Emmanuel Macron s’entretient avec les cultes
Le président français s’est entretenu ce mardi d’abord avec le Pape François, et puis, dans un second temps, avec les représentants des cultes et des associations laïques en France.
Voici les réactions des catholiques…
… et des protestants.
Le président français s’est entretenu le 21 avril avec le Pape François dans un premier temps et avec les représentants des cultes et des associations laïques en France dans un second. Ce fut l’occasion d’entretenir le dialogue entre les pouvoirs publics et les religions dans le contexte du confinement de la population à cause de la pandémie de Covid-19. Mgr de Moulins-Beaufort représentait l’Église catholique.
Une heure et demie environ de conversation par téléphone entre le président de la République française et les représentants des cultes et des associations laïques. Un mois après un entretien de la même nature, Emmanuel Macron a voulu voir comment étaient perçues les mesures de confinement et entendre les remarques sur la suite des événements du point de vue des responsables de culte.
Parmi eux, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France (CEF) représentait l’Église catholique. Présents également le ministre de l’Intérieur, ainsi que des représentants du Conseil scientifique et du Conseil national d’éthique.
Une Semaine Sainte intéressante mais compliquée
Le président est conscient, assure Mgr de Moulins-Beaufort, qu’interdire aux gens de se rassembler est « une difficulté, une douleur, une complication » pour l’ensemble des fidèles mais aussi pour les membres du clergé. Il en va de même pour les autres confessions. En ce qui concerne les catholiques, le président de la CEF est revenu sur la Semaine Sainte qui s’est révélée être une expérience « assez intéressante », « qui avait suscité beaucoup de créativité » chez beaucoup mais qui avait été pour d’autres « une expérience quand même lourde, compliquée ». Il a également souligné « le désir de retrouver un peu de contacts, de relations », tout en étant bien conscient des difficultés actuelles et des mesures sanitaires à respecter.
Lors de sa prise de parole, l’archevêque de Reims a attiré l’attention du président sur la grande pauvreté qui touchait tout particulièrement les sans-papiers qui travaillaient jusqu’à présent au noir et qui se retrouvent sans ressources.
Il a également parlé des associations caritatives « qui ont besoin de retrouver une possibilité d’agir parce que les besoins sont très grands », se montrant reconnaissant du fait qu’il n’y aurait pas de limite d’âge à l’heure de la sortie du confinement, de nombreux retraités faisant vivre ces associations.
Les aumôniers d’hôpitaux
Autre thème abordé par Mgr de Moulins-Beaufort : les aumôniers d’hôpitaux. Les plans d’urgence des établissements hospitaliers ont fait sortir les personnels non-indispensables et les aumôniers se sont retrouvés ainsi privés d’accès aux malades. « On fait reporter tout l’accompagnement des mourants sur les seuls soignants qui accompagnent du mieux qu’ils peuvent mais qui ne peuvent pas tout faire non plus et pour qui il y a une certaine injustice à leur faire porter seuls ce poids-là », regrette l’archevêque de Reims.
Heureusement, se félicite-t-il, depuis quelques semaines il est plus facile pour les aumôniers de se rendre dans les hôpitaux et maintenant dans les EHPAD, les maisons de retraite médicalisées. « Ce desserrement des contraintes est bénéfique et permet de manifester que l’être humain n’est pas qu’un corps dont il faut s’occuper, qu’un psychisme qu’il faut soigner, mais qu’il est aussi un être spirituel et que vivre la maladie, vivre la mort, ce dont des actes profondément humains ».
Une heure auparavant, Emmanuel Macron et le Pape François s’étaient entretenus pendant quarante-cinq minutes selon l’Élysée, le Pape s’exprimant en espagnol. Selon la présidence française, les deux hommes ont souligné leur convergence de vue concernant la trêve universelle, l’annulation de la dette, la solidarité internationale et l’Europe. Le chef de l’État français a voulu lors de cet entretien expliquer ce que la France faisait. Au début de l’entretien téléphonique, Emmanuel Macron a renouvelé son invitation au Pape à venir en voyage en France.
Source Vatican news - 21 avril