« Choisis et appelés »
Paris Notre-Dame du 4 juillet 2024
Samedi 29 juin, six nouveaux prêtres ont été ordonnés pour le diocèse de Paris, en l’église St-Sulpice. Un moment de joie, de recueillement et de communion avec les fidèles et prêtres réunis en ce jour de la solennité des saints Pierre et Paul.
La journée commence par un arrêt de métro manqué, sous l’insistance d’un servant d’autel, sûr de son fait. Qu’importe, il suffira de marcher un peu plus vite et longtemps pour rejoindre St-Sulpice (6e), en ce matin du 29 juin, jour des ordinations sacerdotales du diocèse de Paris. Avec deux autres de ses amis de N.-D.-de- Grâce de Passy (16e), Gaspard, 16 ans, s’est levé tôt pour servir la liturgie de ce temps fort du diocèse, « un moment très émouvant, très particulier, où l’on prend conscience qu’on est une grande communauté chrétienne, avec tous les prêtres présents, et durant lequel, en tant que servant, on est vraiment témoin de ce don très fort que font des jeunes en choisissant le sacerdoce ». Âgés de 28 à 32 ans, ils sont en effet six jeunes hommes à embrasser le sacerdoce, sous le regard d’une assemblée nombreuse d’invités chapeautés, de fidèles parisiens et de près de 300 prêtres, réunis en ce jour de la solennité des saints Pierre et Paul. Une fête traditionnellement choisie pour les ordinations sacerdotales qui permet à Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, de souligner dans son homélie – en s’appuyant longuement sur l’anaphore « qu’il est beau ! » et en basculant sur le tutoiement – la beauté du ministère sacerdotal, à travers ces figures données « en modèle, en exemple de fidélité, de dévouement et de persévérance » : « Qu’il est beau ce ministère que tu attends avec une immense joie : rendre visible dans l’eucharistie la présence tellement cachée du Christ qui donne sa vie pour la multitude. »
« Mystère d’une naissance »
Une joie particulièrement palpable lors de l’imposition des mains sur la tête des ordinands, à la suite de l’archevêque, par l’ensemble du clergé présent – dont l’impressionnante procession est signe pour l’assemblée de l’unité et la fraternité du presbyterium – ou encore lors de la vêture, où sont données l’étole et la chasuble, juste après la prière d’ordination chantée par l’archevêque. Côme de Bellabre, Vianney de Cibeins, Antoine Delhomme, Louis-Marie Drago, Jeimer Mora et Henri Thin sont désormais prêtres, pour l’éternité. Et tandis que résonnent les notes du Laudate Dominum, l’émotion se fait visible et sonore, dans les larmes d’un prêtre s’essuyant les yeux de son mouchoir, l’ajustement d’une encolure, l’accolade d’un parrain à son « filleul » tout juste revêtu de la chasuble, ou encore l’étreinte du jeune prêtre à ses parents. À l’issue de la cérémonie, alors que les nouveaux ordonnés prennent place aux abords du parvis pour bénir pour la première fois les proches et fidèles qui se pressent à leur rencontre, certains prêtres se confient sur « la joie d’accueillir de nouveaux frères » et de « réentendre leur propre engagement, à la manière d’un renouvellement » : « Le temps de la procession lors de l’imposition des mains peut sembler un peu long, confie l’un d’eux, mais en même temps, il me ramène, de manière verticale et même physiologique, à pourquoi je suis là ; moi-aussi, je me suis étendu sur les dalles. On assiste là au mystère d’une naissance. » Et d’ajouter : « C’est toute l’Église qui enfante un prêtre. Il faut s’en remettre au Christ et se laisser complètement faire. » Un conseil qui fait écho à cette parole prononcée un peu plus tôt par l’archevêque, au moment de la promesse d’obéissance des futurs prêtres : « Que Dieu Lui-même achève en toi ce qu’Il a commencé. »
Charlotte Reynaud
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