Reliquaires jansénistes
De nombreux reliquaires furent constitués à partir des restes et objets ayant appartenu aux principaux jansénistes
Le jansénisme est un courant de pensée théologique pessimiste sur la grâce assorti d’une morale rigoureuse. Il se développa au XVIIe siècle autour de l’Abbaye de Port-Royal. Son aumônier, Duvergier de Huranne, abbé de Saint-Cyran, Angélique Arnaud et les religieuses, ainsi que plusieurs « Messieurs » en furent les piliers.
Un livre d’Antoine Arnaud fut condamné en 1643. Louis XIV fit séquestrer les religieuses qui refusaient cette condamnation, puis les fit disperser en 1709 et raser l’abbaye en 1711. En 1713, un ouvrage janséniste du P. Quesnel est condamné. La lutte continua pendant 50 ans.
Les corps des jansénistes furent exhumés en décembre 1713. Cela permit de constituer un ensemble de « reliques » qui furent montées dans des reliquaires, ou gardées en réserve. Les corps de la famille Arnaud furent emportés à Pomponne. Les restes des Le Maistre de Sacy et de Racine à Saint-Étienne du Mont et le cœur de la duchesse de Longueville à Saint-Jacques du Haut-Pas, d’autres à Magny l’Essart. Cette exhumation fut considérée comme une profanation par les jansénistes, et les personnes déplacées comme des saints. Il en fut de même pour les jansénistes célèbres du XVIIIe siècle :
Principaux jansénistes : Claude Lancelot, Pierre Nicole, Antoine Singlin, Louis Charles d’Albert de Luynes, Pierre Thomas du Fossé, Jacques Joseph Duguet, Pasquier Quesnel.
L’abbé de Pontchâteau, Solitaire et « jardinier » de Port-Royal des Champs, a eu son cercueil forcé en 1690 après qu’une fillette eut été guérie pendant ses obsèques.
Une série de miracles sur la tombe du diacre Pâris au cimetière Saint-Médard de Paris. Certains jansénistes ont ainsi une réputation de thaumaturges et leurs reliques sont très demandés avant la Révolution.