Diacre permanent : Pourquoi pas moi ?
Pierre Fournier
Paris Notre-Dame du 4 octobre 2012
51 ans, célibataire. Ste-Colette (19e)
Phrase d’ordination
« Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » (Jn 21, 17)
Son histoire, c’est une dédicace spéciale à ceux qui disent que Dieu ne répond jamais quand on l’appelle. « Il a fallu quarante ans », raconte Pierre Fournier, avec le sourire en coin de ceux qui manient l’humour avec agilité. S’il a su très tôt que le Seigneur l’appelait à Le servir d’une manière particulière, Pierre raconte avoir cherché longtemps ; depuis la vision, à l’âge de six ans, du visage radieux de son grand-oncle élevant le calice, jusqu’au désir – particulièrement fort ces dernières années –, de donner à son tour à l’Église, après avoir « énormément reçu ». « L’Église m’a nourri, précise-t-il. Sans elle, je ne pourrais pas respirer. » Dernier d’une famille de cinq enfants,
élevé dans la foi et dans « l’amour des livres », ce Bourbonnais, originaire de Montluçon – et inconditionnel de sa gastronomie –, dégage une force de caractère paisible, en partie forgée par le handicap moteur qu’il porte depuis la naissance. « Un vieux compagnon avec lequel il a fallu négocier », se rappelle-t-il : « Mon handicap
me limitait physiquement, certes. Mais il n’aurait jamais ma liberté intérieure, dont l’horizon était Jésus. » Une liberté nourrie par de longues années d’études, dès l’âge de 18 ans, au service de deux passions : la théologie et la philosophie. Aujourd’hui, Pierre Fournier peut se vanter d’être le premier diacre de Ste-Colette (19e), après en
avoir été paroissien pendant onze ans. « J’ai hâte de dire un oui définitif à l’Église, comme un fiancé à sa fiancée ; et de me mettre humblement à son service pour témoigner de manière joyeuse que le Christ est mon Seigneur, il est le Tout de ma vie. » • Laurence Faure