Au Petit Palais nouvelle présentation de la collection des arts chrétiens d’Orient
Au Petit Palais nouvelle présentation de la collection des arts chrétiens d’Orient
Cette collection remarquable constitue le plus important fonds public français d’icônes grecques et russes allant du XVe au XIXe siècle. La création de cette nouvelle salle a été rendue possible grâce au mécénat exceptionnel de la Fondation Sisley-d’Ornano.
Le Petit Palais est heureux de présenter au sein de ses collections permanentes une nouvelle salle dédiée à sa collection d’icônes et aux arts chrétiens d’Orient. Cette collection remarquable constitue le plus important fonds public français d’icônes grecques et russes allant du XVe au XIXe siècle. La création de cette nouvelle salle a été rendue possible grâce au mécénat exceptionnel de la Fondation Sisley-d’Ornano.
Cette collection, unique en France par le nombre et la diversité des écoles de peintures qui y sont représentées est le fruit d’une donation, celle de Roger Cabal faite au musée en 1998. En effet, passionné par l’art orthodoxe, Roger Cabal constitua en près de 40 ans une collection variée d’icônes post-byzantines, relevant aussi bien des écoles créto-vénitiennes, grecques ou balkaniques que des différents courants russes. Ce don est venu s’ajouter aux objets d’art byzantin entrés au musée en 1902 grâce au legs des frères Dutuit. Cet ensemble, présenté dans un seul espace pour la première fois, donnera un aperçu de l’art sacré et des pratiques cultuelles de l’Orient chrétien du Xe au XIXe siècle, répartis sur un vaste territoire géographique allant de la Grèce à l’Ethiopie, en passant par les Balkans, les îles de la Méditerranée et la Russie.
Cœur de la collection, les icônes sont issues de différentes écoles de peinture présentes dans le monde orthodoxe du XVe au XIXe siècle. La chute de Constantinople en 1453 entraîne la fin de l’Empire byzantin au sein duquel sont nées ces peintures sur bois à fond d’or représentant le Christ, la Vierge ou les saints. Mais la fin de cet empire n’entraîne pas pour autant la disparition de ces objets de culte. Ils restent en usage dans les communautés chrétiennes passées sous domination ottomane en Grèce et dans les Balkans. La Crète, possession vénitienne où de nombreux artistes de Constantinople se réfugient, constitue un nouveau centre de production lié à l’Italie. Les icônes du musée comme La Nativité, En toi se réjouit ou celle représentant Saint Martin sont de très beaux exemples de cette école. La Russie, devenue nouvelle gardienne de l’héritage orthodoxe, continue à produire des icônes issues de différents foyers artistiques, selon une tradition qui avait, dès le Moyen Âge, emprunté à Byzance une partie de ses canons. Le Petit Palais possède de magnifiques icônes russes comme celle de Saint Georges ou le Ménologe pour le mois d’octobre.
Cette nouvelle salle, dont les travaux furent réalisés par l’agence Pierre Antoine Gatier et la scénographie conçue par Ducks scéno, plonge le visiteur dans une atmosphère feutrée très différente des autres salles du musée. Cet écrin aux murs gris anthracite et rouges bordeaux met en valeur les œuvres en bois doré, éclairées subtilement dans leurs vitrines comme de véritables trésors.
Leur présentation sera accompagnée d’un dispositif pédagogique. Une table numérique permettra au visiteur d’approfondir sa connaissance sur les œuvres présentées tandis qu’un film abordera la question de la restauration. Ce dispositif sera complété par la présentation d’outils et de matériaux comme des feuilles d’or ou des pigments utilisés pour la création des icônes.
Avec le soutien de la Fondation Sisley-d’Ornano
Site : Petit Palais - janvier 2018