d’importance à la décoration de l’Ordre du Saint-Esprit qu’à la croix pectorale. Cette décoration, créée en 1578 par Henri III, représente une croix à huit pointes avec une colombe rayonnante, suspendue à un large ruban bleu ciel. Seuls les archevêques qui sont restés trop peu de temps pour être décorés portent une croix pectorale très simple.
L’ordre du Saint-Esprit, supprimé à la Révolution, fut rétabli par Louis XVIII et disparut définitivement en 1830. C’est pourquoi il est très intéressant sur le portrait de Mgr Talleyrand (1817-1821) de trouver la croix pectorale, du même modèle que celle de Mgr Affre, l’ordre du Saint-Esprit, et une autre décoration.
La croix pectorale reste à peu près la même chez les archevêques de Paris jusqu’à la fin du XIXe siècle où elle devient un objet personnalisé, reflet de la mentalité et des techniques du temps.