Bertrand Cavalier

Voila déjà 4 ans passés que j’ai été ordonné diacre à Notre Dame de Paris. Non sans appréhension ! D’abord parce que nous n’étions que 2 à être ordonnés dans cette cathédrale, où je n’avais qu’une envie, me faire tout petit. Et puis aussi parce que j’étais bien loin de pouvoir imaginer ce qui pouvait m’attendre.

Et de fait, je n’ai pas été déçu. Lors des années de discernement j’étais encore en activité professionnelle. Et là déjà j’ai pu faire l’expérience combien le chemin de discernement et d’approfondissement de ma foi était source d’une grande liberté dans mon travail, me donnait un souffle et une hauteur de vue que je n’imaginais pas avoir.
Concernant la proclamation de l’Évangile, jusque là j’en avais une expérience très douloureuse, étant handicapé pour parler ou lire en public. Et ce n’est pas la moindre des grâces de mon ordination que de découvrir moi aussi ce bonheur de proclamer l’Évangile, sans crainte.

Et puis les circonstances m’ont amené progressivement à être en contact avec des personnes de la rue sur le quartier. Mon curé m’y avait gentiment invité, trouvant sans doute que ce serait bon pour moi. Il est vrai qu’à priori, ce n’était pas ma tasse de thé. C’est ainsi que, avec une petite équipe de bénévoles, nous avons monté un petit-déjeuner hebdomadaire, qui a été pour nous une belle expérience initiatique avec la découverte de ce type de rencontres. Et puis l’accompagnement de quelques-unes de ces personnes dans leurs démarches administratives est l’occasion d’être témoin de la grâce agissante, de vivre en direct des passages d’Évangile, et de découvrir la générosité de multiples intervenants. Les accueils Hiver Solidaire ont ensuite permis de démultiplier ces expériences de rencontres auprès d’un nombre plus large de paroissiens.

A ceux qui pensent que le diacre est là pour suppléer au manque de prêtres, un curé précédent répondait qu’un nouveau diacre, c’était du travail en plus pour le curé, puisqu’il ouvrait de nouveaux chantiers…