« Qu’est-ce que croire ? » extrait du nouveau livre “Quinze questions sur la foi” par Mgr Jérôme Beau
« Comment faire pour que l’acte de croire ne devienne pas simplement un acte volontariste ? La foi est d’abord une histoire d’amour. »
Extrait de la question « Qu’est-ce que croire ? » traitée par Mgr Jérôme Beau
Le volontarisme et l’acte de croire
Comment faire pour que l’acte de croire ne devienne pas simplement un acte volontariste ?
La foi est d’abord une histoire d’amour.
Comment la paternité de Dieu va-t-elle s’exercer sur nous, pour que nous puissions croire avec notre corps sans que cela soit du volontarisme mais bien l’expression d’une relation d’amour ?
L’acte de foi pose d’emblée deux questions : les sacrements et la maternité de l’Église.
Le Christ ressuscité opère d’une façon objective dans nos vies à l’intérieur des sacrements. La façon dont le Christ agit et se donne à nous montre comment Dieu le Père exerce sa paternité sur nous en nous enfantant, en nous transformant, en nous divinisant par la puissance même des sacrements. La dimension de la paternité de Dieu à l’intérieur de la vie sacramentelle affirme donc que l’acte de croire est indissociable de notre communion par les sacrements.
Nous ne croyons pas en un idéal, nous croyons en Quelqu’Un ; nous ne croyons pas en une morale, nous croyons en une divinisation ; nous ne croyons pas à une vie soumise à un destin, nous croyons à un bonheur qui se construit et qui nous est donné ; nous ne croyons pas à une humanité qui s’arrête à l’échelle de la Terre, mais nous croyons à une humanité qui prend son souffle dans une vie divine. Nous pensons que la vie sur Terre a un sens et la foi porte ce sens de la vie terrestre. Elle est la manière dont l’homme, image et ressemblance de Dieu, se laisse aimer par le Père, apprend à se laisser aimer, à se laisser transformer par cet amour jusqu’à être capable de devenir cet amour au-delà du passage de la mort, dans l’acte de purification qui lui est ainsi donné pour vivre dans l’éternité avec le Père.
La vie terrestre est le lieu d’apprentissage, dans notre liberté, de la divinisation, terme et dessein bienveillant du Père pour chacun d’entre nous, sens de la dignité de l’homme que nous manifestons dès aujourd’hui. L’homme est en devenir, et nous en sommes les signes prophétiques par la réalité concrète de notre chemin historique.
L’acte de croire se traduit dans le concret de notre existence, et nous sauve du volontarisme sans omettre d’exercer notre volonté. Notre acte de volonté intérieure, mue par l’amour, est très différent d’un acte de volonté qui prendrait sa source dans notre volonté seule. La grâce agit.
– Présentation du livre “Quinze questions sur la foi”.