Annoncer Dieu pendant l’Avent : mission possible
Paris Notre-Dame du 9 décembre 2010
Comme les anges annonçant aux bergers la naissance d’un enfant-roi, les catholiques sont invités, pendant l’Avent,à parler autour d’eux de l’arrivée de Jésus. Dans les paroisses, les missions de Noël donnent ainsi l’occasion aux fidèles d’exprimer la joie qu’ils veulent faire partager durant cette période.
« Vous serez riche à la fin de ce que vous aurez donné », insiste le P. Jean-Pascal Duloisy. Pour le curé de N.-D.de l’Assomption de Passy (16e), les quatre semaines qui précèdent Noël sont un temps privilégié pour être missionnaire. Et il redouble d’efforts pour mobiliser ses paroissiens en ce sens. « Dans l’église, une affiche rappelle les promesses du prophète Isaïe, car Noël est le moment où Dieu réalise les promesses qu’il a faites aux hommes, explique-t-il. Annoncer le salut consiste à faire connaître le don de l’Esprit Saint, le don de la joie et de la paix que le Seigneur nous offre à travers son Fils ». Dans un monde « écrasé par les soucis », il veut rappeler à tous les hommes que « Dieu n’est pas sourd ».
Apostolat de rue, distribution de cartes de Noël ou du supplément gratuit de Paris Notre-Dame “Noël, une fête pleine de sens”, stand sur les marchés, chorales devant les sorties de métro, visites aux commerçants du quartier : les paroisses rivalisent d’inventivité pour rappeler le message de Noël et la joie de vivre cette fête dans la foi. Même s’ils se heurtent parfois à la surprise des passants. « Nous ne sommes pas habitués à recevoir gratuitement, estime le P. Duloisy. Or, pendant la mission, nous distribuons gratuitement nos chants, nos chocolats, notre présence et notre attention. Et nous nous dépensons à fond ! »
A travers ces actions missionnaires, c’est le mystère même de Noël qui se vit : « Avec la naissance du Christ, Dieu s’est mis à la portée de l’homme, raconte le P. Henri de l’Eprevier. Cette période est l’occasion de nous mettre nous-mêmes à la portée de nos frères. Dans la rue, à travers des mots simples, en parlant directement aux personnes, nous rendons accessible le message chrétien. » Pour le curé de N.-D. de l’Assomption des Buttes-Chaumont (19e) qui organise des apostolats de rue durant toute l’année, « chaque temps liturgique donne une tonalité à la mission, mais celle-ci ne se limite à aucun temps particulier ; elle fait partie de la vie de l’Eglise ». Et de lancer comme une invitation : « Et puis, la foi ne grandit- elle pas quand nous communiquons ? » • Sophie Lebrun
Témoignage
« Des cœurs ouverts »
« Les deux fois où j’ai participé à une mission d’évangélisation pendant l’Avent, il a fait très froid et le temps était très pluvieux. Avant de nous lancer, nous nous encouragions les uns les autres et par la suite, le fait d’être en binôme a aidé à dépasser la timidité des premières rencontres. L’an dernier, j’étais près de la chorale de la paroisse, qui s’installe en face de la sortie du métro. Dans cette ambiance sympathique, un peu féerique, les passants s’arrêtaient facilement pour écouter les chants de Noël. J’ai été frappée car bon nombre d’entre eux arboraient une mine en jouée. Dans cette atmosphère, c’était agréable d’aller vers eux. J’ai senti des cœurs s’ouvrir quand je m’approchais pour leur parler. Les enfants s’émerveillaient devant la petite carte représentant une crèche que je distribuais. Les adultes se confiaient, naturellement, quand je leur demandais ce que Noël évoquait pour eux. Ils partageaient volontiers des sentiments forts. J’ai pu alors leur parler du sens de Noël pour moi, de la joie que j’avais à attendre la venue de Dieu qui se fait petit enfant pour nous. » • Sophie Lebrun
« J’ai vu naître de la curiosité »
« La paroisse organise chaque année une distribution de ballotins de chocolats aux commerçants du quartier. Je m’étais engagée depuis peu dans la paroisse alors, l’an dernier, j’ai pensé que ce serait un pas de plus de donner ce temps. Comme j’ai tenu un commerce dans le passé, j’ai trouvé que l’initiative était un joli message. Et puis je fais mes courses dans ce quartier, j’y habite…Certains commerçants nous attendaient, d’autres étaient surpris, surtout les nouveaux. Deux vendeurs nous ont demandé les coordonnées du prêtre pour aller discuter avec lui. J’étais avec d’autres paroissiens, mais aussi avec ma poussette et mon petit garçon. L’un des commerçants nous a même donné un sac de bonbons. Nous y allions sans arrière-pensée, pour souhaiter une bonne fête de Noël au nom de tous les paroissiens. On nous demandait des précisions, et nous prenions le temps d’expliquer. Marquer le coup, sans attendre de retour, permet de manifester une présence. J’ai été surprise du bon accueil que l’on nous a réservé et j’ai vu naître de la curiosité dans les regards, jamais d’animosité. » • Sophie Lebrun
MÉDITATION
Évangile selon saint Marc 6, 7-11.
« Il appelle à lui les Douze et il se mit à les envoyer en mission deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs. Et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route qu’un bâton seulement, ni pain, ni besace, ni menue monnaie pour la ceinture, mais : “Allez chaussés de sandales et ne mettez pas deux tuniques.” Et il leur disait : “Où que vous entriez dans une maison, demeurez-y jusqu’à ce que vous partiez de là. Et si un endroit ne vous accueille pas et qu’on ne vous écoute pas, sortez de là et secouez la poussière qui est sous vos pieds, en témoignage contre eux.” »