Conférences de Carême à Notre-Dame de Paris 2011
« LA FAMILLE : HÉRITAGE OU AVENIR ? ». En cette année où le diocèse de Paris approfondit le sens humain et chrétien de la famille, les Conférences de carême de Notre-Dame de Paris proposent à tous des pistes de réflexion ouvertes sur des questions qui concernent les épreuves et l’espérance de la vie familiale, débattues publiquement, mais rarement mises en perspective avec la sagesse chrétienne.
Il s’agira de faire entendre des points de vue qui recoupent ou croisent la pratique et la réflexion catholique sur la famille, en s’appuyant même sur d’autres présupposés (psychanalyse, sociologie, droit…). Ces conférences veulent faire entendre une parole sur la famille qui émerge des réalités vécues, y compris des situations difficiles qui sont celles des couples fragilisés ou des parents seuls. Les intervenants sont invités à s’exprimer librement au nom de leur compétence, mais aussi au plan personnel.
CONFÉRENCE À 16H30 SUIVIE D’UN DÉBAT À 17H15
Les conférences sont retransmises en direct sur KTO, la chaîne de télévision catholique (câble, satellite et ktotv.com) et en différé sur Radio Notre-Dame (100.7) à 21h ; sur RCF à 18h15 et sur France Culture à minuit.
Le texte des conférences sera publié chez Parole et Silence, en librairie à partir du 17 avril 2011.
PROGRAMME
Dimanche 13 mars : « La famille : questions actuelles et avenir des diversités ? »
Mme Martine Segalen, sociologue – P. Jacques de Longeaux, théologien
Chacun est bien conscient que des transformations importantes sont intervenues dans les valeurs, les structures familiales, comme dans le mode de formation des familles. Les individus jouissent d’une plus grande liberté, et peuvent faire valoir le souci d’eux-mêmes ; ceci a pour conséquence une plus grande fragilité des unions, une importance accrue donnée aux liens intergénérationnels et enfin de nouveaux rapports avec l’enfant. L’Etat, à travers son appareil législatif, est le garant de la continuité familiale, mais on verra qu’il n’échappe pas à un ensemble de contradictions.
Dimanche 20 mars : « Homme-femme : heureuse différence ou guerre des sexes ? »
M. Olivier Rey, philosophe – P. Frédéric Louzeau, théologien
La conscience occidentale est confrontée à un trouble inédit : ce qui jusque là allait de soi, l’importance du fait d’être homme ou d’être femme dans la constitution de son identité humaine, tend à devenir problématique. En s’appuyant sur la Révélation biblique, les chrétiens ont aujourd’hui à réfléchir plus profondément au sens humain et providentiel de la différence sexuelle. Être homme ou être femme est à la fois un donné, une tâche à réaliser et une vocation divine.
Dimanche 27 mars : « Paternité, Maternité, Fraternité : comment vivre une relation structurante entre parents et enfants ? »
Mme Françoise Dekeuwer-Defossez, juriste – P. Alexis Leproux, théologien
La famille est le lieu où se déploient un jeu de relations riches et singulières : conjugalité, paternité, maternité, filialité, fraternité... Ces relations, dont la forme change au fur et à mesure des années, structurent chaque personne et par là, toute les sociétés humaines. Le droit de l’enfant et la pensée biblique donnent à leur manière des principes et des pistes pour l’exercice d’une paternité ou d’une maternité qui enrichisse la vie des parents, respecte l’altérité de l’enfant et lui permette d’exister pour lui-même.
Dimanche 3 avril : « La famille, comme Église domestique »
M. et Mme Antoine et Stéphanie Bonnasse – P. Philippe Bordeyne, théologien
Le Concile Vatican II, puis le pape Jean-Paul II, ont remis à l’honneur une analogie bien connue des Pères de l’Église. Que donne-t-elle à penser et à vivre dans la société actuelle ?
Dimanche 10 avril : « Le rôle de la famille dans la vie de la cité : confiance ou contradiction ? »
M. Jacques Arènes, psychanalyste – M. Antoine Renard, Président des Associations Familiales Catholiques
Les sources de contradictions et d’insatisfactions entre personne, famille et société sont nombreuses, car leurs liens et leurs attentes réciproques, toujours aussi forts, restent à dépassionner. Cette situation est-elle irrémédiable ? Non ! Lieu premier de la relation interpersonnelle, la famille dispose de tous les atouts pour être à la hauteur de sa vocation sociale. Ainsi, après avoir éclairci les aspirations légitimes qui se font jour, nous proposerons des pistes concrètes pour que, dans toutes les familles, "batte le cœur de la société".
Dimanche 17 avril (Rameaux) : « Famille et société : un jeu de miroir ? » _ Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes
Les observateurs et les analystes avisés, comme les acteurs et les témoins de la vie familiale que nous sommes tous, sentent combien les faiblesses et les richesses de notre société reflètent celles de nos familles, et réciproquement. La famille, baromètre de la société, nous laisse aujourd’hui désorientés. Comment discerner et accompagner les missions de la petite cellule familiale, intimement imbriquées dans celles de la société ? Comment concourent-elles à éclairer les finalités et les chemins de la vie humaine ? Quelles paroles et quelles actions l’Église peut-elle offrir aux hommes et aux femmes de bonne volonté pour que soient tissés un lien familial et un lien social qui, ensemble, témoignent de la dignité et de la transcendance de la personne humaine, qu’elle soit adulte ou enfant ?
BIOGRAPHIES
Mme Martine Segalen
Née en 1940, Martine Segalen est diplômée de l’Institut d’Etudes politiques de Paris (1960) et docteur d’Etat en ethnologie (1984). Chercheur au Centre d’ethnologie française - laboratoire du CNRS (associé au Musée national des arts et traditions populaires) -, elle en a été directrice de 1986 à 1996. Professeur à l’Université de Nanterre Paris X (aujourd’hui Université de Paris Ouest Nanterre La Défense) de 1996 à 2007, elle en est aujourd’hui professeur émérite et directeur de la revue Ethnologie française. Parmi ses nombreuses publications, figurent notamment Sociologie de la famille (Armand Colin, 1981, 7e édition entièrement remaniée 2010), Le nouvel esprit de famille (avec Nicole Lapierre et Claudine Attias-Donfut, Odile Jacob, 2002), Eloge du mariage (Gallimard, collection Découvertes, 2003) ou encore A qui appartiennent les enfants (Tallandier, 2010).
P. Jacques de Longeaux
Né le 27 juillet 1959, Jacques de Longeaux a été ordonné prêtre pour le diocèse de Paris le 30 juin 1990. Il a ensuite exercé son ministère en paroisse pendant douze ans, à N-D de la Croix (20e) pendant huit ans, puis à l’Immaculée Conception (12e) pendant quatre ans, y étant notamment en charge de la préparation au mariage. Depuis 1993, il est enseignant en théologie morale, particulièrement en morale du mariage, à l’Ecole cathédrale et à la Faculté Notre-Dame. Depuis 2002, il exerce également un ministère dans la formation des prêtres, et depuis 2006, est le supérieur de la Maison St-Augustin à Paris (année de fondation spirituelle pour les candidats au sacerdoce). Docteur en théologie, avec un doctorat sur le clonage humain présenté à l’Institut d’Etudes Théologiques (IET) de Bruxelles, il est co-directeur, avec Jacques Arènes, du département de recherche « sociétés humaines et responsabilités éducatives » au Collège des Bernardins.
M. Olivier Rey
Né à Nantes en 1964, Olivier Rey est entré au CNRS en 1989 dans la section « mathématiques », matière qu’il a par ailleurs enseignée à l’Ecole polytechnique jusqu’en 2003. Ses réflexions l’ont conduit à publier un premier essai sur le statut et le sens de la science dans la pensée moderne (Itinéraire de l’égarement - le rôle de la science dans l’absurdité contemporaine, Seuil, 2003), puis un autre sur les rapports problématiques des sociétés et des individus contemporains aux héritages qui les fondent (Une folle solitude – Le fantasme de l’homme auto-construit, Seuil, 2006). Ayant troqué l’étiquette de "mathématicien" pour celle de "philosophe", il enseigne aujourd’hui à l’Université Panthéon-Sorbonne.
P. Frédéric Louzeau
Né en 1968, fils d’un officier de marine et d’une mère enseignante en mathématiques, Frédéric Louzeau est ingénieur civil de l’Ecole des Mines de Paris (1987-1990). Il s’est alors spécialisé dans la physique nucléaire et le génie atomique. Entré au grand séminaire du diocèse de Paris en septembre 1991, il a été ordonné prêtre en juin 1998 par le cardinal Jean-Marie Lustiger. Après un ministère paroissial (1999-2002), il a travaillé à une thèse de théologie aux Facultés jésuites de Paris, et à une thèse de philosophie politique à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) sur l’Anthropologie sociale du Père Gaston Fessard (P.U.F., 2009). Professeur en philosophie et en théologie morale, il est président de la Faculté Notre-Dame, au Collège des Bernardins, depuis septembre 2007.
Mme Françoise Dekeuwer Defossez
Née en 1949 à Valenciennes, mariée, Françoise Dekeuwer Defossez est professeur de droit privé à l’Université de Lille 2 depuis décembre 1978. Elle a fondé et dirige depuis 1982 le Laboratoire d’Etudes et de Recherches appliquées au droit privé. Doyen de la Faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales depuis 2002, elle est également vice-présidente de la section 1 du Conseil National des Universités et expert auprès de la Direction scientifique du Ministère de l’Education nationale. Françoise Dekeuwer Defossez a par ailleurs été présidente de la Commission de réforme du droit de la famille (1998-1999). Depuis 2001, elle est membre du Haut Conseil de la Population et de la Famille. De plus, elle a écrit de nombreux ouvrages et publications dans le domaine des droit de la famille, droit des femmes et droits des enfants.
P. Alexis Leproux
Né à Paris en 1971, Alexis Leproux a été ordonné prêtre pour le diocèse de Paris à la cathédrale Notre-Dame en 1997. En mission d’études à Jérusalem et Rome de 1998 à 2003, il a ensuite été vicaire à Ste-Jeanne de Chantal (16e) et aumônier de l’école catholique Lamazou jusqu’en 2006. Puis, pendant trois ans, il a été vicaire à St-Etienne du Mont (5e) et aumônier du Lycée Louis-le-Grand. Depuis 2009, il est vicaire à St-Germain des Prés (6e) et aumônier de Sorbonne-CGE-Paris-Centre. Docteur en théologie et professeur à la faculté Notre-Dame, le P. Alexis Leproux est également l’auteur de Un discours de Sagesse. Etude exégétique de Sg 7-8 (AnBib 176 ; Roma 2007) et de « La parole créatrice », in Des héritiers sans testament ? Eduquer pour un monde ouvert. Actes du Colloque 15-16 janvier 2010 (Paris 2010).
M. et Mme Antoine et Stéphanie Bonnasse
Nés respectivement en 1964 et 1965, Antoine et Stéphanie Bonnasse sont mariés et parents d’une famille nombreuse. Antoine Bonnasse est avocat d’affaires, tandis que Stéphanie Bonnasse, qui termine son baccalauréat canonique, est enseignante en Ecriture sainte à la Formation des Responsables, à l’Ecole Cathédrale, au Collège des Bernardins.
P. Philippe Bordeyne
Né le 21 décembre 1959, Philippe Bordeyne a été ordonné prêtre pour le diocèse de Nanterre le 18 septembre 1988, après des études au Séminaire des Carmes, à l’Institut Catholique de Paris. Ancien élève d’HEC, il a été pendant six ans aumônier de lycée et d’étudiants (Lakanal et Marie-Curie à Sceaux, Ecole Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud) avant d’être envoyé en mission d’études à l’Université de Tübingen en Allemagne. En 1996, il est appelé à enseigner à la Faculté de théologie de l’Institut Catholique de Paris, et devient également aumônier du lycée et des collèges de Saint-Cloud. Il participe pendant quatre ans à l’équipe diocésaine du catéchuménat. Depuis 2001, il est le délégué pour la préparation au mariage du diocèse de Nanterre. Docteur en théologie, spécialiste du Concile Vatican II, il est professeur de théologie morale au Theologicum, la Faculté de théologie de l’Institut Catholique de Paris, dont il est le doyen depuis 2006. Il préside également la Conférence des institutions catholiques de théologie, qui permet aux doyens des Facultés de théologie de collaborer dans le cadre de la Fédération internationale des universités catholiques. Son dernier livre s’intitule Ethique du mariage, la vocation sociale de l’amour (DDB, 2010).
M. Jacques Arènes
Après avoir suivi un double cursus en mathématiques appliquées et psychologie clinique à l’Université Paris VII - Denis Diderot, et à l’Université Paris VI - Pierre et Marie Curie, Jacques Arènes a entamé une carrière de psychologue clinicien et psychanalyste. Psychologue et psychanalyste, il est aujourd’hui également co-directeur du département « sociétés humaines et responsabilité éducative » au Collège des Bernardins, et maître de conférences à l’Institut Catholique de Lille. Ses travaux de recherche s’articulent principalement autour de la psychopathologie et psychothérapie de l’adolescent et du jeune adulte et de la psychologie et anthropologie du fait religieux. Outre sa fréquente participation à des colloques et séminaires de recherche, la rédaction d’ouvrages scientifiques, et ses nombreuses contributions à la revue « Etudes » dont il est membre du comité de rédaction, Jacques Arènes est également l’auteur d’ouvrages grand public comme Y-a-t-il un père à la maison (Fleurus ; 1997) ou encore Au secours, mes parents divorcent (Fleurus ; 2003).
M. Antoine Renard
Marié et père de trois enfants, Antoine Renard est président de la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques (CNAFC) depuis 2007. Après avoir notamment assuré la direction d’une fonderie dans le nord de la France, il travaille actuellement dans un groupe international fabriquant du matériel ferroviaire. Il a été commissaire général, puis président des Scouts Unitaires de France (SUF).
Mgr d’Ornellas
Avant-dernier d’une famille de cinq enfants, Pierre d’Ornellas est né le 9 mai 1953 à Paris. Diplômé de l’École d’ingénieur des hautes études industrielles à l’Institut catholique de Lille, il a suivi sa formation théologique à l’Institut séculier Notre-Dame de Vie à Vénasque (Vaucluse), puis à la faculté de théologie de Fribourg (Suisse) et, enfin, à l’Institut catholique de Toulouse. Il a été ordonné prêtre le 15 août 1984 à Notre-Dame de Vie et évêque le 10 octobre 1997. Mgr d’Ornellas a été secrétaire particulier du cardinal Jean-Marie Lustiger, directeur de l’École cathédrale et évêque auxiliaire de Paris. Il est archevêque de Rennes depuis mars 2007. Président du groupe de travail épiscopal sur la bioéthique, Mgr Pierre d’Ornellas est également l’auteur de plusieurs ouvrages.
Historique des Conférences de Carême à Notre-Dame de Paris
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Depuis 1835, les conférences de Carême à Notre-Dame de Paris constituent un grand rendez- vous de réflexion sur l’actualité de la foi chrétienne.
Depuis 2005, le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, en a confié la réalisation à des personnalités représentatives du monde de l’art, des sciences humaines, de la littérature, de la philosophie, de la communication et de la théologie qui s’exprimeront, dans le respect mutuel à partir de leurs convictions, chrétiennes ou non.
Chaque conférence est donnée à deux voix. Les deux conférenciers auront dialogué durant les mois qui précèdent. Ils présenteront le résultat de leur dialogue en deux prises de parole successives d’une vingtaine de minutes chacune. La dernière conférence élaborera une reprise des cinq dialogues précédents.
Voici les thèmes traités ces dernières années : 2008 : « Qui dites-vous que je suis ? » (Mat, 16)
Intervenants : M. Claude Lepelley (historien) et le P. Rafic Nahra (bibliste) ; M. Jean de Loisy (spécialiste de l’art contemporain) et M. Benoît Chantre (éditeur) ; M. François Villeroy de Galhau (chef d’entreprise, conférencier à Sciences Po) et le P. Edouard Herr (théologien) ;. Maurice Godelier (anthropologue) et Mgr Jérôme Beau ; Fabrice Midal (philosophe) et M. Rémi Brague (philosophe).
2009 : « Saint Paul, juif et apôtre des nations : sa personnalité, sa mission »
Intervenants : M. Alain Decaux, de l’Académie française ; M. Giorgio Agamben, philosophe, et le Père Éric Morin, bibliste ; Chantal Delsol, philosophe et le Père André-Marie Ponnou-Delaffon, théologien ; Mgr Job Getcha, théologien orthodoxe et Mgr Pierre Debergé, théologie ; Mme Marie-Françoise Baslez, historienne et le Pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France.
2010 : « Vatican II, une boussole pour notre temps. Plus de quarante ans après, qu’est devenu le Concile ? »
Intervenants : Mgr Eric de Moulins-Beaufort ; le Fr. Enzo Bianchi et le P. Denis Dupont-Fauville ; Fr. Benoît-Dominique de La Soujeole et M. Michel Camdessus (ancien gouverneur de la Banque de France et ancien directeur du FMI) ; le P. Matthieu Rougé ; le Rabbin Rivon Krygier et M. Dominique Folscheid, philosophe ; Mgr Jean-Louis Bruguès.