Prier

« Toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : Il te le revaudra. » (Matthieu 6, 6)

L’ORAISON

L’oraison est une prière silencieuse, à l’intérieur de son cœur. Sainte Thérèse d’Avila la décrit comme « une rencontre, dans une relation intime d’amitié, au cours de laquelle on s’entretient souvent, seul à seul, avec Celui dont on se sait aimé » (Vie, 4).

Pour entrer dans l’oraison, il faut commencer par se recueillir : descendre en son cœur y cueillir la présence de Dieu. Pour cela il faut faire silence : se taire, bien s’installer pour ne plus avoir besoin de bouger, se calmer intérieurement… Je peux fermer les yeux ou regarder une icône. Je ne me laisse plus perturber par ce qui m’entoure.

Méthode proposée :

1- Introduction :
  Je fais doucement, humblement, le signe de croix ;
  Je demande à l’Esprit Saint d’inspirer ma prière ;
  Je peux lire un passage des Évangiles.

2- Contenu de l’oraison :
  Je peux laisser résonner en moi une parole de Dieu qui m’a touché ;
  Je peux répéter, au rythme de ma respiration, un refrain, le Notre Père ou simplement le nom de Jésus Christ ;
  Je peux prier pour des personnes que j’aime ou que je n’aime pas, en me remémorant leur visage et en parlant d’elles à Jésus Christ ;
  Je peux formuler des demandes au Seigneur ;
  Je peux poser mes questions au Seigneur ;
  Je parle avec Jésus Christ comme on parle avec un ami.

3- Quelques pièges à éviter :
  Il ne faut pas se décourager si l’on ne ressent rien : nous ne cherchons pas une émotion dans l’oraison. La prière est un acte de foi en Jésus qui se tient là et qui m’aime. Il faut donc bien tenir le temps que l’on avait prévu avant de commencer à prier ;
  Des distractions peuvent survenir : ce n’est pas grave ! Aussitôt que je m’en rends compte, je reviens à ma prière. Je peux même parler avec Jésus des sujets qui m’ont distrait. Ainsi mes sujets de distraction deviennent matière à prier. Des souvenirs ou des événements peuvent même devenir des signes de l’Esprit Saint qui inspire ma prière.

4- Conclusion :
  Je relis mon oraison : je repasse dans ma tête les sujets que j’ai abordés ;
  Je peux écrire quelques phrases que je relirai plus tard ;
  Je conclus mon entretien avec le Seigneur en récitant une prière, par exemple le Notre Père ;
  Je fais lentement le signe de croix.

LA PRIÈRE D’ALLIANCE : FAIRE ORAISON EN 4 POINTS

La prière d’alliance est une courte prière quotidienne (5 à 10 minutes) qui demande une certaine fidélité pour que l’on puisse en voir les fruits. Elle permet de parcourir, le soir, l’essentiel de ma journée. Cette prière d’alliance s’articule autour de quatre points :

1. « Me voici »
Souvent, je m’aperçois que, dans ma vie, celui qui tient la première place, c’est MOI ! Je me crois le plus grand...
Alors je demande au Seigneur sa lumière : lui seul peut m’éclairer sur ma vie.
 Lui demander la grâce de prendre conscience des dons que j’ai détournés, de mes dérives.
 Lui demander de voir les personnes, les événements dans leurs vraies dimensions.
 Lui demander de voir ma journée, ma place dans cette journée selon SON cœur, selon SON regard.
 « Regarder le Seigneur qui ME regarde » avec miséricorde, et qui désire m’accorder son pardon, pourvu que je le lui demande !

2. « Merci »
Temps d’alliance.
Relire les moments de la journée où le Seigneur m’a rejoint. Dieu est vivant et agissant, il est plein de prévenance pour moi à travers des signes et des faits… Et rendre grâce.

3. « Pardon »
Voir mes failles, mes faiblesses, mes péchés, mes absences… et demander pardon à Dieu.

4. « Demain »
Essayer de m’amender à partir de ce que j’ai constaté. Lutter contre mes péchés et trouver une stratégie (ex. : trouver une parole de Dieu qui me fortifie). Désirer vaincre tel point particulier, puis passer à un autre point pour aller de victoire en victoire. Pour cela, préparer ma journée du lendemain en offrant au Seigneur les personnes que je vais voir, les différents moments de la journée. Dire le « Notre Père ».

LA LOUANGE

« Par des psaumes, des hymnes et de libres louanges, chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur. À tout moment et pour toutes choses, rendez grâce à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus Christ. » (Ephésiens 5, 19-20)

Les psaumes invitent à chanter et à crier la grandeur du Créateur : « Louez Dieu dans son temple saint, louez-le au ciel de sa puissance ; louez-le pour ses actions éclatantes, louez-le selon sa grandeur ! » (Psaume 150). Marie elle-même, envahie de la joie de l’Esprit Saint, après l’annonce de sa désignation comme Mère du Sauveur, entonne l’une des plus belles louanges du Nouveau Testament, le Magnificat, où elle chante la grandeur de Dieu qui, par des chemins inattendus, vient rejoindre l’homme pour le sauver.

La louange est un chant joyeux qui monte du cœur de l’homme vers Dieu, chant plein de reconnaissance pour le don de la vie qu’Il nous a fait en Jésus, notre créateur et sauveur. Louer Dieu, ce n’est au fond rien d’autre que de retrouver notre juste place face à Lui. Ni anéantis, ni prétendument ses égaux, nous reconnaissons être des créatures aimées de Dieu et invitées à hériter de la vie éternelle avec le Christ, vainqueur du mal et de la mort.

LA LECTIO DIVINA

La lectio divina (« lecture divine ») est une manière de lire la Bible qui cherche à s’accorder à ce qu’elle est profondément : paroles d’hommes et Parole de Dieu. Il existe diverses manières de faire cette lecture qui reposent toutes sur une même exigence : rester proche du texte biblique. La lectio divina peut se déployer en 3 étapes :

1. L’observation ou lecture : s’efforcer de bien lire le passage biblique pour lui-même. Faire attention aux mots clés, aux personnages, à ce qui se passe...

2. La méditation : à partir de l’observation précédente, faire ressortir les convictions de foi, sur Dieu, sur l’être humain, sur l’Alliance, qui s’expriment dans le texte. Ces convictions paraissent-elles ou non importantes ? Prendre le temps de se questionner sur le texte :
 Le tableau que le texte nous a proposé : Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Temps, mouvements et déplacements.
 Comment le texte fonctionne-t-il ? Est-ce un récit, une lettre, un discours, un dialogue ?
 Ne pas hésiter à utiliser les références en notes et en marges des bibles, qui nous renvoient à des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament.

3. La prière ou contemplation : après un temps de silence, reprendre les mots et les expressions du texte médité et exprimer au Seigneur comment la méditation rejoint ou provoque notre foi en lui. Dans le silence, s’abandonner à la présence intime du Dieu d’amour présent en nos cœurs. Chasser les pensées distrayantes qui nous éloignent de ce silence intérieur.

L’ADORATION

L’adoration du Saint Sacrement est une dévotion spécifiquement catholique. De cette intimité silencieuse avec Jésus, nous pouvons retirer force, consolation, paix et joie.
Comment adorer le Saint Sacrement ? « Lorsque nous sommes devant le Saint Sacrement, au lieu de regarder autour de nous, fermons nos yeux et notre bouche, ouvrons notre cœur, le Bon Dieu ouvrira le sien ; nous irons à lui, il viendra à nous, l’un pour demander et l’autre pour recevoir. Ce sera comme un souffle de l’un à l’autre. » (Curé d’Ars) Il faut faire silence en soi. Je ne garde pas mes problèmes, mes préoccupations, mes angoisses pour moi : je les offre à Jésus. Je m’efforce d’entrer dans le silence intérieur en parlant cœur à cœur avec Jésus, comme avec un ami. Je peux aussi choisir un verset de psaume, une phrase d’évangile, une petite prière simple. La répéter avec le cœur, doucement et continuellement jusqu’à ce qu’elle devienne ma prière.

LE CHAPELET ET LE ROSAIRE

1. Comment dire le chapelet

Commencer par faire le signe de croix, puis dire le « Je crois en Dieu » (1).
Ensuite, faire défiler les grains dans la main en récitant :
 un « Notre Père » (2)
 trois « Je vous salue Marie » (3)
 « Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles. Amen ». (4)

Ensuite, cinq fois une « dizaine de chapelet » :
 un « Notre Père » (5, 9, etc.)
 dix « Je vous salue Marie » (6)
 un « Gloire au Père » (7)

2. La prière du Rosaire

La prière du rosaire consiste à méditer à chaque « dizaine de chapelet » un des principaux épisodes de la vie de Jésus Christ : un mystère. On énonce le mystère après le « Gloire au Père » et avant le « Notre Père » (4 et 8, etc.).
Prier le rosaire, c’est demander à Marie de prier pour nous et avec nous, c’est prier avec celle dont l’évangile nous dit qu’elle méditait les événements de la vie de son fils Jésus (cf. Luc 2,19 et 51).

Prier le rosaire, c’est suivre Marie et avancer avec celle qui est écoute, confiance, offrande, humilité, fidélité, obéissance, « oui »... Il est proposé à ceux qui prient le rosaire de méditer chaque jour une série de cinq mystères. Un rosaire complet, c’est l’ensemble des vingt mystères médités en quatre chapelets consécutifs.

3. Les mystères du rosaire

Mystères joyeux, le lundi et le samedi
 L’Annonciation (Lc 1, 26-38)
L’ange lui dit : « Sois sans crainte Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. » (Lc 1, 30)
 La Visitation (Lc 1, 39-56)
… Marie entra chez Zacharie et salua Elisabeth… Elle fut remplie de l’Esprit Saint. (Lc 1, 40)
 La Nativité (Mt 2, 1-12 ; Lc 2, 1-20)
… Je vous annonce une grande joie… aujourd’hui vous est né un Sauveur… (Lc 2, 10)
 La Présentation de Jésus au Temple (Lc 2, 22-38)
Ils l’emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. (Lc 2, 22)
 Jésus retrouvé au Temple (Lc 2, 41-51)
Ils le trouvèrent dans le Temple… Il leur dit : « Je dois être dans la maison de mon Père. » (Lc 2, 46)

Mystères lumineux, le jeudi
 Le Baptême de Jésus (Mt 3, 13-17)
Une voix venue des Cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. » (Mt 3, 16)
 Les noces de Cana (Jn 2, 1-12)
Marie, la mère de Jésus dit aux servants : « Tout ce qu’Il vous dira, faites-le. » (Jn 2, 5)
 L’annonce du Royaume de Dieu (Mc 1, 14-15)
Le Royaume de Dieu est proche, repentez-vous et croyez à l’Évangile. (Mc 1, 15)
 La Transfiguration (Mt 17, 1-8)
Il fut transfiguré devant eux : son visage devint brillant comme le soleil. (Mt 17, 2)
 L’institution de l’Eucharistie (Mt 26, 26-29)
Prenez et mangez, ceci est mon corps. (Mt 26, 26)

Mystères douloureux, le mardi et le vendredi
 L’agonie de Jésus (Mc 14, 32-42)
Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation, l’esprit est ardent mais la chair est faible. (Mc 14, 38)
 La flagellation de Jésus (Lc 22, 63-65)
Les hommes qui le gardaient, le bafouaient et le battaient. (Lc 22, 63)
 Le couronnement d’épines (Mt 27, 27-31)
Je suis Haut et Saint, mais je suis avec l’homme contrit et humilié. (Is 57, 15)
 Le portement de la Croix (Lc 23, 26-32)
S’accablant Lui-même de leurs fautes… Il portait le péché des multitudes. (Is 53, 11)
 La Crucifixion (Jn 19, 16-22)
Tu rachetas pour Dieu, au prix de ton sang, des hommes de toute race, langue, peuple et nation. (Ap 5, 9)

Mystères glorieux, le mercredi et le dimanche
 La Résurrection (Mt 28, 1-15)
Ne crains pas, je suis le Vivant ; je fus mort et me voici vivant pour les siècles des siècles. (Ap 1, 18)
 L’Ascension (Lc 24, 50-53)
Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. (Jn 20, 17)
 La Pentecôte (Ac 2, 1-13)
Le Consolateur, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, c’est Lui qui vous enseignera. (Jn 14, 26)
 L’Assomption de Marie (Lumen Gentium n° 59 et 68)
Tu es la gloire de Jérusalem ! Tu es le suprême orgueil d’Israël ! Tu es le grand honneur de notre race. (Jdt 15, 9)
 Le couronnement de Marie (Lumen Gentium n°59)
Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête. (Ap 12, 1)

Carnet du pèlerin - JMJ Madrid 2011