Brève histoire de lu sacrement de l’eucharistie
Les premiers chrétiens en- racinent leurs rites dans la liturgie des repas juifs. Ils continuent à fréquenter la synagogue (Ac 13, 13s) et célèbrent “la fraction du pain” le dimanche au cours d’un repas (1 Co 11). Les prières eucharistiques s’inspirent des prières de bénédictions juives et reprennent la forme de la liturgie juive (bénédiction du pain et de la coupe). La célébration répond au commandement du Christ : « Faites cela en mémoire de moi. » Une structure commune se détache dès les premiers siècles : rassemblement, parole, eucharistie, envoi mais les prières sont diverses et variées en Orient comme en Occident où, ensuite, la liturgie romaine s’impose entre les Ve et VIe siècles.
À partir de la renaissance carolingienne, la liturgie s’enrichit peu à peu et manifeste la foi eucharistique (rite de l’élévation à Cluny et Paris, couleurs liturgiques, accent mis sur la présence réelle). Les espaces liturgiques subissent aussi des transformations (place de l’autel, tabernacle, célébration de la messe à voix basse). C’est à cette période que la communion eucharistique se fait rare (Latran IV, 1215, demande de communier une fois par an) et que l’on fait de plus en plus de place au culte d’adoration. La dimension sacrificielle de la messe est accentuée, ce qui amène la contestation des Réformateurs avec la mise en valeur de la participation de tous les baptisés au sacrement puis la convocation du concile de Trente qui redéfinit la messe comme sacrifice et le rôle du prêtre dans la célébration.
Le missel tridentin (1570) reprend des éléments de l’antique messe romaine et permet d’unifier progressivement la célébration en Occident. Au XXe siècle, les recherches du Mouvement Liturgique, précédées par les textes de saint Pie X, font redécouvrir la valeur de la communion fréquente (y compris des enfants), l’importance de la participation active, la nécessité de former le peuple de Dieu, la redécouverte de la dimension de mémorial, la place de la proclamation de l’Écriture, tous ces aspects seront repris par les constitutions du concile Vatican II et la publication du missel de saint Paul VI en 1970.
Source : Les sacrements, don de Dieu, Livret Ressource, Mame, 2024